HomeA la uneBLAISE SAWADODO, PRESIDENT DU GROUPE PARLEMENTAIRE CDP : «  En 2020, nous serons au pouvoir»

BLAISE SAWADODO, PRESIDENT DU GROUPE PARLEMENTAIRE CDP : «  En 2020, nous serons au pouvoir»


Le groupe parlementaire CDP (Congrès pour la démocratie et le progrès) a dressé un bilan positif de sa participation à la deuxième session parlementaire qui s’est tenue du 27 septembre au 22 décembre 2017, et ce, au regard de la qualité et de la pertinence des lois votées. C’était au cours d’une conférence de presse tenue au siège du parti à Ouagadougou, le 16 janvier 2018. A l’occasion, le groupe s’est prononcé sur divers sujets d’actualité dont la crise qui secoue le secteur de l’éducation, la mise en place du Haut conseil du dialogue social (HCDS) et l’arrestation du colonel Auguste Denise Barry pour  atteinte à la sûreté de l’Etat.

Les revendications des enseignants sont légitimes car elles portent sur la valorisation de leur statut. Et il appartient au gouvernement d’apporter des réponses à ces revendications, afin de mettre un terme à la crise qui fait planer le spectre d’une année blanche au Burkina. C’est l’avis du président du groupe parlementaire CDP, Blaise Sawadogo, qui répondait à une question relative à ce sujet, lors de la conférence de presse portant sur le bilan des actions menées au sein de l’Assemblée nationale durant la deuxième session parlementaire. Pour lui, la crise ne peut trouver des solutions que par la prise de mesures courageuses par le gouvernement. Même si le Premier ministre dit que la satisfaction des revendications des enseignants coûtera 50 milliards de F CFA par an, c’est de la responsabilité du pouvoir de trouver des solutions, a estimé le président du groupe parlementaire CDP. « Quand ils battaient campagne, ils ont dit que ce sont eux la solution et qu’ils ont la solution », a-t-il rappelé. Mais quelle solution préconise le groupe parlementaire CDP pour résoudre cette crise? A cette question, Blaise Sawadogo dira ceci : «  En 2020, si des situations de ce genre se posent, nous allons répondre et de manière conséquente, responsable, parce qu’en 2020, nous  serons au pouvoir avec une autre perception», a-t-il laissé entendre sous un tonnerre d’applaudissements de militants venus assister à la conférence.  Quid du Haut conseil du dialogue social (HCDS) ? C’est une structure de trop, parce qu’il y a d’autres structures qui se penchent sur les questions de sensibilité sociale, a répondu Blaise Sawadogo. A son avis, le HCDS ne règle en rien les vrais problèmes que vivent les Burkinabè. Et le CDP, a-t-il dit, n’est pas partant pour le maintien d’une telle structure qu’il a, du reste, jugée budgétivore parce qu’elle nécessitera, a-t-il dit, 200 à 400 millions de F CFA par an, même si le pouvoir en place pense le contraire.  De son point de vue, les crises politique, économique, sécuritaire, etc., que vit le Burkina, ne peuvent trouver de solutions que dans une approche globale qui intègre l’ensemble des fils et filles du pays.  Autrement dit, seule la réconciliation nationale, fera-t-il savoir, pourra permettre de trouver des solutions aux problèmes sectoriels et de construire un Burkina où chacun se plaira. Il faut, a-t-il renchéri, travailler à ce que le vivre-ensemble soit reconstitué, permettre aux Burkinabè de se parler et de pouvoir s’investir pleinement dans une perspective de construction nationale.

