HomeA la uneDEMANDE D’ACQUITTEMENT DES 4 JOURNALISTES BURUNDAIS EN APPEL

DEMANDE D’ACQUITTEMENT DES 4 JOURNALISTES BURUNDAIS EN APPEL


Le procès en appel des quatre journalistes burundais, s’est ouvert hier, 6 mai 2020, en présence des accusés. Faut-il le rappeler, les journalistes d’Iwacu sont accusés de tentative de complicité d’atteinte à la sûreté de l’Etat. Pour cette première journée de comparution en appel, les avocats des accusés ont purement et simplement demandé l’acquittement car, pour eux, le dossier est vide. Seront-ils entendus? Rien n’est moins sûr. On le sait, le régime de Pierre Nkurunziza est un véritable prédateur des droits de l’Homme. En tout cas, c’est peu dire que le Burundi est une prison à ciel ouvert pour les journalistes et autres défenseurs de la liberté d’expression. Pour preuve, tous les journalistes qui osent critiquer le régime, sont jetés en prison. Quoi de plus normal que le pays ait reculé en matière de liberté de presse et ce, depuis les cinq dernières années. Et ce n’est pas le dernier classement de Reporters sans frontières (RSF) qui prouvera le contraire. En effet, le pays de Nkurunziza occupe aujourd’hui la 160e place sur 180. Mais en dépit de ce sombre tableau, Nkurunziza n’en a cure. C’est dire si les chances des journalistes d’être acquittés comme le souhaitent leurs avocats, sont bien minces. Ce d’autant que le procureur est convaincu de leur culpabilité.

Ce procès est une parodie de justice dont le seul but est de faire taire des voix qui dérangent

En effet, les quatre journalistes avaient été reconnus coupables des faits à eux reprochés et condamnés en première instance, en janvier dernier, à deux ans et demi de prison et à une amende d’un million de francs burundais. Et bien que les juges n’aient jamais pu prouver de façon irréfutable la culpabilité des accusés, le procureur croit dur comme fer que les quatre journalistes sont bel et bien coupables. C’est pourquoi, malgré les nombreuses voix qui se sont élevées pour demander la libération de ces défenseurs des sans-voix, ils n’ont jamais pu bénéficier d’une quelconque liberté, ne serait-ce que provisoire. Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce procès est tout sauf une volonté de rendre justice. C’est une parodie de justice dont le seul but est de faire taire des voix qui dérangent. Les juges qui ont jetés ces journalistes en prison, contre vents et marrées, devraient en avoir honte. En tout cas, ils n’ont rendu service ni à la justice ni à la démocratie. Il est temps de relâcher ces pauvres journalistes dont le seul crime est d’avoir fait leur travail. Espérons que les juges qui ont 30 jours pour rendre leur verdict, feront preuve de lucidité et d’indépendance. En tous les cas, l’Histoire les jugera si d’aventure ils venaient à maintenir ces journalistes derrière les barreaux.

DZ


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