ELIMINATION D’UN CADRE DE L’EIGS AU BURKINA FASO : Les opérations se poursuivent…
Les Forces armées burkinabè viennent de s’offrir, comme trophée de guerre, la tête de Harouna Oulel alias Abdel-Malick alias Malick, considéré comme le numéro 2 des chefs opérationnels locaux de l’Etat islamique au Grand Sahara (EIGS). L’homme, un véritable ingénieur du mal, était dans le trombinoscope des terroristes les plus recherchés, établi par l’armée burkinabè et où sa tête était mise à prix pour la bagatelle de 150 millions de F CFA. C’est donc une grosse prise dont il faut se féliciter.
Les FAN sont d’autant plus à féliciter que cette neutralisation, avec un air de revanche pour toutes les victimes militaires et civiles de ce maniaque assoiffé de sang, porte un véritable coup dur à la nébuleuse terroriste. En effet, l’homme, au-delà de son rang protocolaire, était un véritable génie du mal et un seigneur de guerre dont les actes suffisaient à faire du Burkina Faso, une vallée de larmes, de pleurs et de sang : attaques contre les positions et les convois militaires sur toute l’étendue du territoire national, enlèvements, formation de nouvelles recrues terroristes aux maniements des armes, etc. En frappant ainsi le berger, il ne se fait aucun doute, que les brebis désorganisées prendront peur et sans nul doute, certaines ne reviendront plus dans l’enclos.
Cette victoire vient doper le moral des forces combattantes
Cela est d’autant plus clair que ce grand succès de l’armée burkinabè sonne comme un avertissement pour tous les autres chefs terroristes et leurs spadassins : les forces de défense et de sécurité sont montées en puissance et sont capables de frapper au cœur même du dispositif terroriste. C’est dire donc que les opérations vont se poursuivre jusqu’à l’élimination complète de la vermine.
En attendant de voir l’impact de cette opération réussie des Forces de défense et de sécurité (FDS) dans les rangs de l’ennemi, l’on peut affirmer, sans risque de se tromper, que cette victoire vient doper le moral des forces combattantes tout comme elle renforcera la confiance entre l’armée burkinabè et les populations. Et cela vaudra, sans nul doute, son pesant d’or en termes de contribution des Burkinabè à l’effort de guerre ; toute chose qui donnera plus de moyens d’actions aux forces engagées sur les différents fronts.
Cela dit, au-delà de la joie qu’apporte inévitablement ce succès aux Burkinabè, l’on peut se poser la question suivante : qu’est-ce qui a rendu possible cette importante victoire d’étape ? Cette question est importante parce que non seulement, la réponse permet d’apprécier les efforts faits pour y parvenir mais aussi de tirer les leçons pour la suite de la guerre que les Burkinabè souhaitent la plus courte possible. Pour répondre donc à la question, l’on peut dire que l’un des facteurs importants de ce succès, ce sont les opérations menées par l’armée burkinabè dans la fameuse zone dite des trois frontières, et qui ont permis de débusquer les groupes armés terroristes de leur zone de confort. Et cela n’aurait certainement pas été possible si la coopération militaire entre les trois Etats, n’avait pas été renforcée au point de permettre à chacune des armées du Burkina, du Niger et du Mali, de traquer les criminels au-delà des frontières.
L’élimination de Harouna Oulel et de ses lieutenants, doit amener les forces combattantes à garder l’arme au pied
C’est dire, en un mot comme en mille, que l’une des clés de la victoire de cette guerre contre les Groupes terroristes armés (GAT), c’est la coopération transfrontalière. Le deuxième facteur important de ce succès, est l’accroissement de la capacité de surveillance du territoire national grâce aux équipements de l’armée burkinabè qui ajoutent à la performance des renseignements burkinabè. On le sait, l’un des facteurs d’essaimage des GAT, est la porosité des frontières. Sans nul doute qu’un meilleur contrôle de l’espace territorial de chacun des trois Etats, sera aussi un important coup de frein à la progression des terroristes qui pourraient ne plus se sentir en sécurité sur la plus petite des portions des pays de l’Alliance des Etats du Sahel (AES).
Ceci étant, l’élimination de Markoye de Harouna Oulel et de ses lieutenants, doit amener les forces combattantes à garder l’arme au pied. Sans nul doute, en effet, les terroristes, si on leur en laisse la possibilité, entreprendront des actions de représailles contre les Forces de défense et de sécurité et les populations civiles. Il faut donc parer à toute éventualité. L’autre motif d’inquiétude est que la nébuleuse terroriste ressemble à une hydre. Quand on en coupe une tête, il repousse une autre parfois plus dangereuse. Les opérations doivent donc se poursuivent et même s’intensifier pour anéantir toute la bande de criminels et lui enlever toute possibilité de réorganisation. Mais cela est plus facile à dire qu’à faire. Mais en attendant, l’on peut dire bravo aux boys et souhaiter que, pour leur faciliter les opérations hardies qu’ils mènent sur le terrain, que l’Etat et tous ses fils et filles œuvrent à couper aux terroristes, tous les moyens de mobilité et d’action. Car, si ces criminels continuent de se mouvoir, ils pourront pour ceux qui échappent aux mailles du filet, continuer à endeuiller la nation.
« Le Pays »