ELIMINATION D’UN CADRE DU GSIM DANS LE GOURMA
L’information a été donnée par l’Etat-major de l’armée française, le jeudi 21 octobre. Nasser al-Tergui, cadre de premier plan du Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans (GSIM) affilié à Al Qaeda et numéro deux de la katiba du Gourma Serma et chef de celle du Gourma, a été neutralisé par Barkhane au Nord-Ouest de Gossi au Mali alors qu’il se dirigeait vers Hombori plus au Sud. La renommée de l’homme au sein de la nébuleuse terroriste, n’était pas surfaite tant il était passé maître dans l’ingénierie du mal, notamment dans la pose d’engins explosifs improvisés. Avec cette élimination ciblée, c’est un nouveau coup dur que l’armée française porte aux groupes djihadistes qui ont mis sous coupe réglée, la bande sahélo-saharienne, et cela conformément à l’une des priorités de la réorganisation du dispositif Barkhane qui est désormais de décapiter les mouvements armés. C’est en ce sens que la neutralisation de Nasser al-Tergui sonne comme un avertissement pour son mentor, le chef même du GSIM, Iyad Ag Ghali, responsable de très nombreuses attaques au Mali, au Niger et au Burkina Faso, comme le dit l’un des responsables militaires français qui affirme ceci : « Clairement, aujourd’hui, c’est Iyad Ag Ghali qui est la priorité numéro un. Pour nous, c’est la personne qu’il faut absolument réussir à capturer, voire neutraliser, si ce n’est pas possible de le capturer dans les prochains mois ».
Les pays du Sahel devraient avoir la garde bien haute
Cela dit, il reste à savoir si cette stratégie de neutralisation des chefs djihadistes, sera bien apprécié du côté de Bamako. Rien n’est certain, dans la mesure où les autorités de la transition formalisent le dialogue avec les djihadistes du GSIM alors que pour Paris, l’ouverture du dialogue avec les fous d’Allah, constitue une ligne rouge à ne pas franchir. L’élimination du chef de la Katiba du Gourma risque donc de mettre de l’huile sur le feu dans les relations déjà très tendues, entre la France et le Mali. Mais pour l’instant, la France peut savourer cette nouvelle victoire en ce sens qu’en plus d’avoir eu la tête d’un de ses ennemis jurés au Sahel, elle bénéficie du soutien de ses alliés américains qui, du reste, ont fourni les renseignements à Barkhane pour frapper juste et au bon moment. Mais les partenaires de la lutte contre le terrorisme, devraient se garder de se laisser emporter dans l’euphorie car l’on sait bien que l’hydre terroriste pousse une nouvelle tête plus dangereuse quand on la décapite. Et les pays du Sahel devraient, dans ce sens, avoir la garde bien haute car l’on sait que les groupes terroristes vengent toujours les leurs par des actions de représailles sanglantes.
Saho