AN II DE L’INSURRECTION POPULAIRE D’OCTOBRE 2014 : La CFDC prône la réconciliation nationale
A l’occasion de la commémoration du deuxième anniversaire de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014, la Coalition des forces démocratiques pour un vrai changement (CFDC) présidée par Zéphirin Diabré, président de l’UPC, a organisé une conférence nationale sur l’insurrection et les défis du Burkina post-insurrectionnel, le samedi 29 octobre 2016 à Ouagadougou. C’était en présence d’illustres invités dont le président de la Transition, Michel Kafando.
« Insurrection et aspirations au changement du peuple burkinabè : bilan et perspectives pour une réconciliation nationale ». C’est sous ce thème qu’a eu lieu, le 29 octobre dernier, la conférence nationale de la Coalition des forces démocratiques pour un vrai changement (CFDC), un regroupement de partis politiques et d’Organisations de la société civile. C’était à l’occasion de la commémoration du deuxième anniversaire de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014. Ainsi, tout au long de cette journée, des panélistes ont échangé sur divers thèmes ayant trait à l’insurrection et au Burkina post-insurrection. Pour le président de la CFDC, Zéphirin Diabré, « en dédiant la conférence à l’insurrection mais aussi à la période post-insurrection, nous affirmons clairement que nous sommes non seulement soucieux de dresser un bilan du mouvement social et politique des 30 et 31 octobre, mais que nous voulons aussi et surtout poser les jalons d’un nouvel élan pour notre pays ». Et d’ajouter qu’en choisissant ce thème, « nous voulons que cette rencontre soit introspective et rassembleuse, et qu’elle réunisse toutes les sensibilités de la société burkinabè autour de valeurs telles que la paix et la cohésion nationale. La posture de cette conférence n’est pas que nous avons fait une insurrection, mais la posture est plutôt de dire que le Burkina a connu une insurrection en 2014 : que fait-on ? ». Pour lui, « cette approche a été délibérément choisie parce qu’elle permet à ceux qu’on peut appeler les perdants, de pouvoir aussi contribuer, d’une part, par l’autocritique s’ils le désirent et le souhaitent et d’autre part, par l’appréciation critique de ce qui a suivi l’insurrection… ». A son avis, ce devoir de mémoire, les Burkinabè le doivent à eux-mêmes, mais surtout aux camarades de lutte tombés sur le champ d’honneur, la tête remplie d’un grand espoir que le Burkina de demain soit meilleur. Il a tenu à rappeler que l’insurrection est une affaire de tous les Burkinabè car, que ce soient les tenants du pouvoir actuel ou l’opposition actuelle, tous sont des insurgés pour avoir partagé et fait la même histoire à une époque donnée.
« L’insurrection n’appartient ni à vous, ni à moi, ni à personne ; elle appartient au peuple et à son histoire. La meilleure façon pour les uns et les autres de s’approprier l’insurrection, c’est de faire en sorte que les aspirations et la soif de changement qui l’ont suscitée, soient satisfaites et ce, rapidement », a relevé Zéphirin Diabré. Tout en saluant la CFDC pour avoir initié cette conférence, le président de la Transition, Michel Kafando, qui était de la partie, a confié que l’insurrection est un fait devenu incontestable. Mieux, elle est désormais et pour toujours inscrite en lettres d’or dans l’Histoire, non seulement du Burkina, mais aussi universelle. « Nous pouvons être fiers pour ce qui a été fait dans ce pays, fiers de notre jeunesse, de nos femmes, des enfants, fiers du peuple burkinabè », a-t-il dit avant d’ajouter qu’il « faut absolument arriver à l’essentiel qui est la réconciliation nationale… cultiver l’unité nationale, faire en sorte que, ce qui a été fait il y a deux ans de cela, demeure à jamais ». « Si nous voulons que l’Etat demeure stable, que l’exemple de l’insurrection soit à jamais impérissable, que notre pays demeure toujours cette référence, il faut que nous arrivions à la paix des cœurs qui passe par la réconciliation nationale. Que chacun mette de côté son intérêt particulier pour ne voir que celui général, à savoir lutter pour ce pays, lui donner les chances de vivre dans le concert des nations et en faire un pays de prospérité où tout le monde se comprend, se tolère où on peut se dire la vérité, en tout cas un pays où le schéma démocratique doit demeurer le référentiel du nouveau Burkina que nous avons mis en place », a-t-il conclu.
Antoine BATTIONO