ACCUSATIONS DE DETOURNEMENTS CONTRE LE FILS DU PRESIDENT CONGOLAIS
Le fils du président congolais, Denis Christel Sassou Nguesso, est accusé d’avoir détourné 50 millions de dollars. C’est l’ONG Global Witness qui le dit dans un rapport rendu public, hier, 6 août 2019. Selon l’ONG, cet argent a été détourné par le biais d’une société écran. Gabox, ainsi que s’appelle ladite société écran basée à Chypre, qui n’est rien d’autre que la propriété de Denis Christel Sassou Nguesso, aurait bénéficié d’un contrat public pour participer à l’élaboration d’une carte géologique de la République du Congo. Voyez-vous ? Le Congo de Denis Sassou Nguesso a mal à sa gouvernance si bien que les passe-droits, le favoritisme et le clientélisme passent pour être des vertus. Ce qui fait dire à certains que l’ONG Global Witness dont on salue au passage les efforts d’investigations, n’a fait qu’enfoncer une porte déjà ouverte, tant le clan Sassou est connu pour son goût immodéré pour le luxe et les dépenses effarantes. En effet, selon les enquêtes de la brigade financière de Paris, la famille Sassou Nguesso aurait dépensé, rien que ces sept dernières années, au moins 60 millions d’euros d’argent public.
Denis Christel Sassou Nguesso est au Congo Brazzaville, ce que Teodorin Obiang Nguema est à la Guinée équatoriale
Et l’inventaire de ces dépenses somptuaires donne le tournis : 250 000 euros de chemises monogrammées « DSN » (les initiales de Denis Sassou Nguesso), tandis que des centaines de millions d’euros ont été dépensées en costumes, montres, boutons de manchettes sans oublier la maroquinerie, le mobilier, les voitures, etc. Rien donc de nouveau sous le ciel congolais. Tel père tel fils, est-on tenté de dire face à ces révélations fracassantes qui impliquent le fils du maître de Brazzaville. Comparaison étant parfois raison, on peut dire que Denis Christel Sassou Nguesso est au Congo Brazzaville, ce que Teodorin Obiang Nguema est à la Guinée équatoriale. La comparaison tient d’autant plus la route que l’on soupçonne les deux « enfants gâtés » d’être sur le point de succéder à leurs pères respectifs, afin, pour ainsi dire, de perpétuer la mal gouvernance et de sauvegarder les intérêts de leurs clans. Et ce n’est pas tout. Depuis ses démêlés judiciaires en lien avec les « biens mal acquis », Téodorin Obiang Nguema sait là où il met les pieds. Il évite la destination de l’Hexagone, comme pourrait être tenté de le faire Denis Christel Sassou Nguesso, surtout qu’il se susurre que les juges français souhaitent bien entendre ce dernier. A moins que la diplomatie ayant ses raisons que la justice ignore, les dirigeants français et congolais n’en décident autrement.
B.O