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AFFAIRE MOSQUEE DE PAZANNI


En octobre 2020, soit plus d’une année, éclatait une crise suite à la démolition de la mosquée de Pazanni, du nom de ce quartier situé en périphérie de l’arrondissement 9 de la commune de Ouaga. Cela faisait suite à une décision de Justice qui confiait l’exploitation d’un terrain litigieux à un particulier, du nom de Jacques Ouédraogo qui en est l’attributaire légal. Depuis lors, il y  régnait un climat lourd de méfiance préjudiciable au vivre-ensemble. Tant et si bien que certains fidèles musulmans n’excluaient pas des manifs de rues dans les prochains jours. Mais depuis le 6 mai dernier, le dossier a connu une évolution particulière puisque le gouvernement a pris des mesures conservatoires à l’effet, dit-il, de « préserver la paix et la cohésion sociale ». Pour ce faire, il a décidé de l’expropriation du terrain pour cause d’utilité publique. Et subséquemment, il a décidé de l’attribuer à la FAIB (Fédération des associations islamiques du Burkina). Quant à l’attributaire légal, il bénéficiera d’un autre terrain en guise de compensation. Il n’en fallait pas plus pour que certains, en l’occurrence les syndicats des magistrats et ceux des avocats et des huissiers de justice, y voient une « remise en cause d’une décision de Justice ». Ils déplorent une décision d’une « particulière gravité » et évoquent un « grave précédent pour un pays qui se vent un Etat de droit ». De son côté, le gouvernement s’en défend, estimant que la décision de Justice dont il est ici question, a été exécutée à terme puisque la mosquée a été démolie sous les auspices d’un huissier de Justice.

 

 

Les querelles d’ego n’ont pas droit de cité

 

 

Voyez-vous ? Qui a raison ? Qui a tort ? Je ne saurais le dire. C’est un débat entre professionnels du droit dans lequel je ne saurais m’ingérer. Cela dit et loin de moi l’idée de prendre partie dans cette affaire, j’ai envie, tout de même, de dire qu’aucun sacrifie n’est de trop lorsqu’il s’agit de préserver la paix et la cohésion sociales. Je ne dis pas qu’il faut fouler au pied les décisions de Justice. Loin s’en faut. Car, la Justice, faut-il le rappeler, est le pilier de l’Etat de droit. Il faut d’ailleurs travailler à la consolider puisqu’elle est garante d’un Etat fiable et stable, où le pauvre et le riche sont égaux devant la loi. Par contre, je sais que par moments et ce sans forcément tordre le coup à la loi, certaines décisions ont été rendues sous la pression, parfois pour contenter l’opinion ou la rue en colère. C’est dire que les décisions de Justice elles-mêmes, en prônant l’équité, n’ont pas pour vocation de jeter de l’huile sur le feu, mais plutôt de contribuer à l’apaisement du climat social. C’est pourquoi, plutôt que de s’offrir en spectacle, je souhaite que l’Exécutif et le judiciaire comprennent qu’en tant que pouvoirs, ils se complètent. Ils ne doivent pas, à mon avis, entretenir des rapports antinomiques. Toute chose qui peut contribuer à les fragiliser aux yeux de l’opinion. Pour moi, en tant que profane, seul doit primer l’intérêt supérieur de la Nation. Tant et si bien que les querelles d’ego n’ont pas droit de cité. Je le dis parce que ces dernières années, j’assiste à une sorte de conflit ouvert entre les magistrats et le gouvernement. Si fait que l’on assiste parfois à des guerres de communiqués au ton parfois acerbe.  Je souhaite que l’on sorte de ce schéma.

 

« Le Fou »


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