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AN I DE LA COVID-19 AU BURKINA


9 mars 2020 – 9 mars 2021 ! Cela fait un an jour pour jour, que les premiers cas de la Covid-19 ont été enregistrés au Burkina Faso. Très vite, la psychose s’est emparée des populations. Le gouvernement, débordé par les exigences liées à la prise en charge des malades de la pandémie, ne savait pas où donner de la tête pour rassurer les Burkinabè. Le temps du flottement et du balbutiement que l’on a constaté dès le départ à propos de la gestion de la maladie par le gouvernement, a suscité des réactions au vitriol. Un an après, avec le recul, l’on doit reconnaître que le gouvernement, même s’il ne mérite pas la mention « honorable » pour sa gestion de la pandémie, ne mérite pas non plus la mention « médiocre». Comparaison n’est pas raison, mais au plan africain, le Burkina est l’un des pays qui ont su gérer au mieux la Covid-19. En effet, la mobilisation pour contrer le mal a été quasi générale. Et le pays a fait montre d’une solidarité exceptionnelle pour endiguer la pandémie. L’on se souvient de l’initiative de l’Assemblée nationale qui a consisté à collecter des fonds pour améliorer la prise en charge de la pandémie. Et dans le sursaut national contre la terrible maladie, une mention spéciale doit être faite aux travailleurs de la santé et à ceux des médias. Les premiers, pour s’être donné corps et âme aux soins des malades en dépit des risques que cela implique. Les seconds, pour avoir beaucoup contribué à faire connaître la pandémie et pour avoir diffusé au sein des populations, les mesures- barrières. Les leaders religieux n’ont pas été en reste. En effet, ces derniers ont su bien accompagner le gouvernement en faisant accepter par leurs fidèles, la fermeture des lieux de culte. Mais ceux qui ont le plus payé un lourd tribut à la Covid-19, ont été les commerçants en particulier et les Burkinabè en général qui vivent au jour le jour. Pour ces derniers, en effet, ce fut très dur au point que l’on est arrivé, entre-temps, à craindre les émeutes de la faim.

 

Les variants de la maladie rôdent et ils sont encore plus redoutables

 

Et les conséquences d’un tel scénario auraient été pires que le mal lui-même. Heureusement que le gouvernement a su anticiper les choses en levant le couvre-feu et en procédant à la réouverture des marchés et yaars. Un an après, les Burkinabè retiennent que la Covid-19 les a beaucoup éprouvés économiquement et socialement parlant. La mesure-barrière consistant à ne pas se serrer les mains, a profondément modifié leur mode de vie. Et sur le plan numérique, de nouvelles pratiques se sont imposées à eux : l’on peut citer le télétravail, le téléenseignement, les visioconférences. Cette dernière, peut-on dire, a permis au budget national de souffler. Cela dit, au moment où nous traçions ces lignes, le nombre total des cas s’élevait à 12 181 dont 4 573 femmes et 7 608 hommes. Le total des guérisons est de 11 816. Le nombre des cas actifs s’élève à 222 ; le nombre des décès à 143 personnes. L’on peut dire que comparativement à bien des pays africains, ces statistiques ne sont pas affolantes. Et à comparer aux pays des autres continents, on peut prendre le risque de dire que ces statistiques sont ridicules. En tout cas, elles sont insignifiantes comparativement aux statistiques des ravages liés au paludisme et à la méningite. C’est pourquoi les autorités doivent aussi mettre un point d’honneur à traquer ces pathologies. Et cette interpellation, au-delà du gouvernement, s’adresse aussi à la communauté internationale qui doit faire montre de la même volonté de  bouter ces maladies hors du Burkina comme elle l’a fait avec la Covid-19. En moins d’une année de Covid-19, les vaccins sont déjà légion. On  a le sentiment que la communauté internationale n’a pas encore inscrit la lutte contre le paludisme dans ses priorités. Pourtant, cette maladie fait des hécatombes en Afrique, et plus particulièrement au Burkina depuis la nuit des temps. Mais cette observation n’est pas une invite à baisser la garde vis-à-vis du coronavirus. Car, la pandémie est encore dans nos murs, même si la tendance actuellement est à la baisse. L’on doit d’autant plus ne pas baisser la garde que l’on n’est pas à l’abri d’une nouvelle vague. En outre, les variants de la maladie rôdent et ils sont encore plus redoutables que la version originale du mal. L’on peut enfin ajouter à cela le négationnisme dans lequel bien des Burkinabè se sont installés depuis l’avènement de la pandémie en 2020. Et ils sont encore nombreux les Burkinabè qui ne croient pas à la réalité de la Covid-19. Les dispositifs de lavage des mains qui avaient été systématiquement installés dans les services et autres lieux publics, ont disparu comme par enchantement ou ont cessé d’être fonctionnels. Autant donc de raisons qui commandent que l’on ne baisse pas la garde. Le dernier grand défi à relever est celui du vaccin anti-Covid-19. Et dans un environnement marqué par le déni de la pandémie, l’incivisme et les considérations irrationnelles, l’on peut, d’ores et déjà, affirmer que ce défi ne sera pas facile à  relever même dans l’hypothèse où le pays disposerait de vaccins grâce à l’initiative Covax (système mis en place par l’OMS pour favoriser l’accès aux produits de lutte contre la Covid-19 aux pays pauvres).

 

Sidzabda


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