ATTRIBUTION DE NOMS DE PERSONNALITÉS A DES UNIVERSITES PUBLIQUES : De la nécessité de célébrer nos héros
En sa séance du 4 avril dernier, le Conseil des ministres a adopté un décret portant changement de dénomination des universités publiques de Fada N’Gourma, de Ouahigouya et de Dédougou. En effet, ces trois universités publiques portent désormais respectivement les noms de Yembila Abdoulaye Toguyéni, de Bernard Lédéa Ouédraogo et de Daniel Ouézzin Coulibaly. Quant à la raison qui a motivé ce changement de nom, c’est le ministre en charge de l’enseignement supérieur qui la donne. « Ce sont des personnalités inspirantes aussi bien pour les enseignants-chercheurs, les étudiants que pour les cadres des différentes localités, mais au-delà des localités, de la nation tout entière », a-t-il justifié. Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette décision prise par les autorités de la transition n’avait que trop tardé au regard du rôle que ces trois personnalités que sont Yembila Abdoulaye Toguyéni, Bernard Lédéa Ouédraogo et Daniel Ouézzin Coulibaly ont joué dans l’histoire de notre pays. En effet, ces trois personnalités sont des icônes que souhaiteraient incarner bien des jeunes qui s’intéressent à la recherche et qui se battent pour le développement de notre pays. En choisissant de leur rendre hommage en les immortalisant, les autorités contribuent ainsi à les valoriser et les rendre davantage plus célèbres.
Si l’on refuse de célébrer nos héros, personne ne le fera à notre place
Car ils sont nombreux, les Burkinabè qui n’ont pas eu la chance de les connaître et qui, depuis lors, chercheront à connaître leurs parcours. C’est, du reste, ce qu’ont toujours fait bien des pays aussi bien en Afrique qu’à travers le monde. Certes, le Burkina a mis du temps à comprendre que la valorisation du capital humain compte pour beaucoup dans le développement d’un pays. Mais comme le dit l’adage, mieux vaut tard que jamais. Reste maintenant à espérer que la dynamique se poursuivra aussi bien dans le temps que dans la durée afin que soient connues les grandes figures de l’histoire de notre pays. Il n’est plus question de continuer à donner des noms de rues, d’écoles et d’universités à des étrangers alors que les nôtre végètent dans l’oubli. Ce qui était parfois révoltant, c’est qu’à travers certains baptêmes de rues et autres, on avait souvent l’impression que l’on rendait hommage à des gens qui ne le méritaient pas pour avoir marqué négativement les esprits surtout pendant la période coloniale. Il a fallu attendre les événements consécutifs à la mort, dans les conditions que l’on sait, de George Floyd en 2021, pour voir saccagés et vandalisés certains monuments ou vestiges de la colonisation qui se dressaient fièrement dans bien des capitales africaines. En tout cas, les temps ont changé si bien qu’aujourd’hui, le Noir ne devrait avoir aucun complexe vis-à-vis du Blanc. Si l’on refuse de célébrer nos héros, personne ne le fera à notre place quand nous courons pas le risque de sombrer dans les oubliettes de l’histoire.
Sidzabda