EXAMENS SCOLAIRES 2020 SUR FOND DE COVID-19
Aujourd’hui, mardi 14 juillet 2020, débutent les examens scolaires du primaire et du post-primaire. Il s’agit respectivement de l’emblématique CEP (Certificat d’études primaires) et du BEPC (Brevet d’études du premier cycle). A ces deux examens majeurs, il faut ajouter le CAP (Certificat d’aptitude professionnelle) et le BEP (Brevet d’études professionnelles). L’on peut, d’emblée, se réjouir de la tenue effective de ces examens. En effet, l’année scolaire 2019-2020 a été fortement perturbée par trois faits majeurs, à savoir la grogne sociale, les attaques terroristes et leur corollaire de fermetures massives d’Etablissements d’enseignement et la Covid-19. De ces trois faits, celui qui aura le plus affecté le fonctionnement des structures éducatives est, sans conteste, le coronavirus. En effet, depuis le mois de mars, la pandémie a contraint les autorités à fermer tous les établissements sur toute l’étendue du territoire. La réouverture s’est faite pratiquement après trois mois de vacances forcées et elle ne concernait que les classes d’examens (CM2, 3e et Tle). C’est dans ce contexte marqué essentiellement par une longue période d’interruption des activités pédagogiques liées à la Covid-19, que se tiennent les examens scolaires 2020. Dès lors, tout le monde peut pousser un grand ouf de soulagement. A commencer par les apprenants, mais aussi les parents d’élèves. Car, une année blanche aurait été un désastre national. C’est pourquoi il faut rendre un hommage appuyé d’abord aux enseignants pour avoir refusé de tirer sur le corbillard. Par cet acte, ils ont rendu service aux apprenants. Car, ces derniers sont innocents. Pour cela, ils ne doivent pas être sacrifiés sur l’autel de la guéguerre entre le gouvernement et les syndicats. L’on peut rendre hommage aussi au gouvernement pour avoir tout fait pour tenir les examens scolaires malgré les adversités auxquelles il a été confronté.
On peut se poser la question de savoir ce que nous réservent les examens scolaires 2020 en termes de résultats
On se souvient, en effet, que la réouverture des classes décidée par le gouvernement, n’a pas été du goût de tout le monde. Les autorités avaient alors assumé leur acte. Puis, elles ont doté pratiquement tous les élèves du pays en masques, tout en faisant observer les autres mesures-barrières. La cerise sur le gâteau a consisté à expérimenter des formules éducatives alternatives pour maintenir les apprenants en contact avec le savoir. Les choses n’ont peut-être pas été parfaites, mais c’est une initiative qui doit être saluée. D’ailleurs, ces formules, au-delà de la Covid-19, peuvent rendre un grand service aux apprenants et aux enseignants des zones touchées par les attaques terroristes. Cela dit, il faut souhaiter que les apprenants soient évalués effectivement sur ce qui leur a été enseigné. C’est un principe pédagogique basique qui, en principe, ne doit pas être rappelé à des professionnels. Mais, il faut néanmoins l’évoquer parce que l’année 2020 est particulière pour les raisons invoquées plus haut. De ce point de vue, l’on peut se poser la question de savoir comment les services des examens scolaires vont s’y prendre pour garantir l’équité dans le choix des sujets. Cette préoccupation est d’autant plus fondée que l’on note parfois des disparités par rapport aux niveaux d’exécution des programmes. Si d’aventure, ce sont sur les chapitres et notions abordés traditionnellement vers la fin de l’année, que les apprenants seront évalués à ces examens scolaires, l’on peut s’attendre à un naufrage collectif, surtout dans les zones rurales. Même dans les grandes villes, la situation n’est pas identique selon que l’on est dans l’établissement X ou dans l’établissement Y. Même dans les années dites normales, les résultats des examens scolaires n’étaient pas toujours brillants. En 2019 par exemple, le taux de succès au BEPC au plan national, était de l’ordre de 26%. Dès lors, l’on peut se poser la question de savoir ce que nous réservent les examens scolaires 2020 en termes de résultats, au regard de la longue période d’interruption des activités pédagogiques en raison de la Covid-19 et des autres éléments perturbateurs. En tout cas, tout le monde retient son souffle dans l’espoir qu’il y aura plus de peur que de mal. En attendant de savoir ce que sera la qualité de la moisson, l’on souhaite bonne chance à tous les candidats et à toutes les candidates.
Sidzabda