AFFAIRE KANIS : Le CPPU salue la décision de la Justice burkinabè
Après un an et demi de silence, le Collectif pour un peuple uni (CPPU) refait surface sur la scène nationale à travers une conférence de presse qu’il a animée le 31 juillet dernier, dans un hôtel de Ouagadougou, afin de se prononcer sur le non-lieu dont vient de bénéficier le principal accusé, en l’occurrence, Inoussa Kanazoé et du remboursement de la caution de 700 millions de F CFA qu’il avait déposée il y a de cela quinze mois. Pour le coordonnateur du Collectif pour un peuple uni, Aziz Ouattara, « La Justice, pour une fois, a travaillé sereinement pour que la vérité éclate au grand jour ».
«Pour une fois, la Justice a travaillé dans la sérénité pour que la vérité éclate au grand jour. La recherche du sensationnel ne doit pas guider l’action de la Justice. Aujourd’hui, on ne peut que se réjouir de la décision de justice. Mais cela appelle aussi à une meilleure éducation citoyenne car beaucoup de gens avaient vendu la peau de l’ours sans l’avoir tué», a affirmé le conférencier, coordonnateur du Collectif pour un peuple uni. Et de rappeler les faits : « l’opérateur économique et 5 de ses collaborateurs étaient poursuivis pour des faits suffisamment graves qui ont fait, selon lui, les choux gras des médias. Le parquet avait fait son « show » médiatique devant un parterre de journalistes. Pire, le rapport d’expertise présenté comme un véritable Panama papers, a été fait par un expert-comptable qui n’était même pas assermenté par la Justice burkinabè ». Pour M. Ouattara, cela constituait des failles matérielles qui ont entaché dès le départ la crédibilité du dossier dit Kanis. «On a assisté à une traque des opérateurs économiques nationaux, pourtant des piliers de notre économie, car employant des milliers de jeunes, de femmes et d’hommes et appuyant le développement local». Le Collectif pour un peuple uni CPPU a affirmé se réjouir de cette décision de Justice. Cependant, son coordonnateur a aussi relevé le préjudice que le sieur Kanazoé a subi. «Certes, aujourd’hui, l’opérateur économique est blanchi. Mais le préjudice qu’il a subi est incalculable pour un homme de sa trempe. Combien de milliards a-t-il perdu ? Pourtant, à lui seul, il contribue énormément à l’économie du pays par les taxes et impôts qu’il paie, par les centaines de personnes qu’il emploie dans sa dizaine d’entreprises ». Selon M. Ouattara, il y avait une véritable cabale contre l’opérateur économique qui se distingue par sa discrétion, son hardiesse au travail et sa vision. Selon lui, la rupture avec son associé, Moussa Kouanda, a été le début des ennuis judiciaires de Inoussa Kanazoé. Aziz Ouattara a aussi affirmé que Inoussa Kanazoé a été accusé de tous les péchés du monde.
Ils ont pris l’engagement de le faire en temps opportun
Le coordonnateur s’en est pris à la presse et particulièrement à certains organes qu’il a traités d’anti Kanis, qui, lors du déclenchement de cette affaire, n’ont pas cherché à vérifier les sources de leurs informations avant de les distiller : « Ce n’est pas parce qu’on veut vendre son journal qu’on doit balancer le contenu d’un rapport dans les colonnes de son journal sans chercher à le disséquer». Le coordonnateur du Collectif pour un peuple uni a souligné que cette décision de justice va certainement susciter les commentaires les plus controversés dans les jours à venir. Cependant, pour lui, au lieu de cela, les spécialistes de la polémique devraient prendre acte et savoir que l’on ne peut pas chercher des poux sur des crânes rasés. C’est, selon lui, la réalité et il faudrait que tout le monde s’accommode aujourd’hui de cette nouvelle donne qui exige certainement un contrepouvoir mais qui ne prend aucunement les décisions en compte. Invité à se prononcer sur le vote du Code électoral qui défraie en ce moment l’actualité, Aziz Ouattara et son collectif ont dit qu’il était prématuré de le faire pour l’instant, car le Code vient à peine d’être voté et qu’ils ne maîtrisaient pas en totalité les données pour donner leur avis. Ils ont pris l’engagement de le faire en temps opportun. Avant de terminer, le CPPU a invité les autorités actuelles à créer davantage les conditions d’un secteur privé dynamique. L’industrie, les services, les commerces pour ne citer que ces domaines d’activités, peuvent booster l’économie pour un développement harmonieux. Aussi, pour attirer les investisseurs étrangers, selon lui, il faut que les nationaux soient traités assez convenablement, car s’ils font l’objet de traque, il est évident que cela ne va encourager aucun investisseur étranger à venir au Burkina Faso.
Ben Issa TRAORE