HomeA la uneMEDIATION DE RELIGIEUX DANS LA CRISE CONGOLAISE  : Tout dépend de la sincérité des acteurs

MEDIATION DE RELIGIEUX DANS LA CRISE CONGOLAISE  : Tout dépend de la sincérité des acteurs


En croisade pour la paix dans leur pays, les évêques catholiques et les pasteurs protestants de la République démocratique du Congo (RDC), étaient, le 4 mars dernier, à Kampala où ils ont été reçus par le président ougandais, Yoweri Museveni.  Une démarche qui entre dans le cadre des efforts que ces hommes de Dieu ne cessent de déployer pour éteindre l’incendie qui consume à grand feu le pays de Félix Tshisékédi. Et ce, depuis plus de trois ans que les rebelles du M23 ont repris les armes contre le pouvoir de Kinshasa. Laquelle guerre menace d’embraser toute la région des Grands lacs. Et en tant qu’acteur majeur directement concerné par le conflit qui sévit de l’autre côté de la frontière, Yoweri Museveni a d’autant plus son mot à dire qu’en plus d’avoir son approche sur le conflit, il a déployé des soldats dans l’Est de la RDC dans le cadre d’un accord militaire qui lie les deux pays. De ce point de vue, la visite de ces leaders religieux congolais au maître de Kampala, est de bon aloi.

 

Une crise protéiforme qui est encore loin de révéler tous ses dessous

 

D’autant plus qu’elle intervient à la suite des rencontres que ces mêmes religieux ont successivement eues avec les principaux protagonistes que sont le président Félix Tshisékédi d’une part, et les leaders du M23 d’autre part, en vue de trouver une issue à la crise. Et tout porte à croire que dans ce pèlerinage qu’ils ont entamé, la soutane au vent, ces apôtres de la paix ne comptent pas arrêter leur chemin au palais présidentiel de Kampala. Puisqu’à la suite du locataire du State House, ils aspirent aussi porter leur évangile au président angolais, Joao Lourenço, par ailleurs président en exercice de l’Union africaine (UA), ainsi qu’au chef de l’Etat burundais, Evariste Ndayishimiye. Cet autre voisin qui est militairement engagé aux côtés de la RDC dans la guerre qu’elle mène contre le M23 et son allié rwandais accusé d’exacerber la crise par son soutien aux rebelles.  Le moins que l’on puisse dire, c’est que dans la recherche de la paix et du renforcement de la cohésion régionale, ces leaders religieux sont dans leur rôle. Et l’on espère que dans leur démarche, ils s’adresseront à tous les protagonistes de la crise. Y compris le président rwandais, Paul Kagame, dont l’implication dans ce conflit qui oppose le M23 à l’armée congolaise, ne fait plus de doute aux yeux de nombreuses puissances occidentales qui ont décidé d’agir dans le sens de la prise de sanctions contre Kigali. A l’image de l’Allemagne ou encore du Canada qui ont décidé récemment de suspendre leur aide au Rwanda en raison de son soutien au M23, là où les Etats-Unis sont allés de sanctions ciblées contre des personnalités politiques rwandaises. La question qui se pose est de savoir si les hommes de Dieu parviendront à rallier les dirigeants régionaux, à leur initiative de paix. La question reste d’autant plus posée que ce conflit en RDC, qui peine à connaître une désescalade, est une crise protéiforme qui est encore loin de révéler tous ses dessous. Et dans leur bonne foi, les hommes de Dieu auront beau être animés de meilleures intentions, tout dépendra de la sincérité des acteurs.

 

On ne pourra pas reprocher aux hommes d’église de n’avoir pas mouillé la soutane

 

Ce qui ne semble pas la chose la mieux partagée entre les protagonistes. On en veut pour preuve les dénégations d’ingérence du Rwanda malgré ce qui passe aujourd’hui pour une évidence. Le pays de Paul Kagame préférant rester dans l’ombre pour pousser le M23 à la lumière en invitant les autorités de Kinshasa à négocier avec lesdits rebelles.  Il y a aussi l’attitude de l’Ouganda, accusée de duplicité par Kinshasa et qui semble pêcher en eaux troubles. Autrement, comment comprendre qu’au moment où Kinshasa se prévaut de l’accord militaire qui la lie à Kampala et qui justifie la présence de soldats ougandais dans l’Est de la RDC, le président Museveni embouche la trompette de Kigali qui a toujours plaidé pour un dialogue direct entre Kinshasa et les rebelles du M23 ? Toute chose que rejette catégoriquement le président Félix Tshisékédi. Et quid de l’impuissance de la communauté internationale dans cette crise en RDC et de son manque de fermeté vis-à-vis de Kigali ? C’est dire la complexité de cette crise congolaise où, au-delà des belligérants, se jouent manifestement des intérêts cachés. De quoi se demander si ces hommes d’église ne prêchent pas finalement dans le désert. En tout état de cause, on ne pourra pas leur reprocher de n’avoir pas mouillé la soutane, comme ils savent si bien monter au créneau chaque fois que l’intérêt de la nation congolaise est en jeu. Et cela est en leur honneur.

 

 « Le Pays »

 

 

 

 

 

 


Comments
  • Les chefs religieux congolais ne sont pas au-dessus des lois.
    En effet, il est incompréhensible de comprendre pourquoi Thisekedi a renvoyé un Général des FARDC pour avoir eu des contacts avec les fameuses FDLR et donné son accords quant au rencontres entre les chefs religieux congolais et les dirigeants de M23 dont Kagame en personne Pour Tshisekedi, parler à un éléments des FDRL constitue un crime grave de haute trahison passible de plusieurs de mois de prison et de renvoie de tout service public aussi bien civil que congolais. Par contre rencontre les bouchers de millions de Congolais , femmes, enfants et hommes de tous âges est un acte qu’il faut saluer. Ce qui est encore étonnant, le même Tshisekedi ou Monsieur la moindre escarmouche , depuis plusieurs années, crie sur tous les toits que les éléments de M23 sont des terroristes et que sa vie durant, il ne rencontrera jamais ceux-ci. Pour les soldats , en particulier les officiers congolais, Rencontrer un dirigeant du M23 constitue un acte de haute trahison passible de radiation des FARDC. Mais le même agissement de la part des chefs religieux n’est pas constitutif d’infraction.
    Les FDLR sont devenues un élément clé de la guerre qui fait rage en RDC. In fine, toute personne pourvue de discernement ne comprend pas la rôle des FDLR dans le guerre contre la RDC, le tout alors que Kagame, Général Kabarebe et autres dirigeants rwandais civils et militaires ont dit que les FDLR n’existe pas et sont une fiction car ses éléments sont devenus l’engrais des forêts congolais. Se pose alors la question de savoir où Tshisekedi a sorti ces FDLR inexistantes et en faire en un élément central dans le contentieux entre son pays et le Rwandais dirigé par Kagame, commandant en chef des RDF.
    Rwanda: moins de 12 millions d’habitants
    RDC: plus de 110 millions d’habitants.
    Qui peut expliquer aux lecteurs du Pays comment un petit pays qu’est le Rwanda puisse mettre à genou la RDC et pousser son président à donner les bijoux de famille aux USA afin que ceux-ci protègent son pays contre le Petit Rwanda. Que le Plus Haut ait pitié des Congolais.

    6 mars 2025

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