ARRESTATION DU BRAS DROIT D’AMADOU KOUFA AU MALI : Une bonne prise qui rassure
La battue que l’armée malienne a organisée dans le Sud et le Centre du pays est en train de porter ses fruits. En effet, Allaye Bocari Dia, bras droit du tristement célèbre prédicateur radical et chef du Front de libération du Macina (FLM), a été arrêté le 14 novembre dernier par les forces armées maliennes dans la région de Mopti. Bocari, en plus de combattre pour la création de la république du Macina, appelait à combattre la France. Son arrestation s’est faite dans le cadre de l’opération militaire baptisée Seno, lancée depuis la fin octobre 2015 et qui, dans son programme initial, devrait s’étaler sur trois mois. Pour rappel, cette opération militaire qui mobilise des soldats de l’armée malienne, des éléments de la gendarmerie et de la garde nationale, a pour mission de « contenir », de « stopper » et de « neutraliser » les groupes armés qui ont trouvé refuge dans le Centre et le Sud du Mali. Moins d’un mois après son lancement, Seno démontre toute son opportunité. Autrement dit, elle fait ses preuves. En mettant la main sur l’un des principaux lieutenants d’Amadou Koufa, les forces de défense et de sécurité du Mali portent un coup dur à ce chef spirituel islamiste dont l’ambition était de créer un Etat islamique au Centre du pays de Soundjata Kéita. Avec une telle prise, le pouvoir malien est sur la bonne voie ; celle de neutraliser tous les djihadistes qui écument le Centre et le Nord du Mali. Le commandeur en chef Amadou Koufa peut s’inquiéter pour son propre sort parce que l’arrestation de ses plus proches collaborateurs, est un signe que lui-même ne saurait courir indéfiniment.
L’armée et le pouvoir malien doivent continuer la traque de toutes les niches où les islamistes peuvent se cacher
Mais en attendant de pêcher le « gros poisson » du FLM, l’arrestation de Bocari constitue déjà une grande avancée pour le pouvoir de Bamako. En tout cas, Ibrahim Boubacar Kéita est sur le bon chemin. Car, avant Bocari, l’armée avait déjà mis le grappin sur d’autres proches de Koufa et tué plusieurs de ses combattants. Ces résultats fort rassurants et encourageants ne sont pas anodins. C’est la preuve que le renseignement fonctionne à plein temps dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. On le sait, des groupes comme le Front de libération du Macina ne peuvent pas être vaincus en un tour de bras car ils sont comme des hydres. Quand on coupe une tête, une autre, sinon d’autres têtes, beaucoup plus redoutables, repoussent. Autrement dit, l’armée et le pouvoir malien ne doivent pas se permettre de dormir sur leurs lauriers. Ils doivent plutôt rester sur leurs gardes, en continuant surtout la traque de toutes les niches où les islamistes peuvent se cacher. Cela vaut également pour les pays voisin du Mali, en l’occurrence le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire parce que le combat contre les fous d’Allah doit être mené de façon concertée et synergique par l’ensemble des pays de la sous-région. L’ensemble des forces militaires en mouvement dans la région sahélienne et ouest-africaine, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, constitue une chance, sinon une aubaine pour tous, en ce sens qu’elle peut permettre d’étouffer tous les islamistes de la zone dans leurs propres coquilles.
Michel NANA
