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BISHOP CLAVER YAMEOGO, PRESIDENT DU MRP


Depuis la présentation de son parti, le Mouvement pour le rassemblement patriotique (MRP) en juillet 2019, Bishop Claver Yaméogo a fait rarement des sorties médiatiques. Alors que le politique est presque « confiné » du fait du Covid-19, nous avons cherché à savoir ce qui se passe au MRP. Son président s’exprime ainsi dans votre rubrique « Mardi Politique » du jour.

« Le Pays » : Comment se porte Bishop Claver Yaméogo ?

Bishop Claver Yaméogo : Je voudrais d’abord remercier toute la rédaction du journal « Le Pays » pour le magnifique travail qu’elle mène chaque jour pour informer la population. Je souhaite que Dieu vous accompagne. Ceci dit, Claver Yaméogo se porte très bien par la grâce de Dieu et je le souhaite pour tous les Burkinabè.

A quel niveau êtes-vous avec la structuration et l’implantation de votre parti sur le territoire national ?

Notre parti, le Mouvement pour le rassemblement patriotique (MRP), est un parti social-démocrate. En ce sens que nous estimons que la transformation que nous entendons apporter à notre pays, le Burkina Faso, est d’abord idéologique. Nous estimons que la transformation du Burkina Faso doit se faire de manière pacifique, en mettant plus l’accent sur les mentalités. La transformation de l’homme et de ses actions n’est pas forcément violente. Il y a une manière de le faire de sorte à atteindre nos objectifs sans trop appauvrir ou ridiculiser la population. Nous sommes sociaux-démocrates car nous estimons que le capitalisme fait plus de mal que de bien. Lorsque les clivages sont énormes dans une société donnée, le bien-être social et le vivre-ensemble sont menacés. S’agissant de la structuration de notre parti, le MRP est très bien structuré avec un bureau politique national, un bureau exécutif national et des structures de base. Quant à l’implantation du parti, l’objectivité politique voudrait qu’on travaille à l’implantation du parti dans des régions où nous estimons que nous avons plus de militants. Alors, à nos jours, nous sommes présents dans six (6) régions, le Centre, les Hauts-Bassins, le Centre-Ouest, le Sud- Ouest, l’Est et le Sahel. Il y a d’autres régions qui sont dans l’attente d’installation de leurs structures. Après la pandémie du Covid-19, les actions vont reprendre de plus belle.

En règle générale, pour les nouveaux partis qui ne disposent toujours pas de moyens importants, il est difficile de se faire représenter sur toute l’étendue du territoire. Qu’en est-il de votre parti ?

Justement, notre souhait est d’être représenté dans toutes les régions et villages du Burkina. Mais vous savez plus que moi, qu’il faut mobiliser beaucoup de moyens tant au niveau financier qu’humain, pour arriver à occuper toutes les régions du Burkina. Mais sur les 13 régions, nous sommes présents dans 6 régions. En tant que jeune parti, c’est déjà une bonne chose. Aussi, nous ne sommes pas dans ces régions, juste pour nous afficher. Mon parti est jeune ; et j’ai l’habitude de le comparer à un arbre qu’on vient de planter. On doit toujours prendre le soin de l’entretenir de sorte à ce que d’autres générations puissent profiter de son ombre et de ses fruits. C’est ce que nous essayons de faire au niveau de ces régions. Nous sommes en train de mettre des cellules du MRP dans tous les secteurs et villages où nous sommes présents, afin de pouvoir partager la vision de notre parti avec toutes les couches de la société, dans les domaines de l’éducation, de la santé, de l’agriculture et bien d’autres secteurs pourvoyeurs d’emplois.

Comment préparez-vous les élections couplées du 22 novembre prochain ?

