POLEMIQUE AUTOUR DE L’OUVRAGE DE JBO SUR THOMAS SANKARA
En fin de semaine dernière, l’ancien président burkinabè, Jean-Baptiste Ouédraogo (JBO), a dédicacé son livre intitulé : « Ma part de vérité ». Dans cet ouvrage de 260 pages, il revient sur les événements qui se sont déroulés entre le 7 novembre 1982 et le 4 août 1983. Cet intervalle de temps correspond au règne du Conseil de salut du peuple (CSP) alors dirigé par JBO lui-même. C’est dire donc que c’est un témoin privilégié de notre histoire, qui, 40 ans après, a décidé de rompre le silence en donnant, comme il le dit, « sa part de vérité » sur un homme que bien des Burkinabè adulent aujourd’hui. Il s’agit, pour ne pas le nommer, de Thomas Sankara, son compagnon d’armes. Pour JBO, s’il est vrai que ce dernier a « su se construire le personnage qu’il a été », il n’en demeure pas moins, dit-il, « qu’il était sujet à des bêtises. Il avait des qualités de duplicité. Il n’était ni ange ni démon ». Selon lui, il est d’autant plus important de le préciser que nombreux sont ceux qui ne connaissent que la bonne face de la médaille. Et de prévenir : « Ce livre sert à dévoiler la vérité, même si cette vérité érodera, blessera une certaine opinion ». Il ne pensait pas si bien dire puisqu’aussitôt après la dédicace de ce que je considère comme un « essai politique », on assiste à une levée de bois vert contre JBO. En effet, tandis que les uns lui reprochent de « charger » quelqu’un qui n’est plus de ce monde, d’autres estiment que le moment choisi pour publier ce livre n’est pas opportun. Tous ces gens-là oublient, en réalité, que ce qu’ils sont en train de dire sur JBO, est aussi « leur part de vérité ». C’est leur droit. Mais je suis contre ceux-là qui veulent obliger l’ex-président à voir les choses comme eux les perçoivent. Soyons tolérants mon Dieu ! Nul n’a le monopole de la vérité. Moi, personnellement, je n’ai pas connu Thomas Sankara, mais je sais qu’il n’a pas été un ange ni un démon. Ayons le courage d’assumer notre Histoire.
Nombreux sont ceux-là qui volent dans les plumes de JBO sans s’être donné la peine de parcourir même une seule ligne de son ouvrage
En tant qu’être humain, il avait ses qualités et ses défauts. Pourquoi alors vouloir le présenter comme un être parfait sur toute la ligne ? En tout cas, moi, je suis contre la pensée unique que veulent imposer certains, chaque fois que l’on parle de Thomas Sankara. Dépassons nos émotions pour nous efforcer d’être objectifs. Car, même les prophètes, c’est-à-dire Jésus-Christ et Mahomet, pour une raison ou une autre, font parfois l’objet d’attaques. Oui est parfait en ce bas-monde ? Pourquoi en serait-il autrement pour un être de chair et d’os ? D’ailleurs, n’oubliez surtout pas que quand on dirige un Etat, on fait toujours des heureux et des malheureux parfois par ses erreurs. Et vous pensez que les derniers cités passeront le temps à vous applaudir ? Non et non ! Alors, plutôt que de passer le temps à invectiver JBO sur les réseaux sociaux, moi, j’attends des « fans » de Thomas Sankara qu’ils produisent un panégyrique pour dire tout le bien qu’ils pensent de leur mentor. Cela aura au moins l’avantage d’enrichir le débat sur le plan intellectuel. Mais en attendant, ce qui me fait mal, c’est que nombreux sont ceux-là qui volent dans les plumes de JBO sans s’être donné la peine de parcourir même une seule ligne de son ouvrage. Ils se contentent de ce que les uns et les autres rapportent sur la toile pour s’ériger en donneurs de leçons comme si eux seuls détenaient la vérité absolue. Soyons sérieux ! N’exagérons pas ! Revenons sur terre ! C’est aussi ma part de vérité. Celle du fou que je suis. Et peu importe que cela plaise ou pas. J’ai toujours dit que je n’ai pas l’habitude d’écrire pour faire plaisir à quelqu’un. Ceux qui me connaissent le savent déjà.
