BISSA GOLD : Les travailleurs réclament le paiement de leurs droits

Les ex-travailleurs de Bissa Gold ont décrété,  le 26 septembre 2016, un sit-in de 4 jours pour réclamer leurs droits suite aux licenciements qu’ils ont subis  en octobre 2015. Munis de pancartes, de sifflets et d’écharpes jaunes nouées autour de la tête, ces ex-agents ont demandé à ladite société de se respecter en honorant ses obligations.

 

« Ils vont payer notre argent. Le pays va mal. Bissa Gold est de mauvaise foi », tels étaient les slogans que scandaient les 116 ex-travailleurs de Bissa Gold licenciés en octobre 2015, suite à la grève qu’ils ont organisée pour demander aux premiers responsables de ladite société de respecter leurs droits. A notre arrivée sur les lieux aux environs de 8h 30mn sous une pluie battante, ces ex-agents étaient mobilisés, malgré les caprices du temps, aux alentours du siège de la société à Ouaga 2000. Ils ont bloqué la route menant au siège de leur ex-lieu de travail,  pour exiger une oreille attentive de la part de leur ex-employeur, des autorités et de l’opinion publique. « Voilà ! Bonne arrivée, merci pour le soutien de la presse », ont lancé les manifestants lorsque nous nous sommes  approché d’eux. Marcel Zanté, responsable du recrutement et de l’organisation à la Confédération nationale des travailleurs du Burkina (CNTB), a confié que depuis plusieurs mois, ces travailleurs  ont des droits  que l’entreprise refuse de payer. «  Ces droits tournent autour du payement des heures supplémentaires, des jours fériés et des dimanches », a précisé M. Zanté. Et d’ajouter qu’en plus de cela, les travailleurs ont demandé qu’on leur accorde des contrats à durée indéterminée, parce qu’ils  étaient tous des anciens de la boîte. « Le rentrée scolaire est là ; c’est la saison des pluies,  les maladies comme le paludisme et autres sont aussi là. Si les employés n’ont rien, ils n’ont pas d’autre choix que de venir manifester pour se faire entendre », a-t-il fustigé. Il a rappelé qu’en son temps, les autorités de la Transition avaient approché la CNTB ainsi que les travailleurs pour leur demander de surseoir à leur mot d’ordre de grève d’octobre 2015, afin qu’elles puissent trouver des solutions. Aussi, a-t-il ajouté, un engagement avait été pris par les responsables de Bissa Gold, sous l’égide du ministère en charge du travail, afin que les travailleurs acceptent de lever leur mot d’ordre, et que   l’employeur donne une suite conséquente à leur plate-forme revendicative. Malheureusement,  le mot d’ordre a été levé mais les lettres de licenciement ont commencé à pleuvoir, selon Marcel Zanté. Il a ajouté que le sit-in a été bien suivi par tous les 116 ex-agents de Bissa Gold, sans oublier  le soutien moral dont les ex- travailleurs bénéficient de la part de leurs collègues qui continuent le travail avec Bissa Gold. Il a demandé aussi aux dirigeants de la société d’honorer leurs engagements.

 

« Les autorités ne font rien pour que les travailleurs soient à l’aise »

 

Abdou Rasmané Yelbéogo, délégué des ex-travailleurs, a souligné qu’après les licenciements, les victimes ont entrepris des démarches auprès de Sa Majesté le Mogho Naaba Baongho et le dossier de conciliation avait été acheminé depuis Kaya jusqu’au ministère en charge  du travail. «  Mais depuis ce temps,  nous sommes restés dans l’attente sans rien voir jusqu’à présent, sauf qu’à la dernière minute, il s’est avéré qu’il fallait payer de façon embryonnaire les jours fériés et les heures supplémentaires », a-t-il dit. Il a relevé que les autorités burkinabè sont de mauvaise foi, puisqu’elles ne font rien pour que les travailleurs du Burkina Faso soient à l’aise. « Tout ce qui les intéresse, c’est leurs intérêts », a-t-il fulminé. Dieudonné Tayan, ex-travailleur à Bissa Gold, a martelé qu’au-delà des quatre jours de sit-in, si la situation reste inchangée, les travailleurs continueront la lutte jusqu’à la satisfaction pure et simple de leurs revendications. Après une bonne heure passée avec les ex-travailleurs, nous nous sommes dirigé vers les premiers responsables de Bissa Gold. Mais à notre arrivée, le responsable habilité à nous donner les informations était absent, et nos tentatives de le joindre par téléphone sont restées vaines. Nous n’avons donc pas eu la version de ce dernier sur le problème qui prévaut au sein de ce géant de l’exploitation minière au Burkina Faso.

 

Sougrinoma Ismaël GANSORE

(Stagiaire)