Nous préparons sereinement ces échéances électorales. Il faut dire que depuis le lancement officiel de l’enrôlement sur les listes électorales, nous avons procédé à une sensibilisation massive des jeunes à se faire enrôler. Nous travaillons en même temps à la préparation de nos listes pour les législatives prochaines. Et comme je vous le disais précédemment, nous sommes en train de faire un travail de base pour mieux fixer nos racines, afin que l’ombre de notre jeune arbre puisse impacter positivement notre cher pays, le Burkina Faso. A chaque fois que nous arrosons notre jeune arbre le MRP, nous ajoutons toujours des substances de sensibilisation, du vivre-ensemble, de dialogue, de solidarité pour un Burkina de paix, de liberté et de solidarité.

A propos desdites élections, l’épidémie du Covid-19 est venue « torpiller » le processus. Pensez-vous que toutes les conditions pourront être réunies pour que ces élections soient transparentes ?

La pandémie du Covid-19 ne peut, en aucun cas, jouer sur la transparence des élections. Nous faisons confiance à la CENI qui travaille d’arrache-pied pour garantir une élection libre et transparente. Le processus d’enrôlement qui a été suspendu du fait de la pandémie, a repris en début de semaine dernière. Nous estimons que tous les acteurs devraient travailler à assurer des élections libres et transparentes. Mon souhait, aujourd’hui, est que la paix et la santé reviennent au Burkina. Les élections reposent sur ces deux mots. Nous devons tous travailler en synergie d’actions, pour qu’ils soient une réalité. C’est pourquoi je ne cesse d’implorer le Seigneur afin que cette crise sanitaire soit dernière nous.

Qui sera votre candidat à la présidentielle ?

Le MRP est membre de l’Alliance des partis et formations politiques de la majorité présidentielle (APMP). Ceci dit, nous soutenons le programme de son Excellence le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré. Nous lui réaffirmons notre soutien sans faille. Nous allons travailler à sa réélection. Notre parti est prêt à assurer une victoire écrasante à notre candidat, Roch Marc Christian Kaboré, à la présidentielle de novembre 2020.

« Au niveau de notre communauté, nous sommes en train d’installer des dispositifs qui vont permettre aux fidèles de suivre les messes et les séances de prières tout en respectant les mesures-barrières édictées par les autorités compétentes »

Le Burkina Faso, à l’instar des autres pays du monde, est confronté à l’épidémie du Covid-19. Quel commentaire vous inspire cette situation qui a réussi à mettre notre planète à genoux ?

Apparu dans une ville chinoise, le Covid-19 s’est vite répandu dans presque tous les pays du monde ; c’est une situation déplorable. Le monde de la recherche devrait s’activer rapidement pour trouver un remède à ce virus qui a fait beaucoup de victimes à travers le monde. Toute l’économie mondiale est touchée. C’est l’occasion, pour les Africains, de parler le même langage, de fédérer leurs forces pour trouver un remède à cette pandémie. Il nous faut nous mobiliser pour freiner la propagation de cette maladie. C’est l’occasion, pour nous, de féliciter le gouvernement pour la mise en œuvre du plan de riposte contre le Covid-19 et pour toutes les mesures prises pour soulager nos populations. Nous encourageons et félicitons également tous les agents de santé et tous les citoyens engagés dans la lutte contre la maladie au Burkina Faso et partout dans le monde. Cette crise nous montre une fois de plus que nous devons nous unir pour le bien de notre peuple.

Le coronavirus a conduit à la fermeture des lieux de culte ; une situation inédite dans l’histoire. Comment vivez-vous, en tant qu’homme de Dieu, cette situation ?

Nous vivons cette situation de manière courageuse et dans le respect des mesures-barrières et d’hygiène édictées par les autorités compétentes en la matière. Nous avons une pensée pour les familles qui sont éprouvées aujourd’hui par la maladie et celles qui sont affligées par les décès liés à ce mal. Encore une fois, nos encouragements vont à l’endroit de tous les acteurs du corps médical et de la recherche scientifique, qui sont aujourd’hui en alerte générale pour venir à bout de cette pandémie.

Quelles sont les dispositions prises à votre niveau pour permettre la reprise des cultes ?

