HomeA la uneASSASSINAT DE DABO BOUKARY : 28 ans après, les étudiants toujours à la recherche de la vérité

ASSASSINAT DE DABO BOUKARY : 28 ans après, les étudiants toujours à la recherche de la vérité


 

L’union générale des étudiants du Burkina (UGEB) a tenu un grand meeting le 19 mai 2018, à l’université Pr Joseph- Ki Zerbo, sur le terrain Dabo Boukary, dans le cadre de la commémoration du 28ème anniversaire de l’assassinat de l’étudiant Dabo Boukary. L’UGEB, à cet effet, avait prévu une série d’activités jusqu’au 20.

 

Une foule d’étudiants, réunie autour du comité exécutif, a témoigné de l’importance qu’elle attache à cette journée. En effet, dit Danouma Ismael Traoré, président de l’UGEB, «  cela fait exactement 28 ans (19 mai 1990-19 mai 2018) que l’étudiant en 7ème année de médecine,  Dabo Boukary, a été assassiné par le pouvoir sanguinaire du capitaine Blaise Compaoré. Cela fait exactement 28 ans que les commanditaires et les assassins de notre camarade circulent librement, même si certaines personnes impliquées comme Salifou Diallo, s’en sont allées sans répondre de leurs actes devant la Justice. Cela fait également 28 ans que les étudiants réclament toute la lumière dans cette affaire. » Tels furent ses premiers propos, avant de faire la genèse de l’évènement. En effet, à l’université alors en proie aux comités révolutionnaires (CR) mis en place par le régime et qui confisquaient toute forme de liberté, « toute organisation indépendante vis-à-vis du pouvoir, voyait ses activités interdites au sein du campus, avec la complicité des autorités universitaires ». Cette situation  a été  exacerbée par l’application des programmes d’ajustement structurel. L’ANEB s’est battue par exemple en ISN/IDR actuelle SVT,  pour la transparence dans les évaluations et contre les critères ultra-sélectifs de passage. Les taux annuels de succès étant faibles (8,33%), pour la première année de CBBG, le professeur Alfred Traoré, directeur de l’institut en son temps, a refusé de recevoir l’ANEB. C’est ainsi qu’une plateforme a été déposée, suivie plus tard par des assemblées générales, (le 03 et le 15 mai 1990). Mamadou Bamba, fameux lecteur du communiqué des putschistes, délégué CR d’alors, aidé de Nindaoua Sawadogo, recteur à l’époque, ont travaillé à ce que Mouhoussine Nacro, ministre en charge de l’enseignement supérieur, prenne la décision d’exclure de l’université 25 étudiants dont tous les membres du bureau de la corporation de l’ISN/IDR ainsi que le comité exécutif de l’ANEB. C’est ainsi que le lendemain, une gigantesque marche sera organisée par les étudiants, pour marquer leur refus. On assistera alors à la chasse à l’homme, aux arrestations, aux bastonnades, etc. Le crime qu’à commis Dabo, s’il y en a eu, c’est d’avoir osé lutter pour l’amélioration des conditions de vie et d’étude des étudiants, a-t-il souligné. En son temps, poursuit-il, l’UGEB a adressé une lettre ouverte au président Compaoré, précisément le 5 février 1991, qui disait ceci : « l’UGEB tient l’ODP/MT, le Front Populaire, les CR, Sawadogo N. Alain et Salifou Diallo pour principaux responsables de l’assassinat de notre camarade Dabo Boukari et la souffrance physique et morale des étudiants qui ne revendiquaient qu’un droit élémentaire : les libertés démocratiques à l’université de Ouagadougou. » Danouma Ismael Traoré a dénoncé les injustices, l’impunité et autres maux qui minent actuellement notre pays, notamment le nombre de places à pourvoir cette année aux concours, qui a été diminué de près de 40%, les paysans qui sont dépossédés de leurs terres cultivables par les sociétés immobilières, le problème d’infrastructures dans les assises universitaires, le système LMD avec son lot d’aggravation du retard des années académiques, le manque de matériels didactiques d’enseignants qualifiés. Le cas de l’étudiant Bahan Yenilo qui a été blanchi par deux fois par la Justice, n’a toujours pas pu s’inscrire parce que le président Rabiou Cissé et son vice- président, Mahamadou Sawadogo, refusent d’exécuter la décision de la Justice. Des slogans du genre : « les régimes fantoches et incapables ! À bas ! Les professeurs incompétents ! A bas ! », ont été entendus

Pascal TIENDREBEOGO, (Correspondant)

 

 

 

           

 

           

 

 


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