Enclencher le processus de réconciliation nationale

Et c’est au chef de l’Etat, a-t-il souligné, de prendre ses responsabilités pour enfin entrer dans l’histoire en enclenchant le processus de réconciliation nationale. Car, pour lui, c’est à travers la réconciliation que les différents problèmes pourront trouver des solutions. Répondant à une question relative à l’affaire Auguste Denise Barry, les membres du groupe parlementaire CDP diront que ce colonel de l’armée et le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) se sont insurgés ensemble et s’il y a des contradictions, ils sauront les résoudre. Toutefois, leur souhait est que la lumière soit faite sur cette affaire parce que le CDP, ont-il signifié, est contre les coups d’Etat. Pour eux, il faut que justice se fasse afin que si des coupables il y en a, ces derniers soient sanctionnés et si des gens sont innocents, qu’ils soient relaxés. A la question de savoir si la création du groupe parlementaire UPC/RD affaiblissait l’opposition, les membres du groupe CDP ont répondu par l’affirmative. Mais elle s’est réorganisée pour s’adapter à cette situation, ont-ils indiqué. Tout en reconnaissant que les frondeurs sont dans leur droit en création le groupe UPC/RD,  ils estiment que faire la politique, c’est aussi promouvoir des vertus. Quel bilan le CDP fait-il des 4 mois de fonction du nouveau président de l’Assemblée nationale, Alassane Bala Sakandé?  A cette question, les membres du groupe parlementaire CDP diront qu’il est difficile de faire un bilan à 4 mois d’exercice du nouveau président. Cependant, ils ont soutenu que la gouvernance consensuelle qu’il a voulu poursuivre, est une bonne chose. Mais les promesses qu’il a faites lors de sa récente tournée dans certaines localités du Burkina dont Bobo-Dioulasso, n’entrent pas dans les prérogatives de l’Assemblée nationale.

 

« La poche du MPP est trouée »

Des trois rôles majeurs qui lui sont assignés, à savoir voter la loi, consentir l’impôt et contrôler l’action gouvernementale, il n’y a pas celui de proposition de solutions aux problèmes sociaux qui se posent, ni de promesses de forages à des populations, ont-ils précisé. « Il a voulu faire du Salifou Diallo après Salifou Diallo. Mais il s’est rendu compte que ce n’était pas les mêmes étoffes et il s’est ravisé.  Il est venu renforcer le mouta mouta à l’Assemblée nationale», a renchéri le député Michel Ouédraogo.  Selon lui, on est en 2018 et la campagne présidentielle, c’est en 2020, mais le MPP est déjà en 2020. « Pour preuve, a-t-il dit, quelqu’un a dit lors de l’inauguration d’une voie, que 2020, est déjà dans la poche. Je ne sais pas dans quelle poche c’est, mais on verra. On n’a pas beaucoup de poches. Nous, nous avons une seule poche, mais cette poche nous permettra de remporter la victoire en 2020 », a-t-il promis. Et le député Yahaya Zoungrana d’ajouter que la poche du MPP est trouée. Y a-t-il une crise au sein du CDP relative à la direction du parti?  Il s’agit plutôt de difficultés, selon les membres de l’ex-parti au pouvoir.  Du reste, ont-ils précisé, une nouvelle direction sera mise en place au prochain congrès dont la date n’est pas encore fixée. Mais en attendant, le président par intérim, Achille Tapsoba, et le président de la commission ad hoc, Léonce Koné, continueront à assumer leurs rôles. Par ailleurs, les deux responsables  et le président du parti, Eddie Komboïgo, sont en concertation afin de pouvoir travailler ensemble pour renforcer le parti, a confié le président du groupe parlementaire CDP. Les membres dudit groupe ont aussi promis de revenir sur la loi électorale votée sous la Transition et qui excluait certains membres du CDP. Qualifiée de « loi d’exclusion », le parti veut se rassurer de sa non- application dans le futur, car il dit ne pas comprendre pourquoi son projet de loi sur la question a été qualifié de caduc parce que la loi ne concernerait que les élections de 2015, alors qu’elle a été appliquée aux municipales de 2016.

