HomeA la uneAN I DU CNSP AU NIGER : Ombres et lumières d’une transition

AN I DU CNSP AU NIGER : Ombres et lumières d’une transition


Le 26 juillet 2024 marque l’an 1 de l’arrivée au pouvoir, du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) qui a mis fin au régime du président Mohamed Bazoum qui a aujourd’hui maille à partir avec la Justice de son pays décidée à le juger pour haute trahison. Une date qui a été déclarée, à la veille de ce premier anniversaire, par les nouvelles autorités, comme « fête légale » du pays et sera désormais célébrée annuellement comme telle, sous le prisme de la souveraineté retrouvée. Mais un an après l’arrivée des militaires au pouvoir à Niamey, que retenir de cette transition ? Bien entendu, comme tout processus politique, la transition conduite par le Général Abdourahamane Tchiani et ses compagnons d’armes, a ses ombres et ses lumières. Et le premier satisfecit dont peuvent se gargariser les autorités intérimaires du Niger, c’est d’avoir pu assurer la continuité de l’Etat, dans un contexte plutôt difficile où il fallait d’abord travailler à la stabilité du régime. Toujours est-il qu’un an après leur arrivée au pouvoir, le Niger ne s’est pas effondré et n’a pas été rayé de la carte du monde comme le laissaient craindre certains Cassandre, au regard des vives tensions qui ont entouré ce coup d’Etat, avec la communauté internationale.

 

Les populations ont fait preuve de résilience durant cette année de galère

 

Notamment la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui menaçait les putschistes d’une intervention militaire pour rétablir l’ordre constitutionnel au Niger. Mais en un an, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Sur le plan politique, l’affirmation de la souveraineté nationale s’est traduite par la dénonciation de certains partenariats jugés inéquitables ainsi que la demande de départ pour ne pas dire l’expulsion de forces étrangères du pays. Désormais, le Niger se réserve le droit souverain de choisir librement ses partenaires. De même, l’adhésion du pays à l’AES qui a été portée sur les fonts baptismaux avec le Mali et le Burkina Faso, a permis au pays de briser son isolement pour mieux résister à la bourrasque des sanctions de l’institution d’Abuja. Sur le plan économique, la levée des sanctions de la CEDEAO a permis au Niger de reprendre du souffle, même si la situation reste encore difficile. Sur le plan social, la récente mesure de baisse des prix des hydrocarbures se veut une véritable bouffée d’oxygène pour les populations qui ont fait preuve de résilience durant cette année de galère. L’objectif des autorités étant l’effet domino que cette baisse des prix des produits pétroliers, entraînera au niveau des autres secteurs et par ricochet sur les prix des produits de première nécessité. Une mesure qui contribuera à renforcer l’assise populaire d’une transition qui a besoin du soutien des populations dont elle n’a jusque-là pas manqué pour avancer.  Mais à côté de ces éclaircies, la situation sécuritaire reste un grand défi pour le Général Tchiani et ses compagnons d’armes. Non seulement en raison des actions néfastes des forces du mal qui continuent d’endeuiller le pays et des populations innocentes, mais aussi en raison des deux rébellions armées du Nord, décidées à troubler le sommeil du maître de Niamey.

 

Si les lignes ont bougé par-endroits, les défis restent encore bien complexes

 

Sur le plan politique, les assises nationales censées donner plus de lisibilité au calendrier de la transition, tardent encore à se tenir au moment où les partis politiques peinent à exister. Il y a aussi la question des libertés individuelles et collectives qui ont besoin de plus d’espace à l’effet d’apporter leur part contributive à l’édification de la nation. Ceci étant, on retiendra que sur le plan international, le Niger qui n’a jamais manqué du soutien du Burkina Faso et du Mali dans les moments difficiles, a résolument inscrit son action dans le cadre de l’AES dont la création répond aussi au souci de ces trois pays en transition, de se soutenir mutuellement et d’évoluer vers une plus grande intégration de leurs populations. Du reste, tout le mal qu’on souhaite à ces pays, c’est que cette alliance soit profitable aux populations en termes d’amélioration et de facilitation de leurs conditions de vie. Pour le reste, le Niger a besoin d’améliorer ses relations avec son voisin béninois au moment où la CEDEAO multiplie les initiatives pour éviter l’implosion suite au retrait annoncé des pays de l’AES. En tout état de cause, un an après l’arrivée du CNSP au pouvoir, on peut dire que le Niger reste debout. Et si les lignes ont bougé par-endroits, les défis restent encore bien complexes tant sur les plans politique économique et sécuritaire, avec ces rébellions armées qui se veulent autant d’épines dans les godasses du Général Tchiani.

« Le Pays »

 

 

 


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