FONCTIONNEMENT DE L’ADMINISTRATION PUBLIQUE EN PLEINE CAMPAGNE ELECTORALE
Le mardi dernier, j’ai fait un tour dans un service public de la place afin de me faire établir un document administratif. Renseignement pris, on m’apprend que celui qui est habilité à signer ledit document, est absent. On m’a finalement proposé de revenir le jeudi, soit hier seulement. J’y suis reparti pour m’entendre dire que le gars en question n’est toujours pas là. C’est dans la conversation que j’ai finalement compris qu’en fait, le monsieur qui devait signer mon document, était parti battre campagne pour son candidat en vue des élections couplées du 22 novembre prochain. J’ai dû me résoudre à attendre puisque je n’avais pas d’autre choix. Et je sais que ce que je viens de vivre, bien des compatriotes le vivent ou l’ont vécu. L’Administration publique, par ces temps de campagne, roule au ralenti. Elle ne fonctionne pas. Les travailleurs ont déserté les bureaux. On savait que l’Administration publique était laxiste et fainéante. Mais la campagne électorale est venue tout aggraver. Car, ils sont nombreux qui prétextent de la campagne pour faire leurs affaires personnelles ou pour aller boire la bière ou encore pour aller en villégiature avec leur maitresse. Ce n’est pas moi qui le dis. Les faits parlent d’eux-mêmes. Déjà, même en temps normal, nombreux sont les travailleurs du public qui, à 10h, abandonnent les bureaux au moment où arrivent d’autres. Avec la campagne électorale, c’est donc pain bénit pour tous ces gens-là qui estiment que la Fonction publique n’est le champ de personne. Et ils le disent haut et fort, convaincus qu’il n’y aura rien.
Les fainéants et les tricheurs n’ont pas leur place dans notre Administration
Du reste, peut-il en être autrement quand on sait que dans la plupart des services, les Directeurs généraux et leurs chefs de services sont aussi allés battre campagne pour pouvoir conserver leurs postes respectifs ? C’est comme ça que les choses se passent dans ce Burkina des Hommes dits intègres et ce, en violation flagrante des textes. Je le dis parce que je sais qu’en dehors des candidats en lice pour la présidentielle et les législatives, qui sont autorisés à s’absenter, les autres ne le sont pas. Mais, comme ça arrange tout le monde (majorité comme opposition), personne ne s’offusque de cette situation si ce n’est l’usager qui est contraint parfois d’user vainement ses semelles pour des documents urgents. Ainsi va la vie au Burkina où le vice a pris le pas sur la vertu ou du moins ce qu’il en reste. Voyez-vous ! Ça ne fait pas sérieux ! On ne peut pas faire du Burkina, un pays émergent si les uns et les autres n’abandonnent pas leurs mauvaises habitudes. Je connais des gens qui se reconnaîtront dans mon propos. Mais comme j’aime à le dire, que celui qui se sentira morveux se mouche jusqu’à ce que j’entende. Car, pour moi, seul compte l’intérêt supérieur de la Nation. Les fainéants et les tricheurs n’ont pas leur place dans notre Administration. D’ailleurs, s’ils ne veulent pas travailler, je leur demande de dégager pour donner la chance à ces milliers de chômeurs qui sortent des universités et autres écoles.
« Le Fou »