DEMANDE DE LIBERTE INCONDITIONNELLE DE GBAGBO ET BLE GOUDE
L’ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo et son ex-ministre de la Jeunesse, Charles Blé Goudé, bénéficieront-ils d’une remise en liberté inconditionnelle, comme ils le souhaitent ? La décision revient aux juges de la Cour pénale internationale (CPI) qui, après avoir acquitté les deux personnalités en janvier 2019, les avaient néanmoins soumises à une série de conditions dont l’interdiction de quitter la ville où ils résident et ce, en attendant que soit tranché l’appel sur le fond, de la procureure Fatou Bensouda. Le moins que l’on puisse dire, c’est que la bataille s’annonce rude ; tant les passes d’armes ne manqueront pas entre la défense et la partie civile lors de l’ouverture des audiences qui intervient, en principe, ce 6 février 2020. En effet, pendant que les avocats de Gbagbo et Blé Goudé plaident pour une libération sans restriction de leurs clients, les conseils de l’Etat ivoirien souhaitent le contraire. Pour ces derniers, « le comportement de M . Gbagbo est imprévisible » et son retour en Côte d’Ivoire, avec à ses côtés Blé Goudé, « serait un facteur de grand désordre ». Mais à supposé même que la Chambre d’appel de la CPI revienne sur sa décision en levant les conditions imposées à l’ex-président ivoirien et son homme-lige, on ne voit pas comment ces deux hommes pourront rentrer en Côte d’Ivoire.
Le dernier mot revient aux juges de la Chambre d’appel
Car, non seulement ils ne disposent plus de passeports mais aussi ils ont tous été condamnés par contumace à vingt ans de prison par la Justice ivoirienne. C’est dire si le chemin de retour de Blé Goudé et son mentor en Côte d’Ivoire, est encore long et parsemé de beaucoup d’embûches. Surtout que de son côté, la parquetière Fatou Bensouda refuse de baisser les bras ; elle qui demande aux juges de prononcer un non-lieu en lieu et place d’un acquittement des deux ex-pensionnaires de Scheveningen. Car, pour elle, d’un point de vue juridique, l’acquittement met un terme définitif à l’affaire alors que le non-lieu ouvre la possibilité d’intenter un nouveau procès contre Laurent Gbaogbo et son ancien « ministre de la rue », ainsi que les Ivoiriens appellent Blé Goudé. En tout cas, le dernier mot revient aux juges de la Chambre d’appel. S’ils accèdent à la requête de Bensouda, Gbagbo et Blé Goudé resteront soumis aux mêmes conditions, en attendant le procès en appel du parquet. Or, à ce qu’on dit, les audiences ne pourront pas s’ouvrir avant juillet prochain et pourront traîner en longueur jusqu’au au mois d’octobre, mois de la présidentielle en Côte d’Ivoire.
B.O