ATTAQUES TERRORISTES A LA FRONTIERE IVOIRO-MALIENNE : Se donner la main pour faire face à la menace terroriste
Depuis pratiquement mi-juin, on assiste à une recrudescence d’attaques terroristes dans la partie sud du Mali, plus précisément à la frontière entre le Mali, la Côte d’Ivoire et le Burkina. Le dernier cas en date s’est produit le 28 juin 2015 à Fakola dans la région de Sikasso, à une vingtaine de kilomètres de la lagune Ebrié. Ce regain de violence au sud du Mali n’augure rien de bon pour Bamako, et devrait mettre en alerte Abidjan et Ouagadougou. Car il traduit la volonté des djihadistes de faire de cette partie du Mali, un de leurs sanctuaires. Toute chose qu’il faut travailler à éviter. On le sait, lorsque ces fous d’Allah s’installent dans une localité, il est difficile de les en déloger. Le cas de la Somalie avec les Shebab est assez illustratif. En tout cas, les trois pays sont avertis et il serait imprudent voire suicidaire pour eux d’attendre que l’ennemi frappe avant d’agir. Certes, le Burkina et la Côte d’Ivoire ont été, jusque-là, épargnés par des attaques terroristes. Mais cela ne saurait être une raison pour croire qu’ils sont à l’abri de tout danger. Le calme ne pourrait être qu’apparent. Cela dit, ces attaques à répétition prouvent que ces deux pays doivent prendre la pleine mesure du péril. Ce, d’autant qu’Ansar Dine qui a revendiqué la récente attaque qui a causé la mort de 3 soldats maliens, menace le pays d’Houphouët Boigny. En tout cas, si le Burkina et la Côte d’Ivoire tiennent à préserver leur peuple de la férule humiliante et barbare des « barbus », ils doivent mettre un dispositif sécuritaire en
place pour mieux sécuriser leurs frontières. Certes, le risque zéro n’existe pas mais comme on le dit, mieux vaut pécher par excès de prudence que par excès de confiance. Il ne faut pas laisser le ver entrer dans le fruit avant de vouloir l’en extirper.
La Côte d’Ivoire et le Burkina devraient mutualiser leurs efforts
Même Dieu, dit-on, n’empêche pas d’ériger des murailles contre ses ennemis, surtout lorsque ces derniers sont sans foi ni loi. On le sait, le contexte sociopolitique actuel burkinabè a suscité bien des frictions entre Abidjan et Ouagadougou. Les relations entre les deux pays ne sont pas en ce moment des plus cordiales. Mais face à l’ennemi commun, aucun sacrifice ne serait de trop pour affronter le mal djihadiste. Incontestablement, il y a nécessité d’une synergie d’actions. La Côte d’Ivoire et le Burkina devraient mutualiser leurs efforts.
Il est évident que le tout répressif à lui seul ne peut suffire à vaincre le terrorisme. Cela est d’autant plus vrai que l’Amérique, qui dispose du plus puissant arsenal militaire au monde, n’a pas réussi à vaincre les Talibans en Afghanistan.
La contribution des leaders religieux, notamment musulmans, est tout aussi précieuse dans la lutte contre le terrorisme. Car si des jeunes se sont laissé séduire par les messages que véhiculent ces fous d’Allach, c’est aussi en raison du fait que les valeurs prônées par l’islam tels que l’amour du prochain, la tolérance et le respect de la vie humaine, ne leur ont pas été suffisamment inculquées. C’est par la jalousie du Diable que la mort est entrée dans le monde. Si certains djihadistes répandent la violence sans éprouver le moindre remords, c’est souvent parce qu’ils sont gavés de prêches empreints de violence. C’est pourquoi il est bon que les leaders religieux soient sensibilisés afin qu’ils puissent, à leur tour, sensibiliser les fidèles sur les préceptes de l’islam.
Dabadi ZOUMBARA