SUSPENSION DES OPERATIONS DE SEMAFO A BOUNGOU
Cela fait un peu plus d’une semaine que le Burkina Faso subissait l’une des pires attaques de son histoire. En effet, un convoi de la société minière SEMAFO a été la cible d’une attaque d’envergure qui aura officiellement coûté la vie à une quarantaine de personnes. C’était le 6 novembre dernier, dans la région de l’Est, plus exactement sur l’axe Ouagarou-Boungou. Je n’ai pas pu m’empêcher d’écraser des larmes dès l’annonce de cette triste nouvelle qui a plongé tout le pays dans une stupeur à nulle autre pareille. Je ne vais plus, ici, revenir sur la rumeur qui court et qui fait état de plusieurs employés de ladite mine portés disparus. Pour le moins, je sais qu’il y a des familles qui, jusqu’à l’heure actuelle, sont sans nouvelles de leurs proches. Que faire ? C’est la consternation qui se lit sur les visages. Il suffit de faire un tour à Fada ou à Boungou pour se rendre compte de la complexité de la situation, tant les gens sont désemparés. Tout le monde s’interroge sur les conséquences de cette attaque. Ce qui est tout à fait normal quand on sait que nombreux sont les jeunes qui gagnaient leur vie grâce à l’implantation de SEMAFO à Boungou. Maintenant que la mine a décidé de suspendre ses opérations, que va-t-il se passer ? That is the question. En tout cas, il est clair que beaucoup vont retourner au chômage avec tous les effets pervers qui vont avec. Il faut même craindre que certains jeunes, complètement désespérés, ne rejoignent les rangs des terroristes. Toute chose qui pourrait en rajouter à la situation déjà très complexe.
Il faut que le gouvernement prenne la mesure du péril
Certes, à l’issue d’une audience avec le Premier ministre, Christophe Dabiré, le PDG de SEMAFO a laissé entendre que la mine ne fermerait pas définitivement. Ce qui laisse croire qu’elle fonctionnera mais au ralenti. C’est bien mais ce n’est pas arrivé, pour reprendre une expression chère à mes amis commerçants de Rood-wooko. Pour moi, il faut que le gouvernement prenne la mesure du péril en faisant en sorte que la mine rouvre ses portes et qu’elle reprenne au plus vite ses opérations. Car, il y a va de l’intérêt de notre économie qui, faut-il le rappeler, est déjà fortement éprouvée. Et Dieu seul sait ce que SEMAFO, en plus des emplois qu’elle crée pour les jeunes, apporte à notre économie. Je ne suis pas en train de jeter des fleurs à qui que ce soit. Ceux qui me connaissent bien, savent que ce n’est pas mon dada. Moi, ce qui m’intéresse au plus haut point, c’est l’intérêt du peuple burkinabè qui, visiblement, ne sait plus à quel saint se vouer. Et d’ailleurs ne serait-ce pas une victoire pour les terroristes que de laisser SEMAFO suspendre ses opérations ? J’ai personnellement envie de répondre par l’affirmative. Ne cédons pas à la peur ! Car, ma conviction est établie que le Burkina vaincra le terrorisme.
« Le Fou »