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BENIN-TCHAD-SENEGAL


De N’Djamena à Dakar en passant par Porto-Novo, il ne fait pas bon être opposant. En effet, pendant que Yaya Dillo vit la terreur suite à  l’attaque de son domicile qui a coûté la vie à trois personnes dont sa mère, la candidate des Démocrates au Bénin, Reckya Madougou, a vu sa candidature à la présidentielle recalée. Et comme si cela ne suffisait pas, elle a été mise aux arrêts en compagnie de certains de ses camarades. Pendant ce temps, l’opposant sénégalais a aussi maille à partir avec la Justice de son pays.  S’il est reproché aux deux premiers cités des faits de terrorisme et autres faits similaires, le dernier, quant à lui, est accusé de troubles à l’ordre public et de viol présumé sur une masseuse professionnelle. Sale temps donc pour ces opposants. Tant et si bien que l’on en vient à se poser la question suivante: de quoi les dirigeants de ces trois pays ont-ils peur ? Après 30 ans au pouvoir, Idriss Deby Itno devrait faire valoir ses droits à la retraite. Mais il préfère embastiller ses opposants pour régner ad vitam aeternam. Son jeune frère, le président béninois, Patrice Talon dont l’accession au pouvoir a suscité de réels espoirs, est en passe de devenir, si ce n’est déjà le cas, un véritable despote. A preuve,  le Bénin a perdu son label de vitrine de la démocratie en Afrique de l’Ouest, sous son magistère. Quant à Macky Sall du Sénégal, même s’il y met la forme, il n’en demeure pas moins qu’il continue de faire voir des vertes et des pas mûres à ses opposants. Certes, on ne saurait donner le bon Dieu sans confession à ces opposants.   Mais tout porte à croire que le vrai mobile de leur descente aux enfers, c’est d’avoir lorgné le fauteuil présidentiel. On est d’autant plus fondé à le croire que les accusations portées contre certains opposants ne résistent pas parfois à une solide analyse.

 

Tant que des satrapes resteront aux affaires, il n’y aura pas de salut pour les opposants

 

Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il ne fait bon être opposant en Afrique. Cela est d’autant plus vrai que pour un  rien, on est vite jeté en prison. En tout cas, la liste des opposants qui croupissent en prison  sur le continent, est longue. Et tout laisse penser que ce n’est pas demain la veille que la situation des opposants changera. Car, tant que des satrapes comme Idriss Deby Itno, Alpha Condé, pour ne citer que ceux-là, resteront aux affaires, il n’y aura pas de salut pour les opposants. La démocratie, et c’est peu de le dire, sera toujours malmenée ou du moins, respirera difficilement. A quand donc une vraie démocratie sur le continent ? Bien malin qui saurait répondre à cette question.  Cela dit, si ces prédateurs des droits humains parviennent à embastiller leurs opposants, c’est parce qu’il y a des magistrats acquis à leur cause, qui acceptent de faire le sale boulot à leur place. C’est pourquoi il faut en appeler à la responsabilité des magistrats. La Justice doit être aussi bien au service du riche que du pauvre. Et tant que ce sacro-saint principe ne sera pas respecté, certains citoyens auront tendance à se rendre justice eux-mêmes. Du reste, si les partisans d’Ousmane Sonko avaient  confiance en la Justice sénégalaise, on n’en serait pas arrivé  là. Il en est de même au Bénin et au Tchad où l’on sent une méfiance gardée entre la Justice et les justiciables.  

 

Dabadi ZOUMBARA


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