EMPLOYABILITE AU BURKINA : Il faut oser entreprendre !
Depuis le 12 août dernier, la chasse à l’emploi est ouverte au Burkina Faso. En effet, ils sont près de deux millions de candidats à aller à la conquête d’un peu plus de 7 000 postes à pourvoir dans la Fonction publique. C’est dire à quel point le combat sera rude et âpre ; tant les chances de succès paraissent pour le moins minimes. Pour ma part, j’encourage tous les candidats et je les exhorte à donner le meilleur d’eux-mêmes. Je le dis parce que je sais que dans ce pays-là, avoir du travail relève d’un parcours du combattant. Ce n’est pas chose aisée. Mais contrairement aux années précédentes où ne réussissaient aux concours directs que ceux qui ont des bras longs, les choses ont changé. Désormais, ceux qui réussissent aux concours directs de la Fonction publique, sont ceux qui acceptent de mouiller le maillot. Je n’ai aucune preuve pour affirmer qu’il n’y a plus de fraude et qu’il n’y a pas des gens qui entrent dans la Fonction publique par des moyens insoupçonnés, mais bien des Burkinabè font le constat comme moi, que la fraude a considérablement été réduite. Et cela depuis que les fraudeurs et leurs complices se savent traqués ; certains ayant été jugés et condamnés. Les uns et les autres font très attention à leurs faits et gestes ; conscients qu’à la moindre erreur, ils peuvent se faire épingler. Et c’est tant mieux ainsi ! En tout cas, je tire mon chapeau à ceux-là qui ont travaillé à mettre fin à la pagaille et au désordre qui ont longtemps prévalu dans l’organisation des concours directs. Je ne me mettrai pas à citer des noms au risque de créer des frustrations à travers des oublis ou omissions.
La Fonction publique ne peut pas intégrer tous les diplômés
Mais je souhaite qu’ils se reconnaissent dans mon propos et qu’ils sachent que la Nation leur doit une fière chandelle. Je le dis parce que c’est grâce à leur sens de la rigueur que le fils du paysan peut espérer intégrer la Fonction publique. Avant, il fallait avoir des bras longs pour être déclaré admis à certains concours directs de l’Etat. Voyez-vous ? Je suis personnellement content de savoir que les temps ont changé et que les lignes ont bougé dans le bon sens. Ce faisant, j’invite les autorités à maintenir le cap et à innover davantage dans l’organisation des concours directs de sorte à promouvoir l’égalité de chances pour tous les candidats. S’il y en a qui échouent, qu’ils sachent qu’ils n’ont pas été a la hauteur et qu’ils acceptent de se remettre en cause. Car, il faut aussi avoir le courage de le dire, la Fonction publique ne peut pas intégrer tous les diplômés. Quand bien même elle le voudrait, elle ne le pourrait pas ; tant ils sont nombreux les diplômés qui, d’année en année, sortent des universités et autres grandes écoles. Face à cette réalité, il y a lieu, à la suite du président Ibrahim Traoré, d’inviter les uns et les autres à entreprendre. C’est un chemin risqué, j’en conviens. Mais ne dit-on pas que qui ne risque rien, n’a rien ? Du reste, ils sont nombreux qui ont réussi dans l’entrepreneuriat et qui n’ont rien à envier à un salarié de la Fonction publique. Des exemples de succès, j’en connais beaucoup qui ne regrettent pas leur choix. Pourquoi ne pas s’inspirer de ces personnes qui demeurent des modèles de succès dans l’entrepreneuriat ? En tout cas, moi fou, je préfère un jeune qui se lance à ses risques et périls dans l’entrepreneuriat, à un autre qui, assis les bras croisés, passe le temps à se lamenter au motif qu’il n’y a pas de boulot dans ce pays-là. La preuve, même moi fou, malgré mon état, je suis obligé, dès l’aurore, d’aller à la recherche de ma pitance quotidienne au risque de dormir affamé. Je n’attends pas que tout s’offre à moi sur un plateau d’argent.
« Le Fou »