SITUATION DES ENSEIGNANTS VACATAIRES SUITE A LA PANDEMIE DU COVID-19
Alors que les chiffres de la pandémie du COVID-19 au Burkina Faso, donnent à espérer que le pire est désormais derrière nous, les séquelles de la maladie restent visibles dans de nombreux secteurs d’activités. Et s’il y a une catégorie de travailleurs qui peinent à se relever de cette maladie, ce sont les vacataires des établissements scolaires privés. Privés de leur gagne-pain depuis la fermeture des écoles en mi-mars et grands oubliés des mesures d’accompagnement décidées par le chef de l’Etat, leur traversée du désert continue avec l’arrivée soudaine des vacances qui, de façon cyclique, correspondent pour eux à une période de disette. Et ce n’est certainement pas sur les fondateurs d’établissements dont certains ont déjà, en temps normal, du mal à boucler convenablement l’année scolaire avec leur trésorerie, qu’il faut compter. Tous les regards sont donc tournés vers l’Etat qui avait jusque-là esquivé la question en demandant aux promoteurs d’établissements privés de s’endetter auprès du Fonds d’appui à l’enseignement privé pour soutenir ces vacataires. Mais à l’évidence, cette solution ne semble pas la mieux appropriée pour prendre en charge la question. Et pour cause. D’abord, le Fonds ne semble opérationnel que pour les établissements conventionnés qui, pour la plupart, conformément au cahier des charges, disposent d’un personnel permanent. Les nombreux établissements privés non conventionnés ont difficilement accès à ces ressources qui, du reste, sont très limitées. Ensuite, les promoteurs d’établissements privés dont certains sont de véritables commerçants, rechignent à s’endetter pour un service qu’ils estiment non rendu et ce, surtout qu’ils n’ont aucune garantie que les effectifs, dans leurs établissements pour les années à venir, permettront de dégager des marges bénéficiaires pour faire face à cette dette. Il y a donc nécessité et urgence que l’Etat trouve une autre solution.
Il y a urgence à trouver une solution
Cette nécessité est établie par le fait que la contribution des vacataires à l’œuvre d’éducation des enfants burkinabè, est énorme en raison même du poids de l’enseignement privé dans notre système éducatif. Elle est aussi établie par le fait que la fermeture des établissements a été une mesure prise par l’autorité et il incombe donc à l’Etat de trouver les moyens d’amoindrir les désagréments résultant de sa décision, même si elle est d’intérêt public. En effet, l’on comprendrait difficilement que l’Etat casse la tirelire pour accompagner certains secteurs impactés par la pandémie de la COVID-19 en oubliant d’autres. Autant, par exemple, les commerçants qui ont été privés de ventes de leurs produits à cause de la pandémie de la COVID-19 en raison de la fermeture des marchés et yaars, ont bénéficié de mesures d’accompagnement, autant les enseignants vacataires qui sont exactement dans la même situation, devraient bénéficier des mêmes égards et ce d’autant plus qu’ils œuvrent dans le champ de la préparation de l’avenir collectif de la Nation. Il y a urgence à trouver une solution parce que derrière ces enseignants vacataires, se trouvent des centaines d’enfants et de femmes qu’il faut nourrir, soigner, vêtir et loger. Derrière le drame de ces enseignants, se cache donc une véritable tragédie humanitaire sur laquelle l’Etat ne peut fermer les yeux. Et c’est maintenant qu’il faut agir car cela fait bientôt quartes bons mois que ces familles sont privées du nécessaire pour vivre dans la décence et la dignité et ne savent même pas quand prendra fin leur calvaire.
Sidzabda