ANDREW YOUNG, AMBASSADEUR DES USA AU BURKINA
Le ministère de l’Economie, des finances et du développement a organisé un atelier de concertation des partenaires techniques et financiers intervenant dans la zone du programme d’urgence pour le Sahel Burkina Faso (PSU-BF), les 18 et 19 juin 2019 à Ouagadougou. Analyser la situation des projets et programmes de développement des PTF intervenant dans le PSU et établir la cohérence de leurs interventions en lien avec les priorités nationales. Tel était l’objectif de la rencontre.
« Le PUS est une initiative forte du gouvernement du Burkina pour répondre à l’énorme défi sécuritaire. Malgré la multiplication des réponses militaires dans l’espace sahélo-saharien, celles-ci, même si elles sont nécessaires, ont démontré leurs limites en partie car elles traitent les symptômes plutôt que les nombreuses causes endogènes, transnationales ou exogènes qui génèrent et nourrissent la violence. Le Burkina remportera la bataille contre l’extrémisme violent s’il fait preuve de détermination et d’engagement soutenu ». Ce sont les mots de l’ambassadeur des Etats-Unis au Burkina, Andrew Young, à l’ouverture de l’atelier de concertation entre le gouvernement et les Partenaires techniques et financiers (PTF), le 18 juin dernier à Ouagadougou. Selon lui, il est désormais clair qu’une vision exclusivement sécuritaire de l’extrémisme violent ne saurait venir à bout de la menace, de manière durable. De ce fait, il suggère de repenser la façon dont ils mettent en œuvre les programmes dans ce contexte sécuritaire dégradé, afin d’avoir un impact sur les populations. « Il nous faut être plus flexibles dans nos interventions de développement. Ensuite, il faut que tous les acteurs se concertent régulièrement pour conjuguer les efforts, partager les meilleures pratiques et harmoniser les stratégies. En un mot, on doit jouer collectivement pour gagner et sur ce, le Burkina peut toujours compter sur l’appui du peuple américain», a-t-il suggéré. Cette rencontre de concertation avait pour objectifs, entre autres, de faire le point des interventions des PTF et du gouvernement dans la région du Sahel en lien avec le PUS-BF et les priorités nationales, analyser la cohérence d’ensemble de ces interventions. Ensuite, elle avait pour but de répertorier ou faire le mapping de l’ensemble des acteurs intervenant dans la région du Sahel afin de permettre des synergies et des actions complémentaires, d’identifier les goulots d’étranglement et les défis dans la mise en œuvre de ces interventions afin de formuler des suggestions. Et enfin, de faire des recommandations pour la mutualisation des efforts et la synergie des actions. Selon la ministre déléguée chargée de l’aménagement du territoire, Pauline Zouré, plusieurs projets et programmes s’opèrent dans la région du Sahel. Mais parfois, certains se recoupent et sont même concentrés dans des zones au détriment des autres. Le gouvernement compte, avec l’appui des PTF, a-t-elle dit, travailler à identifier l’ensemble des projets qui s’exécutent dans la région du Sahel et voir dans quel sens ils vont les mettre en cohérence et les coordonner pour pouvoir venir à bout des défis sécuritaires. Elle a aussi indiqué que plus de 60 projets s’exécutent dans la région du Sahel sur des matières pas totalement couvertes, notamment le volet sécuritaire. Et l’un des objectifs de l’atelier, c’est de demander aux partenaires de pouvoir accompagner le gouvernement dans ce sens. « Il y a des provinces qui sont largement couvertes par des projets tandis que d’autres sont en sous nombre. Voilà pourquoi le gouvernement a entrepris l’élaboration d’une cartographie de ces interventions avec la collaboration des PTF », a-t-elle situé. Selon elle, la cartographie va permettre, d’une part, d’avoir une visibilité sur tous les projets ou programmes exécutés dans la région et, d’autre part, d’assurer une cohérence afin de répondre aux besoins sécuritaires et socio-économiques des populations bénéficiaires. Présente à la rencontre, la présidente de la Troïka, par ailleurs coordonnatrice du Système des Nations unies au Burkina, Metsi Makhetha, a indiqué que le PUS revêt une grande importance dans la lutte contre l’extrémisme violent dans le Sahel. C’est nécessaire et même important, a-t-elle dit, de souvent tenir ce genre de rencontre pour prendre connaissance des différents projets et programmes et surtout connaître les résultats de chaque projet.
Notons que le PSU-BF a été initié en 2017.
Valérie TIANHOUN