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ATTAQUE TERRORISTE MEURTRIERE AU BENIN


Tout le monde connaissait la zone dite des trois frontières, (Mali, Burkina, Niger) comme un sanctuaire terroriste pratiquement inviolable. L’on peut désormais ajouter une autre zone qui a la même triste réputation. C’est celle des trois points, c’est-à-dire une zone située aux frontières du Bénin avec le Burkina et le Niger. En effet, le Parc W, s’étendant  sur le territoire des trois Etats, est confronté, depuis 2019, à des attaques terroristes qui vont, peut-on dire, crescendo en ce qui concerne le Bénin. Tout a commencé en mai 2019 par l’enlèvement de deux touristes français. Heureusement, ces derniers avaient été secourus quelques jours plus tard. Dans la nuit du 1er au 2 décembre dernier, dans le parc voisin de la Pendjari, les terroristes se sont signalés encore au Bénin en tuant plusieurs personnes. Moins de deux mois après, soit le 8 février dernier, les forces du mal ont remis le couvert macabre. Cette fois-ci, le bilan provisoire fait état de 7 morts : cinq rangers, un soldat des forces armées béninoises et un formateur français en mission. L’on dénombre également une dizaine de blessés. Sans conteste, il s’agit de l’attaque terroriste la plus meurtrière au Bénin. Loin de jouer les Cassandre, l’on peut dire que si rien n’est fait, le pire pourrait être à venir. Car, le Bénin donne l’impression qu’il est capable de compter exclusivement sur ses propres forces pour nettoyer les zones de son territoire dans le Parc W infesté par les terroristes. Cette attitude, de toute évidence, a été contre- productive. Tout l’ensemble du Parc W s’étendant sur les territoires des trois Etats, est pratiquement aujourd’hui aux mains des terroristes. Selon les spécialistes, c’est la Katiba Macina liée à Al Qaïda, qui y a installé solidement ses pénates. Et les en déloger ne sera pas chose aisée.

 

L’heure est tellement grave qu’il n’y a plus de temps pour pinailler

 

Car, le Parc W est constitué essentiellement de forêts et de collines. La géographie est donc favorable. Outre cette dimension, toute la zone est riche en faune  et en ressources minérales. Autant  de facteurs qui ont poussé les terroristes a en faire leur paradis. Et ils sont encouragés dans leur implantation dans la zone, par l’absence des trois Etats. En tout cas, au rythme où vont les choses, l’on peut être tenté de dire que les terroristes ont encore de beaux jours devant eux dans le parc transfrontalier W. Et tant qu’il n’y aura pas d’actions conjointes de ces 3 pays pour traquer véritablement les terroristes, ces derniers auront toujours la latitude de frapper dans ce parc quand ils veulent et comme ils veulent. Les trois pays sont donc vivement interpellés. En effet, cette attaque a eu lieu dans la partie béninoise du parc, la veille de la prise de fonction du tout nouveau chef d’Etat-major général des forces armées du Burkina. Et le colonel-major David Kabré,  puisque c’est de lui qu’il s’agit, s’est engagé à apporter du souffle nouveau à la lutte contre le terrorisme. Cet engagement sera vain sans une implication de l’ensemble des pays voisins du Burkina. Et le Bénin en fait partie. Au-delà de ces pays, c’est l’ensemble des pays de la CEDEAO qui est interpellé. L’occasion est donc bonne pour que la fameuse force en attente de la CEDEAO, sorte enfin de son long état végétatif pour aider les Etats membres en proie au terrorisme, à se tirer de l’impasse sécuritaire dans laquelle ils se trouvent. L’heure est tellement grave qu’il n’y a plus de temps pour pinailler. L’actuel président en exercice de la structure sous-régionale, le Ghanéen Nana Akufo Ado doit, sans attendre, inviter tout le monde à se mettre en ordre de bataille pour aller à l’assaut de ces fous de Dieu. C’est à ce prix que l’on saura  que la CEDEAO sait se mettre au service des peuples. De manière générale, l’on peut dire que si les groupes terroristes ont réussi à grignoter les territoires des pays du littoral en Afrique de l’Ouest, comme le Bénin, le Togo et la Côte-d’Ivoire, c’est parce que, quelque part, les dirigeants de ces pays n’ont pas  pris au sérieux les alertes qu’avaient lancées les services de renseignement de la France. Et c’est cette sorte d’insouciance et de manque d’anticipation des Africains, qui sont, entre autres, à l’origine des grands maux qui assaillent le continent. Et le terrorisme en fait partie.

 

Pousdem Pickou    


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