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ACQUITTEMENT/ DETENTION DE L’EX-PRESIDENT IVOIRIEN


 Quand la CPI construit le mythe de Gbagbo

Depuis que l’acquittement de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé a été prononcé, on assiste à un véritable imbroglio judiciaire au sein de la Cour pénale internationale (CPI). Le Tribunal et le parquet ne sont pas sur la même longueur d’ondes. Ce qui est tout à fait normal. En effet, pendant que le premier demande la libération immédiate des deux prévenus, le second s’y oppose, annonçant même sa volonté de faire appel. Pendant ce temps, les proches et les militants de l’ex-président ivoirien qui avaient laissé éclater leur joie, commencent à languir ; eux qui s’attendaient à voir leur mentor débarquer à Abidjan avec à ses côtés son homme lige, Charles Blé Goudé. Jusque quand durera donc le suspense ? Difficile d’y répondre puisque, si l’on en croit le gouvernement ivoirien, Laurent Gbagbo, même s’il arrivait à sortir de sa cellule de Sheveningen, ne pourrait pas rentrer en Côte d’Ivoire. Il resterait d’abord en Belgique où vivent sa seconde épouse et son enfant, en attendant que des négociations soient engagées pour faciliter son retour au bercail. En tout cas, le moins que l’on puisse dire, c’est que la CPI aura contribué à construire le mythe et la légende de l’ex-président ivoirien ; lui qui, en dépit des huit ans passés à la Haye, compte encore de nombreux sympathisants ; en témoignent les scènes de liesse qui ont suivi l’annonce de son acquittement. C’est certainement pour cette raison que le gouvernement ivoirien joue la carte de la prudence. Car, pour un homme comme Gbagbo qui, depuis toujours, est porteur du virus de la politique, il ne faut pas prendre de risques en le laissant débarquer en Côte d’Ivoire à quelques jours de la présidentielle.

Gbagbo n’est pas homme à baisser les bras

Gbagbo est un homme à craindre ; lui que  d’aucuns présentent à tort ou à raison comme le plus grand boulanger de la Côte d’Ivoire, qui dit oui le matin et non le soir venu. Il est d’autant plus à craindre qu’avec cet acquittement, il en sort politiquement grandi. Il a donc le vent en poupe au point que s’il se présente, il pourrait remporter sans coup férir la prochaine présidentielle et cela, sans qu’il n’est besoin d’une alliance quelconque avec qui que ce soit. Certes, la politique a ses raisons que la raison ignore mais  pour qui connaît Gbagbo, sait qu’il acceptera difficilement, comme cela se murmure, une alliance avec Henri Konan Bédié qui vient de divorcer d’avec le RHDP d’Alassane Ouattara. On attend de voir. Car, Gbagbo n’est pas homme à baisser les bras. C’est un infatigable baroudeur dont le retour au pays nécessitera que les cartes soient rebattues. Et c’est peu dire. Certes, les familles des victimes ont raison de récriminer mais elles ne doivent pas le faire contre Gbagbo et Blé Goudé, car on ne peut pas dire que ces derniers, acquittés après huit ans passés derrière les barreaux, n’ont pas, d’une manière ou d’une autre,  payé pour ce qu’on leur reproche ; encore qu’ils ne sont pas les seuls responsables de la mort des 3 000 personnes dont parlent les Nations unies. Si l’on veut donc envisager une véritable réconciliation en Côte d’Ivoire, il faudra punir aussi  les coupables de crimes dans le camp des vainqueurs, c’est-à-dire du président Alassane Ouattara. Car, il faut être au moins à deux pour faire une guerre.

Boundi OUOBA


Comments
  • OUI. MAIS N’OUBLIONS SURTOUT PAS QUE C’EST LE RAIDISSEMENT DE L’ENFANT DE MAMA QUI A Ramené LA GUERRE DANS LE PAYS D’HOUPHOUET BOIGNI; SURTOUT PAR SON SLOGAN ,<>.

    17 janvier 2019
  • la Cour Pénale Internationale a échoué ses missions de justice internationale et de dommage aux victimes des violences militaires. Elle s’est acharnée à poursuivre des dirigeants subsahariens. La faute n’est-elle pas du côté de certains dirigeants, qui sont tombés dans le piège occidental. Pourquoi y-a-t-il un acharnement contre le président Laurent Gbagbo? Jean-Pierre Bemba, président d’un groupe armé qui a tué des innocents en Centrafrique et en RDC, a été libéré sans charge. Et il a pu rentrer dans son pays, et même présenter sa candidature aux dernières élections présidentielles dans son pays. Le cas de Gbagbo est une revanche, celle de l’ex-puissance coloniale, la France. Comment se fait-il qu’il n’y ait pas eu d’autres temoins que des personnes, qui accusent de la violence vécue par la population ivoirienne seulement d’un camp. Dans un contexte de violence, il y a au moins deux parties, sinon plus. Quelle est cette façon obtue de voir une réalité complexe ou plutôt complexifiée par la sauvegarde des intérêts français? La France, qui est l’un des pays qui financent cette cour, la manipule pour asseoir son contrôle sur la Côte d’Ivoire. Elle a son candidat aux commandes du pays. Par son arrongeance et son mépris à la souveraineté d’un pays africain, la politique française ne fait qu’empirer la situation politique et sociale de ce pays. Il n’est plus lieu de s’interroger si la CPI est un instrument de ceux qui la financent. Une telle institution ne peux jouer son rôle indépendamment de celles et ceux qui la manipulent. Elle n’est plus une cour de justice, qui s’appuie sur le droit et une pratique judiciaire honnête, mais elle est le support d’une pression politique sur des dirigeants, qui refusent l’imposition de ceux qui crient sur tous les toits, ah non aucun mot sur le génocide du peuple palestinien, sur le refus du génocide du peuple Herero par l’Allemagne, qui cependant, paie une rente à l’armée israélienne. Il est temps que les dirigeants africains pensent réellement de ne pas collaborer avec ce machin des puissances occidentales.

    22 janvier 2019

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