Sur le bilan des actions menées durant la 2e session parlementaire, Blaise Sawadogo dira que 14 lois ont été examinées et adoptées ainsi que 5 résolutions. Cette session a également permis de poser 4 questions d’actualité, 8 questions orales et une question écrite transmise au gouvernement.  Il a révélé que son groupe avait appelé à voter contre le projet de loi de finances pour l’exécution du budget de l’Etat exercice 2018, au regard d’un certain nombre d’observations, notamment l’insuffisance de maîtrise du processus de mise en œuvre du budget-programme. Le député Sawadogo a déploré l’indisponibilité de certains membres du gouvernement car, a-t-il relevé, sur 60 questions proposées, seules 8 ont été enrôlées. Ce qui, à ses yeux, a empêché l’Assemblée nationale d’exercer son rôle de contrôle de l’action gouvernementale. Qu’à cela ne tienne, la participation des membres du groupe parlementaire CDP aux différents travaux en commissions, en séance plénière, etc., donne des motifs de satisfaction au parti, au regard de la qualité et de la pertinence des lois qui ont été votées.

Dabadi ZOUMBARA


Comments
  • Les partis et OSC satellites des bonzes du régime déchu, doivent savoir que la démocratie est comme une roue qui tourne. Après 27 ans de règne, le peuple burkinabè a assez souffert de votre esprit malsain d’accaparement clanique du patrimoine national. Vous n’avez rien à apporter de convaincant au peuple et vos agitations et délations actuelles, visent seulement à rêver d’un utopique retour aux affaires, pour piller de nouveau les richesses nationales. Votre semblant de solidarité entre différents clans du régime déchu, cache mal votre légendaire adversité et guerre de succession à l’ex président Compaoré, qui a conduit à ses tourments politiques et à sa chute non honorable. Les querelles claniques retentissent encore au sein de l’ex parti au pouvoir(CDP) pour la direction du parti .Le général Bassolé qui rêvait d’être un dauphin du président Compaoré, a rencontré un refus catégorique du CDP, ce qui l’a obligé à créer son parti la NAFA.Le général Diendéré qui s’autoproclamait N°2 du régime Compaoré,se croyait son successeur naturel, chose que le frère cadet du président François Compaoré n’a jamais tolérée, car il pensait être un héritier légitime de son frère pour la présidence du Faso. Ces divisions claniques ont beaucoup nui à la cohésion et au développement durable du Burkina Faso. Sachez que vous n’êtes plus crédibles et êtes mal placés pour faire la leçon aujourd’hui au régime civil et pacifiste du président Roch Marc Christian Kaboré. Les conditions de l’alternance démocratique étant désormais rétablies au Burkina par la limitation du mandat présidentiel à 5 ans, renouvelable une fois, tous ceux qui croient qu’ils peuvent devenir Président du Faso, peuvent se préparer pour aller aux urnes en 2020.Tous les abonnés aux putschs doivent savoir qu’ils se trompent d’époques et sont lourdement condamnables.

    18 janvier 2018
  • Les crimes de sang sont difficilement oubliables et pardonnables. C’est ce qui constitue le drame du régime Compaoré avec des assassinats emblématiques comme ceux de Thomas Sankara, Norbert Zongo, qui empêchent le président Compaoré et son frère cadet François d’avoir une quiétude stable. C’est pourquoi les dignitaires actuels du pouvoir Kaboré doivent maintenir le cap du fait qu’aucun crime de sang ne leur est reproché. Ainsi, quand ils ne seront plus au pouvoir, ils pourront circuler tranquillement comme tout autre citoyen ordinaire du Burkina. Le président Roch Kaboré pourra servir dans son pays où dans des organismes internationaux à l’instar des anciens chefs d’Etat Jean-Baptiste Ouédraogo et Michel Kafando.Simon Compaoré qui se promène parfois dans son quartier Gounghin,pourra y continuer de rendre visite à ses voisins. Paul Kaba THIEBA, s’il le souhaite, pourra aller cultiver des champs de maïs dans la vallée du Sourou. Quant à Alassane Bala Sakandé,il pourra continuer tranquillos ses visites dans les quartiers non-lotis de Ouagadougou et agir dans l’humanitaire

