HomeA la uneACCUSATION DE CORRUPTION CONTRE LE FRERE DU PRESIDENT SENEGALAIS

ACCUSATION DE CORRUPTION CONTRE LE FRERE DU PRESIDENT SENEGALAIS


Le président sénégalais, Macky Sall, aurait bien voulu se passer d’une telle publicité, tant elle entamera fortement son image. C’est le moins que l’on puisse dire. En effet, son frère cadet, Aliou Sall, est accusé d’avoir perçu des pots-de-vin dans l’attribution de deux champs pétroliers et gaziers. L’information émane de nos confrères de la BBC qui précisent qu’en 2016, la multinationale britannique BP avait racheté les concessions sénégalaises de Franck Timis à hauteur de 250 millions de dollars. Ce faisant, le sieur Timis, selon le média britannique, devrait percevoir de BP entre 9 et 12 milliards de dollars de redevances sur les 40 prochaines années. Certes, ce ne sont pas les premiers soupçons de corruption à l’encontre du frère du chef de l’Etat sénégalais, mais cette fois-ci, les choses risquent de prendre une tournure particulière même si l’intéressé s’en défend. Car, les confrères qui viennent ainsi de lever le lièvre, n’ont peut-être rendu visible qu’une infime partie des documents confidentiels dont ils disposent si fait qu’Aliou Sall gagnerait à faire profil bas s’il sait qu’il a quelque chose à se reprocher. Et ce n’est pas tout. Le président sénégalais, Macky Sall, qui a fait de la lutte contre la corruption, son cheval de bataille, a tout intérêt à œuvrer à ce que la lumière soit faite sur cette affaire. Dans le cas contraire, il donnerait raison à ses détracteurs qui l’accusent à tort ou à raison d’avoir jeté l’ex-maire de Dakar, Khalifa Sall et Karim Wade, en prison pour des mobiles politiques.

On peut regretter que le président Sall ait mis son frère au cœur de la gestion des affaires au Sénégal

En tout cas, c’est peu dire que ce scandale de corruption fera les choux gras de l’opposition sénégalaise qui, d’ailleurs, était vent debout contre la nomination d’Aliou Sall à la tête de la Caisse de dépôt, dénonçant au passage « la mise en place d’une dynastie autour de la famille du président ». Comparaison étant ici raison, on peut dire qu’autant l’on a reproché à l’ex-président, Abdoulaye Wade, d’avoir, à l’époque, élevé son fils Karim au rang de démiurge, autant on peut regretter que le président Sall ait mis son frère au cœur de la gestion des affaires au Sénégal et cela, alors même qu’il avait promis de tenir éloignée sa famille de la haute sphère de l’Etat. Malheureusement, ses faits et gestes prouvent le contraire. On croyait pourtant que ce qui est arrivé au petit frère de l’ex-président burkinabè, Blaise Compaoré, pour ne citer que ce cas, allait servir de leçon aux uns et aux autres. Que nenni !  Bien des dirigeants africains sont ainsi faits qu’ils en font à leur tête. En effet, quand ce n’est pas leur progéniture, ce sont leurs parents proches qui sont propulsées à de hauts postes de responsabilités. C’est le cas par exemple en Guinée et au Mali où les fils des présidents Alpha Condé et Ibrahim Boubacar Kéita font la pluie et le beau temps. Pour revenir au cas spécifique du Sénégal, on a bien envie de dire que s’il y a quelqu’un qui doit être très embarrassé dans cette affaire de corruption qui ne manquera pas de faire grand bruit au Sénégal, c’est bien le président Macky Sall. Que va-t-il faire ? Va-t-il sanctionner son frère pour l’exemple s’il est vraiment coupable ? On attend de voir.

B.O


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