Depuis la fermeture des lieux de culte, à notre niveau, nous avions décidé d’utiliser la radio et les réseaux sociaux pour prêcher la Bonne nouvelle. Les dimanches, ce sont les mêmes canaux que nous utilisions. Pour la réouverture, il faut simplement le respect strict des mesures-barrières. C’est la seule manière de stopper la propagation du virus. Au niveau de notre communauté, nous sommes en train d’installer des dispositifs qui vont permettre aux fidèles de suivre les messes et les séances de prières tout en respectant ces mesures-barrières édictées par les autorités compétentes. Il s’agit notamment de la désinfection régulière de notre église, du lavage et de la désinfection des mains avant d’avoir accès à l’église. Il faut ajouter également la prise de température par thermo flash à l’entrée de l’église, le port obligatoire des masques ou cache-nez, la distanciation sociale d’au moins un mètre, etc. A cet effet, nous invitons chaque fidèle au respect strict des mesures barrières aussi bien pour la protection des membres de la communauté que de toute la Nation.

Quelles leçons l’Homme peut-il tirer de cette crise sanitaire?

La crise du coronavirus est vécue comme un évènement exceptionnel et entièrement nouveau. Il est essentiel, à présent, pour vaincre ce virus et éviter qu’il n’accroisse encore les inégalités sociales, que les services publics de santé soient fortement développés. Le Covid-19 nous a montré que le monde n’a pas toutes les capacités pour faire face aux nouvelles maladies. Il s’agit désormais d’un défi évident pour nos dirigeants.

La gestion de la pandémie au Burkina Faso, fait l’objet de beaucoup de critiques et de polémiques. Vous, personnellement, que pensez-vous de la gestion du Covid-19 au Burkina Faso ?

Je voudrais réitérer mes encouragements au personnel soignant qui veille nuits et jours pour la prise en charge des cas de Covid-19. Vous savez, la pandémie du coronavirus est un phénomène nouveau ; même les pays les plus développés ont été surpris par ce virus. C’est vrai qu’il y a eu des critiques sur la gestion de cette crise sanitaire au Burkina Faso, mais il faut garder toujours à l’esprit que toute œuvre humaine est toujours perfectible. Le plus important est que nous arrivions à bout de cette pandémie et que les choses rentrent dans l’ordre.

En plus d’autres maux dont le terrorisme, notre pays est confronté à l’épidémie du Covid-19. D’aucuns parlent de malédiction qui frapperait le Burkina mais la question est de savoir comment sortir de cette situation difficile. Selon vous, que faut-il faire pour sortir notre pays de ces difficultés ?

Notre pays se voit pris entre deux feux : le terrorisme et la crise sanitaire du Covid-19. Il est indéniable que depuis son apparition, le 9 mars 2020, la pandémie du Covid-19 a été au centre de l’attention dans le monde entier et elle continuera à dominer les actualités. Le gouvernement doit faire face non seulement à cette crise sanitaire, mais aussi au terrorisme. Il est essentiel que le gouvernement ne détourne pas son attention de la lutte contre la menace que représentent ces terroristes. Une coopération continue et une approche élargie qui s’attaquent aux moteurs sous-jacents de la radicalisation vers l’extrémisme violent, sont nécessaires pour arrêter la propagation des activités terroristes dans notre pays. Sans cela, la propagation du Covid-19 ne fera que renforcer les frustrations et les griefs qui ont initialement permis à ces groupes de s’implanter, et compliquera plus que jamais le défi consistant à vaincre ces groupes terroristes sur toute l’étendue du territoire burkinabè. De notre point de vue, il n’y a pas de solution miracle au terrorisme. La lutte contre le terrorisme est un combat de longue haleine. Chaque Etat doit trouver une solution endogène. Au Burkina Faso, nous estimons que les résultats sont déjà probants. Il est essentiel de maintenir le cap et de s’adapter aux nouvelles formes de lutte que les terroristes vont nous imposer. La solution réside plus dans l’union sacrée de tous les Burkinabè et dans la solidarité avec nos Forces de défense et de sécurité, nous arriverons à bout de ce fléau.

Propos recueillis par Kiswendsida Fidèle KONSIAMBO


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