HomeA la uneAPPEL DU RASSEMBLEMENT AUX CHEFS D’ETAT AFRICAINS : Quand Félix Tshisékédi se tire une balle dans le pied  

APPEL DU RASSEMBLEMENT AUX CHEFS D’ETAT AFRICAINS : Quand Félix Tshisékédi se tire une balle dans le pied  


 

Après une journée ville morte le 3 avril 2017, suivie d’un meeting interdit le 10 avril dernier, le Rassemblement n’a pas réussi à faire plier le président Joseph Kabila. En conséquence, il se tourne désormais vers les chefs d’Etat africains, notamment ceux qui sont à la tête d’organisations continentales et régionales afin qu’ils s’impliquent davantage pour un dénouement rapide de la crise politique en RDC. Car, en dépit de l’accord de la Saint-Sylvestre, le pays de Kabila a de la peine à s’inscrire dans le schéma d’une transition politique consensuelle et ce, en dépit de la nomination d’un nouveau Premier ministre en la personne de Bruno Tshibala. C’est pourquoi le président du Rassemblement, Félix Tshisékédi, lance un appel aux dirigeants du continent, en l’occurrence le Guinéen Alpha Condé de l’Union africaine (UA), la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) dirigée par le roi du Swaziland et le Sud-africain Jacob Zuma, la Conférence internationale pour la région des Grands Lacs pilotée par l’Angolais Eduardo Dos Santos, sans oublier la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) dont la prochaine réunion ministérielle se tiendra les 28 et 29 avril prochains à Libreville au Gabon, sous les auspices du président Ali Bongo Ondimba. On se surprendrait à rire aux éclats. Car, en les examinant les uns après les autres, on ne voit pas lequel des dirigeants sus-cités constitue un exemple sur le continent en matière de gouvernance, en dehors du roi du Swaziland qui, quoi que l’on puisse dire, a l’avantage de ne pas se réclamer démocrate bon teint. Du reste, ce n’est pas Alpha Condé de la Guinée, par ailleurs président en exercice de l’UA, lui-même préoccupé par un autre mandat, qui pourrait remonter les bretelles au jeune Kabila.

C’est l’échec de l’UA qui a obligé l’Eglise catholique à entrer dans la danse

Encore moins Ali Bongo qui a été réélu dans les conditions que l’on sait. Si bien qu’en fait de crise politique, le Gabon d’aujourd’hui n’est pas mieux loti que la RDC, tant le pays, depuis la dernière présidentielle controversée, est sens dessus dessous. Même le dialogue politique que Bongo fils appelle de tous ses vœux peine à bien se dérouler, surtout que la figure de proue de l’opposition, Jean Ping, n’y prend pas part. En clair donc, Ali Bongo n’est pas un exemple au point de pouvoir donner des leçons à Joseph Kabila. Venons-en maintenant au président angolais, José Eduardo  Dos Santos, qui totalise près de 40 ans au pouvoir et dont le régime se caractérise par un totalitarisme à nul autre pareil. A preuve, la moindre contestation est férocement réprimée dans le sang. Que peut donc attendre Félix Tshisékédi de ce dictateur qui, par principe, est un ennemi de l’alternance sous toutes ses formes. On oublie volontiers le cas de Jacob Zuma en tant que vice-président de la SADC, qui, sous son magistère, a multiplié les scandales au point qu’en un peu moins d’un an, des députés de l’opposition ont introduit contre lui deux motions de censure. N’eût été le soutien aveugle de l’ANC, il y a longtemps que Zuma aurait été chassé du pouvoir. A l’analyse donc, on a envie de dire qu’en appelant les instances continentales, régionales et sous-régionales au secours, Félix Tshisékédi se tire une balle dans le pied. Car, rappelons-nous que c’est l’échec de l’UA à travers son  représentant Edem Kodjo, qui a obligé l’Eglise catholique à entrer dans la danse. Pourquoi alors vouloir replacer cette même institution qui a fait la preuve de son incurie, au cœur de la crise ?

B.O


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