AFFRONTEMENT ENTRE MILITAIRE ET CIVILS A NAGRIN : Le Burkina n’a pas besoin de ça !
Le 8 janvier dernier, j’ai appris, à travers les réseaux sociaux, qu’il y a eu un affrontement entre civils et militaires au quartier Nagrin de Ouagadougou. Certaines sources disent que tout est parti, comme d’habitude, d’une histoire de fesses, tandis que d’autres évoquent des mobiles différents. Mais pour moi, il importe peu de connaître les vraies raisons de cette poussée d’adrénaline qui a failli virer au drame. Je le dis parce qu’on aurait pu perdre des vies au cours de cet affrontement. Mais fort heureusement, on n’en est pas là. C’est déjà cela de gagné. Car, si ce ne sont que des dégâts matériels, ça peut se gérer comme on a coutume de le dire. Cela dit, ce qui est arrivé à Nagrin n’aurait pas dû l’être. Je me rappelle encore que pareille situation s’était présentée en septembre dernier à Dapoya où malheureusement, l’on avait enregistré mort d’homme. Je fais le constat qu’à chaque foi qu’un soldat ou un « corps habillé » a maille à partir avec un civil, la solution toute trouvée, c’est de faire une descente musclée dans le quartier pour chicoter tout le monde, y compris même des innocents. Parfois, certains ne comprennent même pas ce qui se passe mais ils se retrouvent avec des blessures. J’en connais qui traînent encore des séquelles de ce genre. Il faut que cessent de tels agissements qui ne sont pas de nature à renforcer la cohésion entre les civils et les militaires. Surtout par ces temps qui courent où notre pays fait l’objet d’attaques de toutes sortes de la part des groupes armés.
J’en appelle à la responsabilité de la hiérarchie militaire
Voyez-vous ? Les civils et les militaires doivent se donner la main. Ce ne sont pas des ennemis ; loin s’en faut. Et mieux, le militaire ou le « corps habillé » est formé pour défendre le civil et non pas pour se dresser contre lui. Je pensais que les uns et les autres avaient compris la complémentarité entre civils et militaires pour sauver notre pays. Mais le comportement des uns et des autres montre à suffisance que l’on est loin du compte. Toute chose qu’il faut déplorer. Car, on aurait aimé que ces soldats qui ont fait une descente musclée à Nagrin, le fassent à Gassan, Gayéri, Pissila pour chasser les individus armés qui terrorisent la population depuis quelque temps. J’aurais applaudi à tout rompre, tant la situation l’exige. Mais au lieu de cela, ils ont préféré aller frapper des civils aux mains nues. En fait de bravoure, ce n’en est pas une. Je suis désolé de le dire. Mais je pense que souvent, l’on doit avoir le courage de se dire la vérité pour avancer. Dans le contexte actuel du Burkina, la place d’un militaire est au front. Cela dit, j’en appelle à la responsabilité de la hiérarchie militaire qui doit mettre un point d’honneur à faire comprendre aux bidasses qu’ils ne sont rien d’autre que des civils armés. Moi personnellement, je suis content quand je vois des militaires et des civils fraterniser soit à travers un match de football ou autour d’un verre de thé… En tout cas, s’il y a une valeur cardinale que les uns et les autres doivent garder à l’esprit pour l’harmonie sociale, c’est la tolérance.
« Le Fou »