ASSAUT MEURTRIER DE L’ARMEE CAMEROUNAISE CONTRE BOKO HARAM : A bon chat, bon rat !
Des massacreurs massacrés ! C’est le moins que l’on puisse dire à l’issue de l’incursion victorieuse que l’armée camerounaise a menée contre Boko Haram naguère devenu groupe Etat islamique de la province de l’Afrique de l’Ouest. En effet, outre le démantèlement d’une importante logistique militaire et la destruction d’engins explosifs, l’armée camerounaise dit avoir tué 162 djihadistes au cours des combats qui ont eu lieu les 11 et 14 février derniers à près de 20 km de la frontière avec le Nigeria. A bon chat, bon rat ! « Boko Haram en a eu pour son grade », a fanfaronné le porte-parole du gouvernement camerounais qui précise qu’il s’agit de la plus grosse contre-attaque jamais menée contre l’ennemi. En tout cas, pour une prouesse, c’en est une d’autant plus que l’armée camerounaise a réussi là où l’armée nigériane a lamentablement échoué ; elle qui, visiblement, semble plus préoccupée par ses intérêts qu’à protéger les pauvres civils massacrés à longueur de nuits et de journées par les djihadistes. Les faits parlent d’eux-mêmes. Car, depuis que l’armée camerounaise a obtenu le droit de poursuite sur le sol nigérian, elle a donné du fil à retordre aux islamistes insurgés. Déjà, en début décembre 2015, une centaine de djihadistes avaient été neutralisés au cours d’une opération de ratissage menée par l’armée camerounaise au cours de laquelle 900 otages avaient été libérés dans l’extrême-Nord du Nigeria, sans compter les nombreuses caches d’armes qui y avaient été découvertes. Pendant ce temps, les soldats nigérians, kalach en bandoulière, décampent dès le premier coup de feu de l’ennemi, abandonnant les populations à leur triste sort. Pourtant, l’avènement de Muhammadu Buhari aux affaires en remplacement de Goodluck Jonathan, avait suscité beaucoup d’espoirs dans la lutte contre la secte islamiste.
Les soldats de la coalition multinationale doivent passer désormais à l’offensive
En bon général, on s’attendait à ce que Buhari se montre à la hauteur du combat. Mais plus de dix mois après, le constat est plus que jamais alarmant. Car Boko Haram s’est montré davantage plus offensif, allant parfois jusqu’à tirer sur l’ambulance en s’attaquant à des camps de réfugiés, comme ce fut le cas à Dikwa, au Nigeria où près de 70 personnes avaient péri dans un double attentat- suicide, la semaine dernière. C’est à croire qu’au Nigeria, Boko Haram agit presqu’en terrain conquis. Abubakar Shekau et sa bande n’ont pas d’adversaire en face, l’armée ayant complètement capitulé. Ce qui est fort regrettable pour un pays considéré comme la première puissance militaire et économique de la sous-région ouest-africaine. En tout état de cause, l’armée camerounaise vient de donner l’exemple. Seul le renseignement permettra de venir à bout des islamistes de Boko Haram qui, contrairement à ce que laisse croire une certaine opinion, ne sont pas invincibles. Alors, plutôt que de rester sur la défensive, les soldats de la coalition multinationale doivent passer désormais à l’offensive pour détruire la ruche nigériane d’où sortent régulièrement des essaims d’abeilles qui provoquent la mort et la désolation. Ce n’est pas impossible, pour peu qu’on y mette un peu de volonté politique.
B.O
Gong Ounophris
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Cet article établit trop de comparaison entre le Nigérian et le Cameroun. De telles comparaisons peuvent compromettre la bonne relation entre le Nigérian et le Cameroun. Le Général Muhammed Buhari a le mérite d’avoir été, lui et son gouvernement, clairvoyant par rapport à la question de droit de poursuite de criminels, et il faut l’en féliciter.
17 février 2016Cet homme arrive au pouvoir, trouvant un semblant d’armée plus corrompue que combattante. Il avait à la réformer tout en guerroyant, et ce n’est pas aisé.