HomeA la uneATTAQUE DE NASSOUMBOU : Les 12 soldats tués inhumés dans la tristesse

ATTAQUE DE NASSOUMBOU : Les 12 soldats tués inhumés dans la tristesse


Les 12 soldats qui sont tombés lors de l’attaque djihadiste survenue le 16 décembre dernier à Nassoumbou, reposent désormais au cimetière de Gounghin. Ils ont été portés en terre le 20 décembre 2016, après avoir reçu, chacun, la médaille militaire à titre posthume. C’était en présence de leurs familles, amis, frères d’armes, autorités politiques, responsables syndicaux et de la hiérarchie militaire, tous plongés dans la tristesse.

 

C’est aux environs de 16h30 que le porte char transportant les dépouilles mortelles des 12 soldats qui sont tombés lors de l’attaque djihadiste du 16 décembre dernier, a franchi le portail du cimetière de Gounghin. Cela, après la levée des corps au camp Sangoulé Lamizana. La foule, composée de militaires, de para militaires, de dozos et de civils attendait déjà sur place, tous unis dans la même peine. Celle d’avoir perdu qui un mari, qui un fils, qui un ami, qui un frère d’armes. L’ambiance au sein du cimetière est lourde, le silence pesant. Dès le début de la cérémonie, les frères d’armes des regrettés ont tenu à rassurer qu’ils repartiront au combat pour honorer leur mémoire. Puis, un a un, les cercueils du MDL Sévérin Bazié et de ses frères d’armes avancent, précédés de leurs photos. Après cette mise en place, le cérémonial débute. C’est d’abord la décoration à titre posthume. Tour à tour, le ministre en charge de la Sécurité, Simon Compaoré, le chef d’état-major général des armées puis son adjoint, vont décorer les 12 soldats tués, de la médaille militaire. Le ton est solennel, tout comme le cérémonial.

Après la décoration, c’est le commandant de la 1erè  région militaire qui se charge de l’oraison funèbre. Il rappelle le parcours de chacun des soldats tués lors de cette « lâche attaque ».

 

« Ils sont trop jeunes »

 

 

L’on retiendra d’eux qu’ils étaient appréciés de leur hiérarchie pour leur investissement dans les missions qui leur étaient confiées. Aussi, l’on saura que sur les 12, 3 ont fait partie de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP) et 6 d’entre eux laissent derrière eux des orphelins. «Cher frères d’armes, votre départ précipité nous plonge dans la tristesse. Ayez le repos éternel et que la terre libre du pays des hommes intègres vous soit légère », a conclu le commandant de la 1ère région militaire, laissant la place à la sonnerie aux morts. La mise en terre débute et les parents des victimes éclatent en sanglots. « Ils sont trop jeunes », se lamente Claudine Lamizana/Sanou. Elle a perdu son frère,   le soldat de première classe Sanou Urbain. En effet, le plus âgé des 12 soldats, Sévérin Bazié, est né en 1987 et le plus jeune, Bassirou Badolo, en 1994. Pour Claudine Lamizana/Sanou, ces soldats sont décédés dans la fleur de l’âge, sans avoir ou le temps de goûter réellement aux délices de la vie. « Certains d’entre eux n’ont même pas de descendance. Dorénavant, il faut que ce soit des soldats plus expérimentés qui soient déployés dans les zones sensibles », dit-elle en substance, les larmes aux yeux.

Pour sa part, le chef d’état-major général des armées, le Gal Pingrenoma Zagré, a exprimé sa profonde compassion à l’endroit des familles, tout en assurant que les soldats tombés avaient de l’expérience. Pour lui, dans cette lutte, priorité doit être donnée aux renseignements, ce qui nécessite des moyens physiques, matériels. Aussi, il a rappelé la nécessité pour les Forces armées nationales, de disposer de moyens leur permettant d’accroître leur rapidité d’intervention sur le terrain. « Ce n’est pas un jour pour parler. Je m’incline respectueusement sur leur mémoire et sur la même lancée que la hiérarchie militaire, je leur dit que leur mort ne sera pas vaine.

Il y aura un déclic à tous les niveaux pour que nous fassions front uni dans la lutte contre ces gens sans foi ni loi », a dit, quant à lui, Simon Compaoré.

L’inhumation a alors pris fin et le cimetière de Gounghin fut recouvert d’un manteau de poussière. C’est après une poignée de main entre autorités et familles des victimes que le cimetière de Gounghin s’est vidé de son monde, peu après 18h.

 

Thierry Sami SOU

 

 

 

Les soldats tombés en images

 

MDL Sévérin Bazié

CAL Napon Yassine

Le soldat de première classe Sanou Urbain,

Soldat de deuxième classe Gouem Inoussa,

Soldat de deuxième classe Toro Daouda,

Soldat de première classe Ouédraogo Hado,

Soldat de deuxième classe Convolbo Aziz,

Soldat de deuxième classe Kaboré Issaka,

Soldat de deuxième classe Yonli Prosper,

Soldat de deuxième classe Ouédraogo Gilles,

Soldat de deuxième classe Tamboura Hamadou,

Soldat de deuxième classe Badolo Bassirou,

 


Comments
  • NOTRE BRAVES SOLDATS EN VOULANT NOUS PROTÉGER SONT TOMBES SOUS LES BALLES DES TERRORISTES SANS CONSCIENCE ET SANS PUDEUR.MAIS ILS SONT PAS MORTS POUR RIEN. QUE LA TERRE DU BURKINA FASO LEURS SOIT LÉGER ET LEURS ÂMES REPOS EN PAIX!!!!

    MAIS SI L’État avait pris des mesures nécessaire qu’est ce nos soldats alliaient trouver la mort et peut ils auraient du avoir le repos éternel.

    21 décembre 2016

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