HomeA la uneUTILISATION DES DRONES DANS LA LUTTE CONTRE LE TERRORISME  : Comment minimiser les bavures ?  

UTILISATION DES DRONES DANS LA LUTTE CONTRE LE TERRORISME  : Comment minimiser les bavures ?  


L’information a fait le buzz sur la toile. L’armée burkinabè a acquis des drones turcs de type Bayraktar TB2, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. L’euphorie à peine feinte qui a accompagné l’acquisition de ces nouvelles armes dont les noms semblent tout droit sortis des séries de science-fiction, est compréhensible à bien des égards. La société burkinabè, dans toutes ses composantes, a payé le prix fort de la folie meurtrière des groupes armés qui menacent même la survie de l’Etat et ces nouvelles acquisitions des Forces Armées Nationales (FAN) qui marquent un tournant, sans nul doute décisif dans la lutte contre l’hydre terroriste, sont, pour le peuple, de réelles lueurs d’espoirs dans cet horizon sombre de l’insécurité. Même si l’on est encore loin du bilan de l’apport de cette technologie dans la lutte contre les groupes armés, l’on est, tout au moins, en droit d’espérer que ce renforcement des capacités opérationnelles de l’armée aura pour effet l’augmentation de la capacité de réaction rapide et de la puissance de feu des boys burkinabè. Et sans doute, ces drones viennent-ils renforcer aussi la capacité de dissuasion de notre armée car l’adversaire réfléchira par deux fois avant d’agir, s’il sait qu’il ne sera nulle part à l’abri. Ces drones apportent du baume au cœur des populations meurtries par sept années de massacres apocalyptiques et constituent un véritable dopant pour le moral des unités combattantes qui fondent beaucoup d’espoirs sur ces engins de la mort qui ont fait leurs preuves en Afghanistan et, plus proche de nous, en Ethiopie et au Niger.

 

 

Il faut faire le deuil de l’amateurisme et faire place au professionnalisme

 

 

Mais comme toute technologie, il faut en redouter les mauvaises conséquences. En effet, les nouvelles qui viennent du front font état de victimes civiles de l’utilisation des drones au Nord du pays. Des rumeurs en avaient aussi mentionnées dans l’Est. Même si, comme on le dit, il n’y a pas de guerre propre, il y a lieu de travailler à minimiser ce genre d’incidents malheureux, surtout que l’on sait que les tueries aveugles de l’armée ont souvent été évoquées par certaines recrues des groupes terroristes pour expliquer leur adhésion aux forces du mal. La principale solution pour limiter les dégâts collatéraux des drones est sans doute la formation de ceux qui sont commis à la tâche de manipulation de ces engins. Il faut faire le deuil de l’amateurisme et faire place au professionnalisme qui, tout en optimisant les résultats sur le terrain, permet de clouer le bec à ceux qui font feu de tout bois dans la critique contre les FDS.  La seconde solution pour minimiser les risques de bavure dans l’utilisation des drones est sans doute la sensibilisation des populations qui doivent avoir le réflexe de toujours s’éloigner des zones d’opérations militaires même si l’on peut en convenir qu’elles peuvent être parfois utilisées comme des boucliers humains par les groupes terroristes.  Cela dit, tout en louant cette montée en puissance de la réponse militaire contre le terrorisme, il faut espérer que celle-ci s’accompagne d’autres mesures de lutte contre ce fléau.  Il faut non seulement continuer à tarir le vivier de recrutement des groupes armés par une gouvernance politique et économique au service de toutes les franges de la population, en particulier celles qui sont les plus vulnérables, mais aussi par l’éducation qui constitue l’une des armes les plus efficaces pour prévenir la radicalisation des jeunes et l’extrémisme violent.

 

SAHO      


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