ARRESTATION DE LIDA KOUASSI EN RCI :L’ancien cacique de Gbagbo s’est tiré une balle dans le pied
L’ancien ministre de la Défense de Laurent Gbagbo, Moïse Lida Kouassi, a été officiellement inculpé d’atteinte à la sûreté de l’Etat, de même que le juge Jean-Noël Kouajané, pour les mêmes motifs. On lui reproche notamment la constitution de bandes armées et on l’accuse d’assassinats, des faits qui remontent entre 2012 et 2013. Cet ancien cacique du régime de « l’enfant terrible de Mama », qui bénéficiait de la liberté provisoire comme plusieurs autres dignitaires de l’ancien régime, passe donc de la liberté provisoire à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (MACA). Avec la magnanimité dont fait montre le pouvoir de ADO dans la gestion de la crise post-électorale de 2010 en Côte d’Ivoire, il est difficile d’imaginer et d’accepter qu’on veuille plonger de nouveau la Côte d’Ivoire dans le chaos. Mais comme il fallait s’y attendre, Lida Kouassi rejette en bloc toutes les accusations qui ont été retenues contre lui. Toutefois, on ne peut pas imaginer que cet ancien ministre de Gbagbo ait été arrêté sans preuves solides. Du reste, en tant qu’ancien ministre de la Défense et en liberté provisoire, le pouvoir de ADO l’avait à l’œil. Ainsi, l’argument selon lequel l’arrestation de Lida Kouassi serait le fait d’une chasse aux sorcières organisée par le camp Ouattara, paraît spécieux, d’autant plus que d’autres barons de l’ancien régime tels Marcel Gosso, ex-directeur du port autonome d’Abidjan, vaquent aujourd’hui tranquillement à leurs occupations.
Il revient au régime de ADO d’ouvrir l’œil et le bon
C’est dire que Lida Kouassi aurait mieux fait de se tenir tranquille plutôt que d’opter pour la voie de la déstabilisation, en ramant à contre-courant de la réconciliation nationale voulue par Alassane Dramane Ouattara. D’autant plus que certains n’ont pas eu, comme lui, la chance de bénéficier d’une liberté provisoire et attendent toujours leur procès, sans pour autant être plus responsables des crimes commis pendant la crise post-électorale.
Si les faits à lui reprochés sont avérés, Moïse Lida Kouassi se sera tiré alors une balle dans le pied. Se rend- il compte qu’en agissant de la sorte, il complique la tâche de tous les autres prévenus de la crise post-électorale qui bénéficient en ce moment d’une liberté provisoire ?
Bien qu’on ne connaisse pas exactement la nature des crimes à lui reprochés, on en connaît néanmoins la finalité : déstabiliser le pouvoir de Alassane Dramane Ouattara.
Ce faisant, il donne des raisons suffisantes à la Justice ivoirienne de le maintenir en prison à titre préventif. On ne serait pas étonné que la Justice soit moins clémente à son endroit, car il n’a pas su se racheter. Cela dit, il revient au régime de ADO d’ouvrir l’œil et le bon. La survenue de tels actes, à un an des échéances présidentielles, peut mettre à mal la réconciliation au bord de la lagune Ebrié. Et ils sont nombreux, comme Lida Kouassi, à en rêver.
Thierry Sami SOU