    18 janvier 2018
  • Tous les partis qui prétendaient rendre gratuite l’éducation et la santé lors des campagnes électorales, ont été incapables de déterminer des sources de financement sur le budget national dans l’esprit d’une adéquation entre les recettes et les dépenses. Pendant que de nombreux partis dont ceux du CFOP restent dans la démagogie et l’utopie sur ces questions sociales sensibles, le régime Kaboré pourra au moins présenter un bilan historique d’avoir été le précurseur de la gratuité pour les soins médicaux des enfants de 0 à 5 ans. C’est un bon début, malgré quelques insuffisances perfectibles. Des voies dégradées et accidentogènes sont bitumées à Ouagadougou, Bobo-Dioulasso et sur des axes routiers à travers le pays. Des tracteurs, charrues et intrants agricoles sont mis à la disposition des paysans, de même que des micros crédits à des jeunes et femmes pour des activités rémunératrices de revenus. Le CFOP et autres opposants partisans de la politique de l’Autruche, peuvent continuer leur mauvaise foi. Lentement mais surement, le Président Kaboré est en train d’assurer sa réélection en 2020, au regard de ces réalisations visibles en 2 ans, malgré un climat général d’hostilité.

    19 janvier 2018
  • Les ambitions du CDP de revenir au pouvoir en 2020, peuvent apparaître à priori comme une utopie. Cependant, elles pourraient être réelles ,si le président Kaboré ne rectifie pas vite l’erreur qu’il est en train de commettre, à l’instar de celle qui a fait chuter Blaise Compaoré. En effet, pendant les 2 premières décennies du régime Compaoré, il a œuvré au large rassemblement des cadres et des citoyens burkinabè pour le développement national. Malheureusement, au cours des 7 dernières années, il s’est laissé être l’otage de son entourage et de sa famille, qui l’ont mal conseillé de se débarrasser de ses anciens compagnons de lutte dont Salif Diallo,Roch Marc Christian Kaboré,Simon Compaoré.En écartant ainsi ses principaux faiseurs de roi, le président Compaoré s’est entouré de personnes opportunistes, qui n’avaient pas de fortes assises électorales au plan national. La démission de ces ténors pour créer le MPP, a beaucoup affaibli le régime Compaoré et s’est soldée par une large coalition de l’opposition contre son pouvoir jusqu’à la chute par l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014.Certaines personnes qui n’ont pas tiré leçon de cette erreur politique de Blaise Compaoré, sont en train d’induire en erreur le président Kaboré ,de se débarrasser de plusieurs cadres proches de Salif Diallo et même de Simon Compaoré et alliés. S’il tombe dans ce piège, il se retrouvera plus affaibli que le cas de Blaise Compaoré et ne pourra pas gagner la présidentielle de 2020 Des partis comme le CDP, l’UPC pourront alors, bien accéder facilement au pouvoir. Les partisans de Roch ne sont réellement pas influents politiquement pour lui permettre de régner. Ce sont surtout des hommes du milieu des affaires, qui ne cherchent que du profit au mépris des réalités politiques d’une nation. Les succès du MPP ont été possibles, grâce au pouvoir financier de Salif Diallo, qui ralliait des cadres et citoyens à sa cause. Ensuite, Simon Compaoré y a beaucoup contribué, par sa capacité de mobilisation électorale et sa connaissance des questions sécuritaire, avec des collaborateurs spécialistes en la matière. Il est donc indispensable que le président Kaboré agisse de sorte à renforcer la cohésion au sein du MPP, son parti d’origine, en sachant allier responsabilisation des anciens et des jeunes. De même, il peut envisager une décrispation nationale, par un gouvernement d’union nationale, ouvert à quelques partis représentatifs comme le CDP, l’UPC,la NAFA,l’ADF/RDA,l’UNDD,le Faso Autrement.

    21 janvier 2018

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