HomeA la uneATTENTE DES RESULTATS DE L’ENTREE EN 6e :Parents, élèves et enseignants dans l’embarras

ATTENTE DES RESULTATS DE L’ENTREE EN 6e :Parents, élèves et enseignants dans l’embarras


Les résultats de l’entrée en 6e, habituellement publiés en août, ne sont pas jusque-là connus. Cette situation met, chaque année, certains parents d’élèves, élèves et enseignants dans l’embarras, puisque cela a un impact sur les demandes de places dans les établissements publics d’enseignement. Cette année, beaucoup se demandent si les résultats seront publiés à temps. D’ores et déjà, certains parents d’élèves sont à la recherche de places dans les établissements d’enseignement secondaire, et d’autres fondent leur espoir sur les résultats de l’entrée en 6e. Pour les responsables de la Direction des examens et concours (DEC), pas besoin de s’inquiéter sur la publication à temps des résultats de l’entrée en 6e.

 

Les résultats de l’entrée en 6e seront-ils publiés à temps ? Cette question, ils sont nombreux les parents d’élèves, élèves et enseignants qui se la posent. En effet, depuis plus de 5 ans, les résultats sont publiés en août. Mais, avec le continuum par lequel plus de 300 Collèges d’enseignement général (CEG) ont été transférés au ministère de l’Education nationale et de l’alphabétisation (MENA), beaucoup se demandent si la coutume sera respectée. Pour la Direction des examens et concours où nous nous sommes rendus le 31 juillet 2014, pas la peine de s’inquiéter. A notre arrivée, ce jour-là, une foule, composée majoritairement de parents d’élèves, d’élèves et d’enseignants, s’y trouvait, précisément à la porte d’entrée principale. Certains voulaient savoir si les résultats de l’entrée en 6e avaient été affichés, d’autres cherchaient à avoir une idée du nombre d’admis de leurs écoles. « Ils n’ont pas affiché, ma fille ne sera pas contente », a lâché une jeune dame dans la foule. Un homme qui était en communication, certainement avec un collègue, disait  ceci : « Mon gars, ils n’ont pas affiché. Je n’ai rien vu, ni pour votre école, ni pour la nôtre ». Avant que nous n’ayons accès à l’intérieur du bâtiment abritant la Direction des examens et concours, situation oblige dans le hall, le vigile nous demande de présenter notre CNIB. Chose que nous avons faite. Par la fenêtre d’un bureau, on aperçoit un groupe de personnes en concertation. Qui peuvent-elles être ? Que font-elles ? Telles sont les questions que nous nous sommes posées. « C’est la commission chargée de travailler sur les données de l’examen du Certificat d’études primaires (CEP), session 2014 », dira le responsable des ressources humaines, matérielles et financières, Daniel Haro, qui nous a reçu en premier, avant de nous conduire au bureau du Chef de service du secrétariat de la Direction des examens et concours. Là, c’est Adama Sana qui a répondu à nos préoccupations. « Nous travaillons sur la base des textes relatifs à un arrêté interministériel qui fixe la date des examens et concours et nous sommes toujours dans le délai. Depuis plus de 3 ans, nous nous sommes toujours arrangés pour publier les résultats de l’entrée en 6e avant le 15 août et les parents ont pris l’habitude de les attendre dans ce mois. Cette année, c’est notre objectif et si nous arrivons à le faire avant le 15 août, je crois que nous ne sommes pas en retard », a rassuré Adama Sana, Chef de service du secrétariat de la Direction des examens et concours. Pour le responsable des ressources humaines, matérielles et financières, Daniel Haro, le temps que la direction prend pour publier les résultats n’est pas un retard mais une procédure administrative que beaucoup de parents doivent comprendre, car il s’agit d’une chaîne de travail. « Pour les concours d’entrée en 6e, le MENA travaille avec le ministère des Enseignements secondaire et supérieur (MESS). D’abord, c’est le MESS qui arrête la barre puisque c’est lui qui définit le nombre de places disponibles dans les établissements d’enseignement secondaire et ce, par région. Après la communication de cette barre, la commission de la Direction des examens et concours travaille sur les données de l’examen du CEP, certes, après leur publication, afin de pouvoir attribuer l’entrée en 6e aux méritants », a-t-il révélé. Mais, la commission, a-t-il soutenu, ne peut pas procéder à l’admission des candidats par région sans avoir eu la barre fixée. « Cette année, cela risque de prendre encore du temps avec le continuum, car il y a un certain nombre de CEG qui ont été transférés au MENA et il revient à nos Directeurs régionaux de l’Education nationale et de l’alphabétisation, de définir le nombre de places disponibles dans leur région. Ensuite, nous ferons le cumul avec le nombre proposé par le MESS pour avoir la barre et jusqu’à présent, ce n’est pas encore prêt. (NDLR : l’interview a été réalisée le 31 juillet dernier) », a confié M. Haro. Pour lui, cela s’explique par le fait que « le continuum est une nouvelle attribution au niveau des Directions régionales de l’éducation nationale et de l’alphabétisation (DRENA) qui relèvent du MENA. A ce niveau, les gens ne s’étaient pas préparés pour recenser le nombre de places disponibles car l’information a été communiquée tard. Au niveau du MESS aussi, les directions n’étaient pas prêtes. A présent, si vous descendez, vous trouverez des gens en train de travailler sur les données de l’examen. Et on espère que la commission finira ses travaux d’ici le 2 août. Pour que les résultats soient publiés, il faut d’abord transférer les résultats au MENA pour validation. Donc, ce