ENTREE EN LICE DES ETALONS A LA CAN 2023 : Une prestation qui ne rassure pas
Pour son entrée en lice dans cette 34e édition de la Coupe d’Afrique des nations ce 16 janvier 2024, les Etalons du Burkina Faso sont descendus dans l’arène du stade de la Paix de Bouaké avec les modestes Mourabitounes de la Mauritanie, pour le compte de la première journée du groupe D. Dans ce duel inédit entre deux équipes qui avaient toutes la rage de vaincre, c’est le pays des Hommes intègres qui avait la faveur des pronostics, au regard de son parcours lors des 12 précédentes, et de ses dernières confrontations avec son adversaire du jour qui ont toutes tourné en sa faveur. Ce mardi après-midi, le Burkina Faso n’avait, a priori, rien à craindre de la Mauritanie, qui, soit dit en passant, n’a jamais gagné un seul match à ce niveau de la compétition, et qui a terminé deux fois dernière de son groupe dans cette phase finale à laquelle elle n’a participé que 3 fois. C’est pourtant les Mourabitounes qui ont présenté le visage le plus séduisant pendant les 45 premières minutes, réalisant dans l’ensemble un match énorme, avec une orgie offensive qui a plusieurs fois buté contre l’excellentissime gardien burkinabè, Hervé Koffi Kouakou. Et n’eût été la faute commise dans les dernières minutes de jeu par leur défenseur central dans la surface de réparation et sanctionnée par un pénalty, les Mauritaniens auraient quitté la pelouse en héros, pour avoir tenu tête à un outsider du tournoi, au terme de 90 minutes épiques. Un match palpitant en somme, soldé par un résultat frustrant pour les Mourabitounes, qui, répétons-le, ont de quoi être fiers au regard de leur vaillance affichée et de leur solidarité exprimée sur le terrain.
Les Etalons ont fait étalage d’un manque criard de percussion offensive
Ils ont été certes battus, mais pas visiblement abattus puisqu’ils sont tombés les armes à la main face à l’un des cadors de la compétition. Et même s’il leur sera difficile de se relever de ce déboire initial, ils ont eu le mérite de faire vivre un calvaire à leurs adversaires burkinabè, qui ont terriblement souffert dans tous les compartiments de jeu, et qui seraient repartis dans les vestiaires les mains vides s’ils n’avaient pas été sauvés par ce pénalty signalé a postériori grâce à l’assistance vidéo, et transformé par le pétillant Bertrand Traoré qui a pris à contre-pied le longiligne gardien de but mauritanien. Le moins qu’on puisse dire, c’est que les Etalons ont fait étalage d’un manque criard de percussion offensive, et cette victoire au forceps face à une équipe considérée comme un underdog sème le doute quant à leur avenir dans cette compétition. C’est vrai que l’entrée probante de Bertrand Traoré et de Hassane Bandé dans la dernière demi-heure de jeu a donné une certaine vitalité à l’équipe et que l’objectif a été malgré tout atteint malgré une mise en route difficile, mais on aurait franchement rêvé d’une meilleure entrée en matière, avec un milieu de terrain distillant de bons ballons aux attanquants dont la mission première est de fusiller à distance ou à bout portant le spectaculaire gardien de but des Mourabitounes. Cela dit, c’est déjà bon à prendre pour le pays des Hommes intègres qui remporte du coup pour la première fois son premier match en CAN. Une victoire collective ; tant chaque joueur y a contribué sans qu’aucun ne ressorte du lot, qui trace le sillon d’une qualification pour le second tour, sans pour autant mettre les poulains d’Hubert Velud à l’abri d’une désagréable surprise dans un groupe où l’Algérie et l’Angola pourraient jouer les trouble-fêtes. On attendra le 20 janvier et le derby contre les Fennecs pour voir si le Burkina Faso va véritablement mettre le pied à l’étrier, et afficher clairement et de façon plus convaincante ses ambitions dans cette 34e édition de la Coupe d’Afrique des nations qui a déjà vu beaucoup de pronostics déjoués, de surprises de taille et de rebondissements extraordinaires.
Hamadou GADIAGA