DECES DE JOHN JERRY RAWLINGS
Décidément, cette saison automnale aura été macabre pour les anciens chefs d’Etat africains. En effet, en moins de trois mois, trois d’entre eux ont tiré leur révérence. C’est le général malien, Moussa Traoré, qui a ouvert le bal, pour ainsi dire, le 15 septembre dernier, en passant l’arme à gauche. Il sera suivi, le 10 novembre dernier, d’Amadou Toumani Touré (ATT), du nom de celui-là qui avait mis fin à ses dérives autoritaires le 26 mars 1991. « Le soldat de la démocratie », ainsi qu’on surnommait ATT, est décédé à Istambul, en Turquie, des suites d’un problème cardiaque, à l’âge de 72 ans. Quarante-huit heures plus tard, alors que l’Afrique de l’Ouest était encore sous le choc, la Faucheuse a encore fait parler d’elle en arrachant à notre affection, l’ancien président ghanéen, John Jerry Rawlings. Admis, il y a une semaine, à l’hôpital universitaire Korle-Bru d’Accra, l’ancien lieutenant de l’armée de l’air ghanéenne a rendu l’âme le 12 novembre, à l’âge de 73 ans. L’homme que tout Ghana pleure aujourd’hui, est considéré comme le chantre de la démocratie dans son pays. Avant d’être élu et réélu respectivement en 1992 et 1996, il a été auteur de deux coups d’Etat.
L’homme vouait un culte particulier au défunt président burkinabè Thomas Sankara
Le premier était dirigé contre le régime de Fred Akuffo qu’il réussit à renverser en juin 1979, après une première tentative qui s’était soldée par un échec. Le second coup de force, il l’opérera en 1981 contre le civil Hilla Limann qu’il avait lui-même contribué à installer au pouvoir. Rappelons que l’homme qui vient de quitter ce monde, vouait un culte particulier au défunt président burkinabè Thomas Sankara. Tant et si bien qu’à la faveur de la chute de Blaise Compaoré, il avait pris la direction du Comité mémorial Thomas Sankara, aux fins de réhabiliter ce capitaine truculent, mort jeune, mais dont les idéaux sont défendus par bien des Burkinabè en particulier et des Africains en général. Cela dit, même décédé, John Rawlings peut être fier. Car, la démocratie ghanéenne dont il a été l’artisan, depuis des décennies, n’a subi aucune ride. Tant et si bien que le pays est cité comme un exemple en matière de gouvernance politique et économique dans la sous-région ouest-africaine où l’on compte encore quelques moutons noirs tels le Togo.
B.O