HomeA la uneDEBRAYAGE A BRAKINA SODIBO : Les travailleurs réclament une augmentation de 100% de salaires

DEBRAYAGE A BRAKINA SODIBO : Les travailleurs réclament une augmentation de 100% de salaires


Les travailleurs de BRAKINA SODIBO sont en grève. Ils observent un arrêt de travail du mardi 20 au mercredi 21 janvier 2015, pour protester contre la non satisfaction de leur plateforme revendicative. Pour en savoir plus sur les motifs de cette grève, nous nous sommes rendus sur les lieux.

 

Il était 9h15 quand nous arrivions sur les lieux, ce mardi 20 janvier 2015. Et là, nous avons vite constaté un attroupement de travailleurs. Pendant que certains étaient assis sur leurs motos, d’autres étaient arrêtés ou assis sur les chaises des kiosques qui se trouvent aux alentours de la Brasserie du Burkina. Aussi tous les camions de distribution de boissons étaient tous stationnés, ça et là devant l’entreprise de la BRAKINA SODIBO. La grille de la porte d’entrée principale de l’entreprise était elle aussi fermée. Les hommes de tenue étaient postés à tous les coins de l’entreprise. Selon le Secrétaire général (SG) du Syndicat national des travailleurs des brasseries, Bakary Millogo, c’est suite à la non satisfaction de leur plateforme revendicative que les travailleurs ont décidé d’observer ces 48 heures de grève. Leur plateforme se résume en quatre points que sont l’augmentation de 100% des salaires de tous les travailleurs de la BRAKINA SODIBO ; la régularisation de la situation de leurs camarades licenciés dans les années 1994 et 2004 ; la reprise des négociations de la convention d’établissement BRAKINA/SODIBO ; la reconsidération des conditions de travail et du dispositif sécuritaire dans leurs unités de production et centre de distribution conformément aux dispositions en matière de santé et sécurité au travail. Bakary Millogo a ajouté qu’au vu de chiffre d’affaires de la BRAKINA, elle peut procéder à une augmentation des salaires de 200% si elle le souhaite et cela n’aura pas de répercutions négatives sur l’entreprise. Pour cette raison, quand ils demandent une augmentation de 100% des salaires, cela n’est pas une exagération car ils savent que l’entreprise a les moyens pour le faire. Il a souligné que le mot d’ordre d’arrêt de travail a également été respecté à Bobo-Dioulasso et au niveau des centres de distribution. Si à l’issue des 48 heures de grève, des réponses satisfaisantes ne sont pas données aux préoccupations citées, les travailleurs engageront une autre grève de 72 heures allant du mardi 27 au jeudi 29 janvier 2015, a-t-il martelé. Pour le Directeur général (DG) de la BRAKINA, Marc Pozmentier, c’est le 7 janvier dernier qu’ils ont reçu un préavis de grève du syndicat portant sur les quatre points cités plus haut. A la suite de cela, la direction a pris l’initiative de rencontrer les délégués des travailleurs la semaine dernière afin de trouver un consensus, mais ils ont été surpris de constater que les délégués ont refusé de les rencontrer. Il a confié que la direction ainsi que les membres du syndicat ont été convoqués en conciliation par la Direction générale du travail le lundi 19 janvier mais un consensus n’a pas été trouvé. « Les travailleurs de la BRAKINA sont payés sur 14 mois l’année, la couverture médicale des travailleurs est assurée à 100% par la société ainsi que celle de leurs conjoints et cinq enfants, une prime de logement de 10%, ainsi qu’une prime de rendement mensuel de 25% du salaire de base leur sont versées. Ils ont une augmentation de 3 à 6% en fonction des performances de chaque travailleur. Au regard de tout cela, il serait difficile pour l’entreprise de procéder à une augmentation de 100%. Par rapport au dossier de 1994, tous les documents en leur possession montrent que ce dossier est bouclé, il y a de cela très longtemps. Et concernant celui de 2004, il est toujours en justice. Sur la convention d’établissement, la direction a remis son projet de convention depuis 2012 au délégué du personnel, qui depuis lors n’a pas réagi », a précisé le DG de la BRAKINA. Il a, par ailleurs, confié que la direction et le syndicat vont se retrouver le 5 février prochain à la Direction générale du travail, pour mettre en place des commissions pour travailler sur la convention d’établissement afin de trouver une résolution. Par rapport au volet conditions de travail, d’ici à fin février, les comités seront mis en place conformément aux doléances des travailleurs, a-t-il indiqué. Le DG de la BRAKINA, Marc Pozmentier, n’est pas passé par quatre chemins pour dire que cette grève aura un coût pour l’entreprise, pour l’économie nationale, un coût pour les travailleurs qui ne sont pas venus travailler. Toutefois, il a rassuré qu’il n’y aura pas de pénurie de boissons sur le marché au cours de ces 48 heures puisque la distribution a pu se faire.

Rita BANCE/OUEDRAOGO

 


Comments
  • soyons directs: il est temps pour les entreprises comme la BRAKINA de payer de vrais salaires aux travailleurs. Au Burkina, tout le monde se cache derriere ce qu’etait le pays en 1970-1980 pour payer des salaires de misere pendant que les chiffres d’affaire se sont multiplies par 10 voir 20. une entreprise comme BRAKINA qui fait un chiffre d’affaire annuel de plus de 1000 milliard paie encore des ouvriers a 20000Cfa. voyez vous meme. Et puis le Burkina doit penser a avoir des DG Burkinabe a la tete des entreprises comme BRAKINA. il faut ensuite permettre a BRAFASO de demarrer et de rivaliser avec BRAKINA.

    22 janvier 2015

Leave A Comment