PROJET DE CONSTRUCTION DE LA NOUVELLE CITE DE KORSIMORO
Des populations de Raguitenga réunies en association, ont animé une conférence de presse le 23 avril dernier à Ouagadougou. L’objectif de ladite conférence de presse était de dénoncer le projet de construction de la nouvelle cité communale de Korsimoro. Des populations récusent en bloc.
Raguitenga est une localité située à 70 km de la commune de Korsimoro dans la région du Centre–Nord. Cette localité vit, depuis un certain temps, des heures chaudes suite au mécontentement d’une partie de la population qui exprime sa colère contre le projet de construction d’une nouvelle cité communale sur ses terres sans son consentement. En effet, l’Administration étant une continuité, l’actuel maire de la commune de Korsimoro ayant hérité du projet initié par l’ex-maire est passé à la vitesse supérieure en mettant en application le projet de construction de cette nouvelle cité sans l’accord des populations qui l’avaient désapprouvé lors du mandat de l’ex-maire. Selon les frondeurs, aucun plan d’indemnisation ni de soutien n’a été mis en place en faveur des habitants, des ressortissants du village en question. Et c’est à juste raison que ces populations, à travers cette conférence de presse, ont voulu prendre à témoin les Hommes de médias afin de rejeter ledit projet. « Tout a commencé en 2017, lorsque l’ex-maire de Korsimoro, Salamata Ouédraogo, a approché le chef de terre de Raguitenga pour la signature de documents concernant une affaire de construction d’une cité moderne dans le village », a affirmé le porte-parole des habitants de Raguitenga, Moumouni Sawadogo. En effet, selon lui, le chef n’a pas su résister longtemps aux pressions exercées sur lui par le maire Salamata Ouédraogo. Après l’apposition des signatures, la situation est devenue, depuis lors, de plus en plus grave et très préoccupante. Moumouni Sawadogo, en tant que porte-parole des habitants, a affirmé que les populations ont été sommées, en 2020, de ne plus cultiver sur leurs terres sous peine de représailles alors qu’aucun plan d’indemnisation ni de soutien de la mairie n’a été soumis à la population. Selon M. Sawadogo, c’est par voie de presse qu’ils ont appris que le projet en question va coûter la somme de 15 milliards de F CFA et la mairie devrait recevoir environ « 9 milliards de F CFA à la fin de ce projet ». Alors que les populations directement concernées ne recevront que 800 millions de F CFA comme indemnités. « Nous avons assisté impuissamment depuis mi-septembre 2020 au barrage des routes du village alors que la mairie est sur la voie de l’illégalité et de l’injustice vis-à-vis des populations. La mairie ne respecte pas ses engagements et veut nous faire la force sur nos propres terres sans négociations », a affirmé Moumouni Sawadogo. Pour lui, le développement de Korsimoro doit être participatif. Les conférenciers ont demandé aux autorités compétentes du pays, notamment au ministère de l’Urbanisme, de trouver une solution à ce problème. Ils ont par ailleurs demandé au MBDHP, à l’ODJ, au CDAIP et à toutes les organisations de la société civile de les aider dans cette lutte contre l’injustice.
Ben Issa TRAORE