ADOPTION DU PRINCIPE D’UN TRAITE INTERNATIONAL CONTRE LA POLLUTION PLASTIQUE : Une bonne nouvelle en attendant de voir la réalité !
L’ONU vient d’adopter, à Nairobi au Kenya, le principe d’un traité international « juridiquement contraignant » contre la pollution plastique dans le monde. C’est un pas important de franchi dans la lutte contre un fléau qui menace la biodiversité dans le monde. En effet, on estime que 1,3 milliard de tonnes de plastique sont destinées à notre environnement – tant sur terre que dans l’océan – d’ici à 2040, à moins que des mesures ne soient prises au niveau mondial. En Afrique, continent qui est à l’avant-garde de la guerre contre le plastique, 34 des 54 pays du continent ont adopté une réglementation visant à éliminer progressivement les emballages plastiques à usage unique. Mais malgré cet engagement des Etats, dans de nombreuses zones urbaines, les déchets plastiques obstruent les cours d’eau, provoquant inondations et destructions. Car le continent est un dépotoir de déchets plastiques et donc confronté à l’afflux de déchets plastiques en provenance d’autres régions du monde. L’adoption du principe de ce traité, par l’ONU en terre africaine, est donc une bonne nouvelle pour le continent où l’on compte un grand nombre de personnes touchées par l’injustice environnementale causée par la pollution plastique. Par ailleurs, la pollution plastique étant un problème transfrontalier et exigeant une solution globale, il était important d’aller vers cette réponse mondiale contraignante où les préoccupations des populations africaines en matière de protection environnementale sont prégnantes.
Le chemin pour aboutir au traité lui-même s’annonce très difficile
Mais, on doit bien se garder de se réjouir très vite car le principe du traité a été adopté mais le chemin reste encore long pour opérationnaliser le traité lui-même. En effet, l’ONU a créé un « Comité intergouvernemental de négociation » chargé d’élaborer un texte d’ici à 2024 en rapport avec ce traité international « juridiquement contraignant ». Et selon le canevas adopté, les négociations vont porter sur « le cycle de vie entier du plastique » dont les étapes sont la production et l’utilisation « durable », la gestion des déchets, la réutilisation ou le recyclage, les pollutions terrestre et marine,… Connaissant les importants enjeux socio-économiques autour de la production du plastique, il va sans dire que le chemin pour aboutir au traité lui-même s’annonce très difficile. En effet, pour aboutir au traité, non seulement les Etats-parties doivent faire preuve de solidarité et de dépassement de leurs égoïsmes nationaux légendaires, mais aussi les multinationales et ceux qui tirent profit de la grosse manne du plastique, doivent avoir à l’esprit que l’avenir de leur business ne devrait pas se faire au détriment de l’environnement. La question maintenant est de savoir si tous ces acteurs vont aller dans le même sens au regard justement des intérêts divers souvent antagoniques.
Michel NANA