« Le Fou »
Meshoh
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Mr le « Fou », personne n’a dit que Sankara est un « ange ». Lui-même il le disait que chaque jour qui passait, il commettait des erreurs. Sankara reconnaissait humblement qu’il n’était pas parfait. Ce n’est pas JBO qui va nous le dire aujourd’hui. Il n’est pas le seul à avoir connu et côtoyer Sankara. Venir nous dire que : « Thomas Sankara avait une double face comme une médaille et un manipulateur », c’est ignorer que la politique est un « art » qui se mène à « double face » et par la « manipulation », c’est ignorer ce que c’est que la politique simplement. Qui ne se souvient pas du mea-culpa de Rock ? Et comme lui JBO a été homme politique, et qu’il a même eu à faire un coup d’état et à gérer le pouvoir d’état, donc cette duplicité et cette manipulation dont il reproche à Sankara est aussi en lui, sinon il n’aurait pas pu arriver où il est arrivé. Bien sûr que Sankara est « un homme comme tous les autres », mais Sankara avait ce que bon nombre, et même lui n’avait pas. Il a côtoyé Sankara et il le sait bien. Et nous aussi qui avons connu l’homme le savons aussi. Et c’est ça aussi « Notre vérité » car chacun a « sa vérité ». Et comme les absents ont toujours tort, Sankara de son vivant aurait pu dire de quoi aussi sur lui. Sankara n’a demandé à personne, ni au Burkina, ni en Afrique et ni dans le monde de l’admirer et de faire de lui son héros. Sankara s’est imposé comme tel par ses actes qu’il a posés et qui forgent de lui admirations de partout. Il n’a qu’à être tout ce que qu’il lui reproche, ce sont ses actes qui témoignent de Sankara jusqu’à nos jours partout dans le monde. Et c’est ce qui n’est pas le cas chez JBO. Il a été président comme Sankara, mais qu’est-ce qu’on retient particulièrement de lui ? Dans sa « part de vérité » durant son règne, qu’est-ce qu’il a laissez de particulier à son pays, de particulier à la jeunesse, pour que cette jeunesse, à l’évocation de son nom se souvienne de lui ? Il ne s’agit pas d’écrire pour écrire. Ce qui nous intéresse nous, c’est ce qu’il a apportez de particulier pour son peuple. Moi personnellement je ne vois pas. Quand on parle de tous les présidents qui se sont succédé, on retient d’eux quelque chose : Maurice Yamamoto, nous renvoie au premier président et le 3 Janvier. Lamina, sa générosité révélée lors des TPR. Saye Zerbo, les « laisser passer » pour retenir les bras valides au pays. Mais lui ??? Avec tout le respect que je lui dois, tout ce que je retiens de lui c’est l’image d’un « prêtre l’abbé » qui arrivait à lire avec peine ses discours. Et lui-même s’il veut réellement « dire sa part de vérité », il sait bien qu’il n’avait pas l’étoffe pour le poste qu’il a occupé. EN TOUTE VERITE. Tous ceux qui ont connus cette époque peuvent le témoigner. Et d’aucun disait que ceux qui avaient fait le coup d’état ne voulaient pas s’assumer, et que on aurait remis le perchoir au plus haut gradé qu’il était. On ne conteste pas ses dires, seulement qu’il chasse que la vérité n’est pas l’apanage d’une seule personne, que chacun a sa vérité.
31 janvier 2020Donc Mr le « Fou » souffrez avec lui que chacun réagisse et donne sa « part de vérité ». Souffrez Mr le « Fou », souffrez.
jeunedame seret
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Heureusement que c’est un fou qui défend son semblable. Toi et JB si vous étiez plus intelligents que les internautes, vous ne devriez même pas déplorer les réactions. C’est logique. De Sankara, toi et JB dites que « qu’il était sujet à des bêtises. Il avait des qualités de duplicité. Il n’était ni ange ni démon”. Mais sache que vous avez aussi des bêtises; en témoigne ta plainte. Et JB ne doit pas s’attendre à des louanges quand il publie ses vérités. JB aussi a ses mensonges et toutes ses vérités ne convainquent que lui-même. Où est le sens de vos regrets? Les lecteurs ont déjà vent du contenu du livre. Et tu ne dois pas croire qu’ils vont le lire s’ils n’en ont aucun appétit. Si ce sont des débat ou bruits intellectuels que tu veux, alors le fou, tu est bien servi sur les réseaux sociaux. Au lieu de réclamer aux internautes de nouvelles productions de vérité pour tes débats intellectuels, toi et JB, produisez davantage d’autres vérités pour les convaincre aussi. En attendant ils expriment leurs premiers sentiments que vous devez tolérer si vous êtes intelligents et confiants. C’est ma part de vérité. Sois sérieux. N’exagère pas. un peu d’objectivité. Car la vérité de JB ne doit pas absolument être celle des internautes. Si toi et JB regrettez l’absence de louanges à votre livre dès sa dédicace, c’est qu’il n’a pas confiance en ce qu’il a produit; et qu’il vous manque aussi quelque chose. Revenez sur terre. Pour l’expérience de la diversité. Monsieur le fou, bonne guérison et bonne maturation d’esprit à toi et à JB.
2 février 2020