TENTATIVE DE FRAUDE ELECTORALE DE TRUMP
« Le ridicule ne tue pas, mais il met mal à l’aise ». Cette formule de Louis Gauthier résume suffisamment la croisade persistante et abjecte de Donald Trump contre la victoire de Joe Biden. En effet, au cours d’un appel téléphonique diffusé ce 3 janvier par le Washington Post, Donald Trump, essayant de rallier à sa cause Brad Raffensperger, le responsable en charge des élections en Géorgie, vient d’atteindre le sommet du ridicule. Ainsi, Trump, le tout-puissant président, a poussé l’ignominie à son comble, en s’abaissant, tel un mendiant, pour quémander 11780 bulletins supplémentaires qui lui permettront de retourner la situation en sa faveur. C’est une inconduite politique digne de la « République très très démocratique du Gondwana ». Quelle suite les institutions américaines vont-elles donner à ce mépris de Trump pour la démocratie ? On ose espérer qu’il sera poursuivi et châtié à la hauteur de cette faute grave, de cet abus flagrant de pouvoir, de cette interférence frauduleuse dans les élections. Aussi est-on en droit de se demander si c’est la sincérité des urnes qui l’avait porté au pouvoir, il y a cinq ans. Ou alors, les Américains s’étaient-ils trompés en confiant la magistrature suprême à ce milliardaire républicain qui se croyait sorti de la cuisse de Jupiter, pour résoudre prétendument tous leurs problèmes ? Le tristement célèbre Donald Trump ne finira donc pas d’étonner. Pour mémoire, on se rappelle ses dérives langagières en janvier 2018, lors d’une réunion sur l’immigration avec des parlementaires à la Maison-Blanche. A l’occasion, il avait affirmé ceci en parlant de certains pays africains : « Pourquoi est-ce que toutes ces personnes issues de pays de merde viennent ici ? ». Ces propos injurieux continuent de retentir dans nos oreilles comme une chanson lugubre, raciste et xénophobe.
La démocratie en Afrique ou ailleurs doit être considérée comme une quête inachevée
Les dirigeants des pays développés devraient parler de l’Afrique avec plus de respect et de considération, et cesser de s’ériger en donneurs de leçons ou en faux prophètes de la démocratie. Il est navrant de constater que les professeurs de la démocratie jouent quelquefois les très mauvais élèves. Cette grosse pitrerie de Trump ne doit pas faire perdre de vue la triste réalité suivante : l’Afrique est très souvent le lieu où les fraudes et manœuvres électorales sont légion. Pourrait-on trouver facilement en Afrique, des hommes assez intègres et incorruptibles pour refuser de tripatouiller les résultats de la présidentielle ? Certains responsables des commissions électorales n’auraient-ils pas sévi pour sauver leur vie ou pour bénéficier de propositions alléchantes ? La chance pour les USA, c’est qu’ils constituent un véritable temple de la démocratie et un exemple dans le monde, tant et si bien que les dérives d’un seul homme ne sauraient ébranler tout le système démocratique américain solidement adossé à des institutions fortes et l’intégrité des hommes. La leçon à tirer, c’est que la démocratie en Afrique ou ailleurs doit être considérée comme une quête inachevée, un combat perpétuel où rien n’est gagné d’avance.
Monique NARE