qui veut dire qu’il y a encore des choses à faire », a-t-il souligné. Toutefois, cette situation met parents, élèves et enseignants dans l’embarras et dans l’impatience. Ainsi, c’est la croix et la bannière pour les parents qui n’ont pas les moyens d’inscrire leurs enfants dans les établissements privés d’enseignement secondaire. « J’attends impatiemment les résultats de l’entrée en 6e pour pouvoir mieux chercher la place pour mon enfant qui vient d’avoir son CEP, car de nos jours, il est très difficile d’avoir la place pour nos enfants au secondaire, surtout dans les écoles publiques. Chaque matin, mon enfant me harcelle en me demandant de me rendre dans son école pour me renseigner. Et chaque fois que je m’y rends, les enseignants me font savoir que les résultats ne sont pas encore disponibles », a confié Madi Laurent Kiemdé, parent d’élèves à Saaba, que nous avons rencontré chez son ami Moussa, boutiquier. Hamadou Zoundi, parent d’élève dans une école de Sapouy, qui était le 1er août dernier à Ouagadougou, se chagrine pouvait ses deux filles. Devant un kiosque de PMU’B, celui-ci voulait tenter sa chance comme d’habitude. « Si on pouvait publier les résultats de l’entrée en 6e juste après ceux des examens du CEP, cela nous arrangerait beaucoup plus car j’ai 2 enfants admis au CEP. A présent, je ne sais pas comment faire pour trouver la place pour mes enfants dans une école publique. Si les résultats sortaient plus tôt, je crois que je saurais combien je dois dépenser dans l’année pour leur scolarité », a-t-il déclaré. Si Madi Laurent Kiemdé et Hamadou Zoundi attendent les résultats de l’entrée en 6e pour chercher des places pour leurs enfants, d’autres parents frappent, d’ores et déjà, à la porte des établissements secondaires. C’est le cas de Bakary Tounkara. Lorsque nous l’avions rencontré le 4 août dernier, à son domicile (NDLR : à Toyibin à Ouagadougou), il nous a confié qu’avoir une place pour son enfant dans un établissement d’enseignement public relève d’un parcours du combattant. « Pire, il arrive souvent que certains enfants, malgré leur admission à l’entrée en 6e, soient orientés dans un lycée ou collège très éloigné de leur domicile. Dans une telle situation, il revient encore aux parents de courir dans les différents lycées et collèges proches du domicile ou du quartier pour pouvoir faire la permutation ou négocier de la place », a-t-il déploré. Ceux qui en pâtissent le plus, ce sont les élèves eux-mêmes. Le petit Etienne Sidibé, qui vient d’avoir son CEP, s’inquiète du temps que la DEC prend pour publier les résultats de l’entrée en 6e. Comme ce sont les vacances, le jour où nous l’avions rencontré (NDLR : le 3 août dernier), ses amis et lui venaient de finir de jouer au ballon. Devant la porte d’entrée de leur cour, les commentaires de la partie de jeu se faisaient entendre. « S’il m’avait remis la balle à temps, j’aurais pu marquer », disait-il. « J’ai le CEP et jusque-là, je n’ai pas les résultats de l’entrée en 6e. J’espère réussir car j’ai bien travaillé », soutient Etienne Sidibé, le visage serein. Pour Ida Bambara sa cousine, admise aussi au CEP, les résultats doivent sortir tôt pour qu’elle puisse se préparer pour la rentrée prochaine. Brice Sidibé son frère, admis à l’école Guiré Imana de Karpala, a expliqué que cela fait plus d’un mois qu’il est admis à l’examen du CEP, mais « je suis toujours dans le suspense car j’attends toujours les résultats de l’entrée en 6e que je ne suis pas sûr d’obtenir», a-t-il lâché. La situation préoccupe aussi les enseignants qui, généralement, ne savent pas quoi dire aux parents d’élèves qui défilent dans leurs écoles, à longueur de journée. Yahaya Compaoré, directeur de l’école de Zakouré (Zoundwéogo à Manga), que nous avons rencontré, était venu à Ouagadougou pour rendre visite à sa famille. Lui propose, au niveau du secondaire où très souvent les cours finissent en fin mai, que les directeurs et proviseurs des collèges et lycées puissent proposer ou donner une idée sur le nombre de places disponibles. « Ils peuvent, en amont, communiquer les places disponibles aux inspecteurs pour que les résultats de l’examen et les résultats de l’entrée en 6 soient proclamés au même moment », a-t-il souhaité. Si cette situation préoccupe élèves, parents d’élèves et enseignants, les responsables d’établissements secondaires ne sont pas en reste. Beaucoup attendent les orientations pour pouvoir organiser le test pour complément d’effectif. C’est le cas du lycée Untaani de Diapaga. Pour ce lycée, situé dans le chef-lieu de la province de la Tapoa, son proviseur que nous avons pu joindre au téléphone nous a confié ceci : «  Nous sommes en train de réceptionner les dossiers des élèves ». A l’en croire, dans son lycée, bien que les dossiers soient reçus, ils attendent les orientations pour pouvoir programmer le test d’entrée en 6e. Une réalité qui ne s’applique pas au lycée Nelson Mandela. Dans ce grand lycée de la capitale, Ouagadougou, à la fin de l’année, on fait le bilan des redoublants pour pouvoir communiquer à l’inspection le nombre de places disponibles. « A la rentrée, pour le complément d’effectif, on réceptionne les dossiers qu’on soumet à la commission que nous avons mise en place. Cette commission est composée du bureau des parents d’élèves, du proviseur, du surveillant général, des syndicats et d’un représentant des enseignants et délégués des élèves. Personne n’a le droit de retenir un élève sans le consentement de la commission, même pas le proviseur », foi de Solange Ouédraogo, censeur au Lycée Nelson Mandela.

