LANCEMENT DU PREMIER SATELLITE SENEGALAIS EN ORBITE : Pourvu que cela impacte positivement le vécu des populations
De plus en plus, ils sont nombreux, les pays africains à aller à la conquête de l’espace. Si fait qu’aujourd’hui, on en dénombre une quinzaine avec l’arrivée du Sénégal qui a fait son entrée dans ce cercle encore restreint. En effet, le pays de la Téranga a procédé, le 16 août dernier, au lancement dans l’espace, de son premier satellite en orbite. Comment ne pas se féliciter de cette étape, pour le moins, historique surtout quand on sait que ledit satellite, dit-on, a été conçu et fabriqué par des ingénieurs sénégalais ? C’est la preuve, encore une fois de plus, que l’Afrique dispose de talents capables de libérer leur génie créateur pour créer la surprise là où on les attend le moins. C’est tout à leur honneur et à celui du continent noir souvent présenté, à tort ou à raison, comme étant le réceptacle de tous les maux de la planète. En tout cas, en franchissant le pas à travers le lancement de son premier satellite en orbite, le Sénégal joue désormais dans la cour des grands. Car, non seulement cela permet de mettre en valeur l’expertise sénégalaise, mais aussi, on l’espère, cela contribuera à l’atteinte de la souveraineté technologique du pays. Le rêve est permis. Car, même le voyage le plus long, dit-on, commence toujours par un pas.
On est en droit d’attendre une amélioration qualitative des conditions de vie des populations
Cela dit, si, pour cette première expérience, le Sénégal a eu recours à d’autres pays, en l’occurrence, la France et les Etats-Unis, pour le succès du lancement de son satellite en orbite, on espère qu’il travaillera, à l’avenir, à se montrer plus autonome dans ce genre d’entreprises.
L’indépendance technologique est à ce prix surtout dans un monde où la concurrence devient de plus en plus rude, et où l’espionnage, devenu la meilleure arme contre l’adversaire, a pignon sur rue. Et, le président Bassirou Diomaye Faye gagnerait à y travailler afin que le Sénégal continue de briller de mille feux. Toutefois, il faut le dire, le tout n’est pas de procéder au lancement d’un satellite en orbite. Reste à mesurer sa capacité à impacter positivement le vécu des populations. Et, dans le cas du Sénégal, on est en droit d’attendre une amélioration qualitative des conditions de vie des populations. Surtout qu’à ce qu’on dit, le satellite qui vient d’être lancé a, entre autres missions, de collecter des données essentielles pour la gestion des ressources en eau, de recueillir des informations de capteurs au sol, mesurant, par exemple, la hauteur de l’eau dans les puits et les lacs. On croise donc les doigts, espérant que ces objectifs seront atteints. Car, il ne sert à rien pour un pays de se gargariser d’avoir atteint l’indépendance technologique si ses populations n’en tirent pas profit.
Boundi OUOBA