ELARGISSEMENT DE PRISONNIERS AU BURUNDI : De la nécessité d’humaniser nos prisons
La question de l’humanisation du milieu carcéral se pose toujours avec acuité en Afrique. En effet, les prisons sont généralement des endroits où la dignité humaine n’est pas respectée. Certains n’hésitent même pas à les qualifier de mouroirs. Si fait que les prisonniers, considérés comme des parias de la société, sont abandonnés à leur propre sort au mépris des règles en la matière. Dans certains geôles, les détenus n’ont pas de marge de manœuvre pour revendiquer le respect de leurs droits. Ils sont souvent entassés comme des animaux sans que cela n’émeuve outre mesure. Mais dans certains pays, des mesures ont été prises pour soulager leurs peines. Ce fut le cas en République démocratique du Congo (RDC) et au Sénégal où respectivement les prisons de Makala et de Rebeuss ont été désengorgées. C’est aussi le cas du Burundi où les autorités ont décidé d’élargir 477 détenus en vue de faire face au surpeuplement de la prison de Muramvya. C’est tout à leur honneur. Dans un Etat de droit dont se réclament le Burundi et la plupart de nos Etats, la sanction des infractions doit s’inscrire dans le pur respect de la loi. Et les lois en matière de détention prévoient les traitements dont les prisonniers doivent bénéficier. Malheureusement, le milieu carcéral dans nos pays est à l’image de l’Etat lui-même où le respect des règles et principes démocratiques, n’est pas la chose la mieux partagée. Mais pour ce qui est des prisons, les dirigeants gagneraient à œuvrer à leur humanisation. Car, comme on le sait, tous autant que nous sommes, sont des prisonniers potentiels. Si fait que même ceux qui ont aujourd’hui, la lourde charge de prendre des décisions pour soulager la vie des prisonniers, pourraient se retrouver, un jour, en prison. Les exemples de dirigeants ou gouvernants qui se sont retrouvés derrière les barreaux, sont légion.
« Le Pays »