DEMISSION DU SEPTIEME PREMIER MINISTRE D’EMMANUEL MACRON VUE D’AFRIQUE : La France se gondwanlise-t-elle ?
Le Premier ministre français, Sebastien Lecornu, a remis, le lundi 6 octobre dernier, sa démission au chef de l’Etat, Emmanuel Macron qui l’avait nommé en début septembre. Entre autres raisons invoquées, l’ex-ministre des Armées affirme que les conditions n’étaient pas réunies pour rester à la tête d’un gouvernement qui, on le sait, était déjà fragilisé de l’intérieur par la fronde des Républicains de Bruno Retailleau, ex-ministre de l’Intérieur. Pour une surprise, c’en est véritablement une. Ce d’autant que c’est le gouvernement le plus éphémère de la Ve République. En effet, le désormais ex-Premier ministre venait de former un gouvernement dimanche soir, de dix-huit membres dont douze sortants reconduits dans leurs portefeuilles et devait tenir son premier conseil des ministres. Chose qu’il n’aura pas eu le temps de faire tant les « appétits partisans » et gloutons ont fait capoter les choses. Avec cette démission du troisième Premier ministre désigné par le président de la République, en un an et septième depuis son accession au pouvoir en 2017, la France vient de franchir un palier de trop. Tant et si bien qu’on en vient à se poser la question suivante : la France se gondwanalise-t-elle ? En tout cas, sauf erreur ou omission de notre part, c’est la première fois qu’on assiste à une telle situation en France depuis la création de la Ve République en 1958 par le Général Charles de Gaulle.
La France ne devrait plus s’ériger en donneur de leçons aux Africains
Ce qui semblait être propre à l’Afrique aux yeux des Occidentaux, est en train de se dérouler sur leur propre sol. Preuve, s’il en est, que la mal gouvernance est loin d’être propre au continent noir. En tout cas, ce serait désormais une aberration de croire que l’Afrique est le seul continent où des dirigeants sont incapables de gérer des crises à la fois politiques, économiques et sociales. La France ne devrait plus se prévaloir du droit de maître à penser ou s’ériger en donneuse de leçons aux Africains. Ce d’autant que le président français donne là, la preuve de son incapacité à mettre fin à une crise qui ébranle les fondements de l’Etat français. Toujours est-il que cette démission de Sébastien Lecornu, n’augure rien de bon pour la France qui s’enfonce de plus en plus dans une crise politique sans précédent, plongeant ainsi le peuple français dans la tourmente et l’incertitude. Emmanuel Macron se dépêtra-t-il de cette situation complexe qui le prend à la gorge ? Une certitude : les graves complications budgétaires à l’origine de cette instabilité politique chronique, ne sont pas étrangères au déficit budgétaire colossal provoqué par l’éloignement et l’émancipation de certaines de ses anciennes colonies, en particulier les trois pays de l’AES (Alliance des Etats du Sahel) autrefois pourvoyeurs de richesses de toutes sortes, et de devises.
Que fera maintenant le locataire de l’Elysée ? Va-t-il se rendre à l’évidence de sa gestion chaotique de la crise politique qui perdure ? Ou va-t-il changer de cap ? On attend de voir. Mais une chose est certaine, l’onde de choc de la démission du locataire de Matignon, s’est fait sentir au-delà de la classe politique française, car la Bourse de Paris a chuté de près de 2% et sur le marché obligataire, le taux d’intérêt français à dix ans était en forte hausse, hier. Et Dieu seul sait jusqu’où iront les conséquences de cette instabilité créée par la démission du cinquième Premier ministre de Jupiter au cours de son second quinquennat. C’est dire s’il devrait lui-même se remettre en cause et tirer les conséquences de son échec. Mais Emmanuel Macron est-il capable d’un tel sursaut ? Rien n’est moins sûr.
Cela dit, il appartient à la classe politique française de savoir raison garder. Car, à ce rythme, la France risque de devenir ingouvernable.
DZ
