MARTYRS DE LA REVOLUTION DES 30 ET 31 OCTOBRE : Le dernier héros a été inhumé le 5 décembre
Le dernier et plus jeune martyr de l’insurrection populaire du 30 octobre 2014, Issaka Derra, a été accompagné à sa dernière demeure le 5 décembre 2014 au cimetière municipal de Gounghin à Ouagadougou. Parents, amis, autorités politiques, administratives lui ont rendu un dernier hommage.
Issaka Derra, dernier martyr de l’insurrection populaire du 30 octobre 2014, a été conduit à sa dernière demeure dans la matinée du 5 décembre dernier au cimetière municipal de Gounghin, à Ouagadougou. Parents, amis, autorités administratives, militaires et politiques lui ont rendu un dernier hommage. Derra Issaka repose désormais au aux côtés des six autres martyrs enterrés le 2 décembre dernier. La levée du corps a eu lieu à 7h à la clinique El Fateh Suka. Après la prière dite par l’imam, le cortège funèbre s’est ébranlé vers le cimetière municipal de Gounghin. Après l’inhumation du jeune martyr, l’imam a adressé des prières à Allah afin qu’il l’accepte dans son royaume. Après la prière de l’imam, le ministre de l’Administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité, Denise Auguste Barry, a salué le courage de la famille du défunt, qui su garder sa dignité pendant la dure épreuve qu’elle a traversée. Il a aussi donné les raisons du retard de cette inhumation. A l’en croire, si le jeune Issaka Derra n’a pas été inhumé au même moment que les 6 autres martyrs, c’est tout simplement parce que la dépouille n’a pas été identifiée à temps. Il a, au nom du président du Faso, Michel Kafando, et tout le gouvernement, salué la mémoire du plus jeune martyr , qui est allé jusqu’au sacrifice suprême pour plus de liberté et de justice au pays des hommes intègres. Pour lui, les martyrs laissent un lourd héritage à gérer. « Je voudrais enfin, au nom du gouvernement, rappelé qu’au sortir de cette série d’inhumations, tout le peuple burkinabè est interpelé. Nous avons un lourd héritage que nous lèguent tous ces martyrs et nous devons, chaque fois que nous prononçons un mot, posons un acte, trouver en ces derniers événements un référentiel. Toute la question est de savoir : est-ce que nous serons à même de porter cet héritage avec dignité comme eux ils ont su, avec dignité, donner leur vie pour notre pays ? », a interpellé le ministre de l’Administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité, Denise Auguste Barry. Si certains martyrs sont décédés suite aux blessures ou autres causes, Issaka Derra a recu un balle en pleine poitrine, selon son père Mahamadi Derra. A l’en croire, après avoir été mortellement atteint par la balle assassine, les manifestants ont essayé de le transporter dans une formation sanitaire. Mais le manque de moyen de transport a retardé l’action de ces bonnes volontés. Le médecin a dit, selon le père du jeune Derra, avoir tout fait, mais n’a pas pu le sauver. Il faut noter qu’Issaka Derra est né le 11 décembre 1999. Il était inscrit en classe de CM2 à l’école apostolique de Gounghin, Décédé le 30 octobre 2014, son corps ne sera identifié à la clinique Suka par ses parents que le jour de l’inhumation des 6 autres martyrs, le mardi 2 décembre. Et selon les membres de sa famille, qui avaient entrepris des recherches depuis les manifestations dans les hôpitaux et les différents lieux fréquentés par l’enfant, l’identification du corps n’a eu lieu que lorsqu’ils ont appris que la clinique Suka avait en son sein un mort qui avait le pouce coupé. Après le départ des parents et des autorités, nombreux étaient les élèves qui sont venus dire aurevoir à leur manière à celui qu’ils qualifient de « héros national ».
Issa SIGUIRE