BANFORA :Un escroc international alpagué par la Police nationale
La Direction régionale de la Police nationale (DRPN) des Cascades a mis le grappin sur un escroc international, le 31 août 2014, alors qu’il s’apprêtait à franchir la frontière avec la Côte d’Ivoire. Le délinquant a été présenté à la presse le 3 septembre 2014 par le directeur régional de la police Komossira Sanou.
« Si nous avons tenu à évoquer ce cas, c’est parce que c’est un nouveau mode opératoire des délinquants jamais enregistré dans notre région. » C’est par ces mots que Komossira Sanou, Directeur régional de la Police nationale (DRPN) des Cascades, a introduit le point de presse organisé à l’intention des journalistes aux fins de présenter le présumé coupable et son mode opératoire. De nationalité étrangère, le présumé délinquant opère de part et d’autre de la frontière entre le Burkina et la Côte d’Ivoire. A entendre le DRPN, le scénario de l’arrestation de ce délinquant que le DR a surnommé JG, commence le 31 août dernier : il se présente à la station Total de Banfora et demande à un des pompistes de lui permettre de rencontrer le gérant. Celui-ci qui répond au nom de TA, rétorque que le gérant est absent. C’est alors que JG explique à TA qu’il a des difficultés à la douane de Niangoloko, localité située à 47 kilomètres, où ses camions seraient bloqués pour manque de liquidité. Il fait savoir au pompiste qu’il a besoin de la somme d’un million deux cent mille francs (1 200 000) F CFA pour débloquer la situation et que les deux ou trois heures qui suivaient, il rembourserait ce montant avec un intérêt net de trois cent mille (300 000) francs CFA. Appâté par un tel profit, TA est pris par la tentation de mettre son gérant à l’écart d’une telle bonne affaire. Le lendemain de leur rencontre, il se présente en banque et revient avec le montant demandé par JG qui lui remet en guise de garantie les documents du véhicule qu’il conduisait. Toute chose qui, sur-le-champ, finit de rassurer TA car, selon la Police, le véhicule aurait une valeur de près de 7 millions à l’état neuf. Quelques instants après que les deux « dealers » se soient quittés, et alors que JG était en train de regagner ses bases en Côte d’Ivoire, TA voulut tout de même jeter un coup d’œil sur les documents du véhicule. C’est là qu’il s’aperçut qu’ils (les documents) portent le nom d’une femme. Il est alors gagné par une certaine anxiété qui l’amène à se plaindre à la Police où il raconte sa mésaventure. Saisi par les agents du poste de Police, le DR, à son tour, alerte les commissaires de Niangoloko et de Yendéré. Dès cet instant, JG est pris dans une filature, certainement facilitée par son physique hors du commun. Très vite, on se rend compte qu’au lieu des bureaux de la douane, il cherche plutôt à franchir la frontière. Le DR, saisi à nouveau de cette tentative, donne l’ordre de l’arrêter. Ce qui fut fait à Yendéré, dernier gros village burkinabè avant le territoire ivoirien. Il tente de retourner la situation en sa faveur en laissant entendre que les véhicules sont à Ouangolodougou en Côte d’Ivoire, au lieu des bureaux de douanes de Niangoloko. Le DR, informé une fois de plus, instruit le commissaire de Niangoloko de le conduire à Ouangolodougou pour de plus amples compréhensions. A l’arrivée de celui-ci à Yendéré pour sa nouvelle mission, JG passe aux aveux. Il reconnaît qu’il est « coincé » avant d’ajouter : « je n’ai pas de camions stationnés à Ouangolodougou. Je suis un escroc et je reconnais que je suis coincé ». A la brigade de recherche de la DRPN des Cascades, il avoue que le véhicule qu’il a laissé au pompiste a été volé à une dame à Abidjan. C’est du reste son modus opérandi et cela consiste à voler un véhicule, à le donner en gage contre une certaine somme d’argent. Lorsque le propriétaire du véhicule déclare le vol, la Police ou encore Interpol le retrouve et le prêteur se retrouve sans son argent ni l’objet de la garantie. A entendre le DR, JG atteste ne pas être à son premier forfait. Un Burkinabè vivant à Ouangolodougou aurait fait les frais de son action. A celui-ci, il dit avoir escroqué la somme d’un million et demi.
Pour la police, c’est une drôle de manière d’escroquer les gens. C’est pourquoi, explique le DR, « j’ai tenu à en parler à la presse parce qu’il faut que les gens se méfient du gain facile. En ces temps où l’insécurité transfrontalière est grandissante, dit-il, si ce véhicule était par exemple bourré d’explosifs et qu’il venait à exploser dans une station comme Total Banfora, les dégâts seraient inestimables », a-t-il conclu.
Mamoudou TRAORE