HomeA la uneABDOULAYE MOSSE, DEPUTE MPP « La FEDAP-BC était une structure chargée de la promotion d’un individu »

ABDOULAYE MOSSE, DEPUTE MPP « La FEDAP-BC était une structure chargée de la promotion d’un individu »


 

 

Militant intrépide sinon remuant du MPP, Abdoulaye Mossé, secrétaire national chargé des mouvements et associations dans le bureau exécutif du parti au pouvoir, parcourt depuis le 17 avril les régions du Burkina pour convaincre les populations des villes et campagnes, de la pertinence du programme présidentiel. Nous l’avons rencontré dans le cadre de « Mardi Politique » pour en savoir davantage sur ces rencontres qui se déroulent avec des structures associatives. Et à la question de savoir s’il ne fait pas dans le même registre que l’ex-parti au pouvoir, c’est-à-dire instrumentaliser des OSC, le député, qui est bien dans son élément, n’y voit pas, pour autant, de liaisons dangereuses.

 

« Le Pays » : Vous êtes actuellement en tournée pour la mobilisation des organisations de la société civile autour du programme présidentiel. Pourquoi cette initiative ?

 

Abdoulaye Mossé (AM) : Je voudrais tout d’abord vous remercier pour cette tribune que vous m’offrez pour parler des activités citoyennes qui se mènent et qui se mèneront dans les semaines à venir. Aussi permettez-moi de rectifier l’objet de notre tournée. Il s’agit plutôt de rencontres d’échanges et d’informations avec les mouvements et associations sur les sujets d’actualité et surtout les actions menées par le gouvernement. Ces structures sont constituées de Burkinabè qui ont droit à l’information, qui ont le droit d’être écoutés. C’est aussi et surtout suite à des appels insistants de ces structures à l’adresse des autorités politiques et administratives, que nous avons voulu répondre à ces interpellations que nous trouvons légitimes. D’autre part, le parti au pouvoir et ses alliés jouent leur partition déjà assez bien.

 

Est-ce que vous ne contribuez pas à entretenir la confusion des genres quand on sait que le rôle d’une OSC n’est pas cela ?

 

Voyez-vous, les militants des partis politiques ont des canaux politiques pour avoir les informations, mais qui écoute directement ces membres d’OSC et leur donne l’information juste? Il ne faut pas les ignorer, ils sont Burkinabè et peuvent apporter de la valeur ajoutée à l’action menée par le politique. Il n’y a pas de confusion qui vaille ici. Tous les Burkinabè ont droit à l’information, et créer un cadre d’échanges n’est pas du tout mauvais. Notre rôle est de travailler à la vulgarisation de l’information, pour que le développement soit participatif. Les populations, organisées en associations, doivent trouver des interlocuteurs à qui elles doivent dire ce qui est bon et ce qui ne l’est pas dans la vie de la Nation. Elles doivent trouver un cadre pour signaler les dysfonctionnements et pour féliciter les actions qui sont menées en leur faveur.Ces OSC sont des structures de veille qui ont beaucoup à apporter à notre pays. Si faire de la veille citoyenne et se soucier de savoir ce qui est fait pour l’amélioration de leurs conditions de vie, apprécier la vie de la Nation et soutenir les actions du gouvernement ne relèvent pas des rôles des OSC, vous m’apprenez alors beaucoup de choses. Il s’agit d’organisations soucieuses du devenir de notre pays et de ses populations. Il y a des organisations de masse et des organisations d’opinion sans aucune attache politique connue.

Qui finance ces rencontres ?

 

Ces rencontres ne constituent pas des espaces de distribution de perdiems ou de restauration ou de dîner- gala. En réalité, c’est juste des rencontres dans des salles de réunions ordinaires d’une à deux heures sans incidence financière.

Le MPP n’est-il pas en train de commettre la même erreur que le CDP avec la FEDAP-BC en son temps ?

 

Merci de m’informer de l’erreur du CDP. La comparaison ne tient pas du tout la route. La FEDAP-BC était une structure chargée de la promotion d’un individu, de faire l’atalakou de ce dernier et de mettre les opérateurs économiques au pas pour le servir. Ici, il n’y a pas de structure et personne ne dit d’aimer le président du Faso. Il s’agit des préoccupations des populations et des actions du gouvernement. Ces rencontres permettront de savoir si les actions gouvernementales sont en phase avec les aspirations de cette frange de la société. Comme lors de la vulgarisation du PNDES, il y a une année de cela, la structure en charge de l’organisation prend fin juste après les rencontres.

 

Par ailleurs, est-ce que votre parti n’est pas en train d’instrumentaliser des OSC, au regard de ce qui s’est passé au ministère de la Femme et de la Solidarité nationale où des femmes de la société civile se sont opposées au sit-in du SYNTAS ?

 

Depuis quelque temps, je parcours l’intérieur du pays et je suis étranger à ce que vous dites. A ma connaissance, depuis l’accession de Roch Marc Christian Kaboré au pouvoir, au Burkina Faso, les libertés collectives et individuelles sont une réalité. Je suis convaincu que c’est ensemble, dans la tolérance et le respect des règlementations en vigueur, que nous allons les renforcer.

 

Quels rapports entretenez-vous aujourd’hui avec Safiatou Lopez?

 

Mme Safiatou Lopez est une citoyenne burkinabè avec qui je n’ai aucun problème particulier.

 

Comment appréciez-vous les consultations initiées par le chef de l’Etat entre l’opposition et la majorité sur la nouvelle Constitution et le vote de la diaspora ?

 

Cette approche participative du président est logique et cohérente, car il s’agit de quelqu’un qui croit au dialogue et qui sait écouter. Je voudrais lui adresser toutes mes félicitations pour ces consultations. Pour ma part, cela est une bonne chose. Ce n’est pas parce que l’on a la majorité que l’on doit royalement ignorer les autres. Ces consultations devront nous permettre de prendre le meilleur chemin de façon consensuelle, afin d’éviter certains écueils.

 

Pensez-vous que le vote des Burkinabè de l’extérieur sera effectif en 2020 ?

 

La réponse à cette question comporte plusieurs facteurs dont la volonté politique, les ressources financières, la relecture des textes, la sécurité, la capacité d’application des textes sur le terrain et bien d’autres. De tous ces facteurs, la volonté politique a été réaffirmée à plusieurs occasions par le président Roch Marc Christian Kaboré.

 

 


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