DEMANDE DE REVISION DES CONDITIONS DE DETENTION DE GBAGBO
Les avocats de Laurent Gbagbo veulent obtenir un assouplissement des conditions de sa détention car ils estiment que celles-ci l’écartent de la course à la présidentielle de 2020. On le sait, bien qu’acquitté en janvier dernier, l’ancien président ivoirien est assigné à Bruxelles où il lui est impossible de quitter la capitale belge sans l’accord de la Cour et de poser certains actes au regard des nombreuses conditions qui lui sont imposées. Cela dit, ses conseils seront-ils entendus par la Cour pénale internationale? Rien n’est moins sûr. Quand on sait que dame Bensouda avait confirmé, le 16 septembre dernier, son appel de la décision d’acquittement du célèbre prisonnier, prononcée le 15 janvier dernier, l’on peut en douter. Ce d’autant que cet appel n’est pas pour faciliter le retour du Christ de Mama au bercail. En tout cas, c’est un coup de massue sur la tête des partisans de Laurent Gbagbo. Si à un an de la présidentielle en Côte d’Ivoire, les avocats plaident pour plus de droits civils en faveur de leur client, c’est que l’homme politique n’écarte pas la possibilité de se lancer dans la conquête du palais de Cocody. Et ce ne serait que conforme à la volonté de ses partisans dont beaucoup nourrissent le secret espoir de le voir jouer les premiers rôles. Du reste, le rapprochement entre lui et le sphinx de Daoukro, Henri Konan Bédié pour ne pas le nommer, n’est pas anodin. L’objectif est clair : déloger le locataire du palais de Cocody, Alassane Ouattara, qui aura travaillé à s’attirer les inimitiés de ces deux vieux loups de la scène politique ivoirienne. Et un éventuel retour de Laurent Gbagbo en terre ivoirienne, ne pourrait que troubler davantage le sommeil d’ADO.
Bensouda est face à un dilemme
Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette bataille des avocats de Laurent Gbagbo n’est pas pour déplaire à ses partisans, eux qui piaffent d’impatience de le voir regagner sa terre natale. Même si, pour l’instant, l’on ne peut prédire l’issue de cette affaire, on est au moins sûr d’une chose : le calvaire de Laurent Gbagbo se poursuivra encore pour quelque temps. D’ici que la Cour parcoure le dossier de 22 pages monté à cet effet, pour y apporter une réponse, beaucoup d’eau pourrait couler sous les ponts. Toutefois, l’on pourrait dire que cette nouvelle action des avocats de Laurent Gbagbo est un autre caillou dans les souliers de Bensouda, elle qui croit dur comme fer à la culpabilité de l’ex-président ivoirien et de son ministre de la Jeunesse. Du reste, si elle persiste et signe, c’est qu’elle garde toujours espoir de prouver la culpabilité des deux hommes. Car, il faut le rappeler, Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé avaient été acquittés pour insuffisance de preuves. Ce qui est loin de signifier qu’ils sont blancs comme neige. Cela dit, acceptera-t-elle l’assouplissement des conditions de détention de Laurent Gbagbo où restera-t-elle droite dans ses bottes ? On attend de voir. Si elle fléchit, elle aura fait preuve de mansuétude aux yeux des partisans de Laurent Gbagbo mais si elle donne une fin de non-recevoir, sa décision pourrait être considérée comme un acharnement contre leur mentor qu’ils font passer pour panafricaniste jusqu’au bout des ongles. Autant dire que Bensouda est face à un dilemme.
Dabadi ZOUMBARA