A quand donc la fin du calvaire des parents d’élèves ?

Le responsable des ressources humaines, matérielles et financières, Daniel Haro, apporte sa réponse. « Ces difficultés seront moindres dans les années à venir, et même les problèmes de places auxquels sont confrontés souvent les parents, malgré le fait que leurs enfants soient admis à l’entrée en 6e », a-t-il rassuré, avant de renchérir que ces problèmes ne devraient pas normalement se poser d’autant plus qu’il y a beaucoup de parents qui n’inscrivent pas leurs enfants dans les établissements d’enseignement secondaire publics, car certains estiment que l’enseignement n’y est plus de bonne qualité. « Donc, si cela arrivait, c’est que c’est une erreur et cela se corrige très rapidement », a-t-il martelé. Beaucoup de parents qui se rappellent de leur « bon vieux temps », proposent qu’on revienne à l’ancien système où l’entrée en 6e et l’examen du CEP étaient distincts. « A la genèse, les épreuves étaient différentes car on passait d’abord l’entré en 6e et après les candidats au CEP passaient leur examen. En ce temps, quelqu’un pouvait être admis à l’entrée en 6e sans être admis au CEP. De nos jours, je connais un enseignant qui a le BEPC mais qui n’a jamais eu le CEP car après avoir eu l’entrée en 6e, il n’a jamais cherché le CEP », explique Daniel Haro, responsable des ressources humaines, matérielles et financières. Pour lui, les réalités sont presque les mêmes, d’autant plus que le CEP demeure toujours un examen dont le nombre n’est pas limité, car il suffit juste d’avoir la moyenne exigée. « Cependant, pour l’entrée en 6e, c’est un concours et à ce niveau, on fixe un quota pour chaque région. De nos jours, les 2 se font au même moment. Le nombre de points exigé peut être de 130 au niveau du Centre, 115 au niveau du Sahel ou 120 au niveau de l’Est. C’est pourquoi vous pouvez retrouver un candidat admis à l’entrée en 6e au Centre, avec 130 points, alors qu’au Sahel, cela n’est pas possible. Le quota est fixé en fonction du nombre de places disponibles dans la région. Si vous prenez le Centre, chaque année, le quota est élevé parce qu’il y a beaucoup d’établissements d’enseignement secondaire », a-t-il rappelé.

Mamouda TANKOANO

 


Comments
  • Les eleves des differentes regions du pays, ont-ils des programmes d’etude differents ou tous dependent du meme ministre?
    Que quelqu’un m’explique pourquoi le nombre de points requis varie selon les regions. Car, si tous les eleves suivent le meme programme, cette differenece ne se justifie pas.

    21 août 2014
  • j,aime celui qui m,aime et non pas celui qui me plais

    18 août 2015
  • VRAIMENT LES GENS N ONT PAS DE CERVELLE DONNER LES RESULTATS DES ENFA

    25 juin 2016
  • Enforme

    16 mai 2017

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