BILAN DES ETALONS APRES LES 3E ET 4E JOURNEES DES ELIMINATOIRES DU MONDIAL 2026 : Tous coupables !
Après le nul concédé par les Etalons face à la Sierra Leone (2-2), le 10 juin dernier à Bamako, dans le cadre de la 4e journée des éliminatoires de la Coupe du monde 2026, les uns et les autres se sont déchaînés sur les réseaux sociaux! Chacun donnant dans l’émotion. On cherche forcément des personnes à sacrifier, des têtes à broyer ou à faire tomber. Et pourtant… Le premier à faire les frais de la bronca de bien des Burkinabè, est le sélectionneur, Brama Traoré dont certains réclament la démission. Est-ce la panacée ? A-t-on, au préalable, posé le bon diagnostic ? D’où vient-il que Brama Traoré doit être le seul et unique bélier de sacrifice alors qu’on sait tous qu’il a hérité d’une situation qu’il n’a pas créée. Certes, la thèse d’une équipe neuve comme tente de le faire croire le sélectionneur, ne pourrait être un prétexte valable pour justifier la débâcle des Etalons. Tout comme cette volonté manifeste de chambouler des habitudes au sein de l’équipe nationale en poussant certains cadres vers la sortie. Certes, hors du terrain, la gestion de Brama Traoré n’a pas été exempte de tout reproche. En effet, il a commis des erreurs en communiquant de manière approximative, au point de se mettre souvent à dos des Burkinabè. Mais cela suffit-il pour réclamer sa tête ? La solution à ce manque d’efficacité ne doit pas résider dans la « bouc-émissairisation » des acteurs et dans la personnalisation du problème. Le temps est venu de faire le break ; de regarder dans le rétroviseur et projeter le futur du football burkinabè.
La vie ne doit pas s’arrêter, pour le football burkinabè
Le Burkina Faso a les compétences nécessaires pour conduire une telle démarche, sans verser dans les marigots du dénigrement. C’est vrai que notre équipe nationale a de sérieux problèmes. Mais, les premiers responsables, à notre humble avis, sont les joueurs. Notre équipe a souvent tendance à être dans la réaction plutôt que dans l’action. La bande à Brama Traoré a aussi ce péché mignon de mener au score, avant de se faire rattraper. Sinon, comment expliquer le fait que nous soyons incapables de conserver un score à 2 minutes de la fin d’un match aussi important face à la Sierra Léone ((2-2, 88e) ? Les seconds responsables, ce sont les supporters qui, en décidant de transposer la politique sur le terrain du football, ont contribué à créer un environnement malsain autour des Etalons. Des Burkinabè ont souhaité, de tous leurs vœux, dans ce pays, la défaite de notre équipe nationale, tout simplement, parce que, pour eux, Brama Traoré a commis le crime de lèse-majesté de mettre de côté certains joueurs qui leur sont proches. Et rien que pour cela, on a assisté à des rites et des rituels pour maudire notre équipe nationale. Et voici que, pourrait-on dire, Dieu a exhaussé leurs vœux. Leurs souhaits se sont transformés en prophéties macabres. Comment pouvions-nous nous attendre à mieux que ces piètres performances que nous enregistrons, aujourd’hui ? Au regard de ce qui précède, on est en droit de dire que nos Etalons ont été rattrapés par les démons de la division. Ce type d’environnement est toujours néfaste et improductif ! Nous sommes tous coupables. Cela dit, la vie ne doit pas s’arrêter, pour le football burkinabè. Une chose est de perdre (pour de nombreux Burkinabè, le nul contre la Sierra Leone est considéré comme une défaite), une autre est de rester digne dans la défaite. Et surtout, de savoir relever la tête. Et de dessiner le futur. Ce futur passe par un diagnostic à la limite médical du football burkinabè avant de réclamer des têtes. Toutefois, ces éliminatoires de la Coupe du monde 2026 n’ont pas enregistré que des notes négatives. Elles nous ont permis de rêver et de croire en l’avenir, avec la révélation de nouveaux talents. Des jeunes qui, assurément, montrent de bonnes dispositions à assurer la relève de la génération Bertrand Traoré, Blati Touré, Steeve Yago, Hervé Koffi et autres qui sont au crépuscule de leur carrière.
Seydou TRAORE